Il nous semble parfois qu’une question que nous avons à l’esprit sur la Émouna (foi) et le judaïsme est si forte que, si nous n’avons pas de réponse, c’est le signe que tout est du mensonge. Dans l’histoire captivante ci-dessous, nous constatons que, parfois, l’intelligence de ne pas poser de questions superflues peut nous conduire au bonheur.

Rav Israël Liouch, un Rav de la Yéchiva Ahavat Aharon, relate :

"J’aimerais vous raconter, mes chers lecteurs, une histoire captivante : un jour, un prince riche voulut quitter le palais où il vivait pour sortir au-devant du peuple dans la rue, ce que l’on nomme « aller à la rencontre des gens du commun ».

Il se rendit au marché bariolé, où les gens du peuple avaient l’habitude de se promener, il marcha de-ci et de-là et rencontra des résidents. Et soudain, au milieu de la promenade, sa chaussure se déchira et il fut contraint de s’arrêter. Il chercha fébrilement un cordonnier, qu’il trouva en quelques minutes. Il lui demanda de lui réparer la chaussure. Le cordonnier prit la chaussure et la répara, mais le prince remarqua que la réparation était laide, inesthétique et loin d’être parfaite. Une partie de celle-ci était voyante et ne correspondait pas au pied du prince.

Il demanda à l’artisan pourquoi il avait mal réparé sa chaussure et ne s’était pas plus investi en offrant un beau travail par l’usage d’une couleur appropriée et non voyante. Le cordonnier répondit : « Écoutez, je vais vous dire la vérité. Un jour, j’étais un excellent cordonnier, connu dans toute la région, et je réparais les chaussures en toute sérénité.

Mais aujourd’hui, je n’ai plus la force de m’investir ainsi en raison de ma difficile situation financière. Je dois à présent marier mes deux filles et je n’ai pas d’argent à cet effet, je suis constamment stressé et, en conséquence, mes réparations sont bâclées. »

Ces propos touchèrent beaucoup le cœur du prince. Il lui révéla son identité et ajouta : « Viens chez moi à la maison. » Lorsque le cordonnier arriva au palais, le prince le fit descendre dans la salle aux trésors, où il lui offrit une pépite d’or en lui disant : « Tu peux désormais être serein. Prends cet or, avec lequel tu pourras marier tes filles et te remettre sur pied, et tu pourras également marier tes petits-enfants et arrière-petits-enfants avec cet argent.

À chaque fois que tu conduis au mariage l’un de tes descendants, coupe un bout de cet or et vends-le en contrepartie d’une belle somme d’argent. » Le cordonnier, ivre de joie, prit la pépite d’or à la maison, qu’il dissimula dans un coin de la maison. À partir de ce moment-là, il commença à travailler bien mieux dans son atelier et fit d’excellentes réparations qui attirèrent des clients de toute la région. À un certain stade, il réussit tant qu’il ouvrit un autre magasin de cordonnerie, puis encore un autre, et il gagna de l’argent pour investir dans de grandes affaires.

Il devint peu à peu immensément riche. Il décida un jour de se promener au marché du pays frontalier, où il déambula de long en large. Et là aussi, tout comme le prince à l’époque, sa chaussure se déchira. Il se rendit chez le cordonnier local qui la lui répara. L’artisan lui fit également une réparation de mauvaise qualité, et l’homme riche lui en demanda la raison. Le cordonnier lui fit le même récit : il avait des problèmes financiers et avait besoin de beaucoup d’argent pour marier ses filles, et cette situation l’empêchait d’offrir un travail de qualité.

Notre homme aisé décida de l’aider, comme l’avait fait par le passé le prince. Il lui offrit la même pépite d’or qu’il avait reçue du prince. Il lui expliqua qu’avant de marier ses filles, il devait couper un bout de l’or pour le vendre. Mais ce cordonnier était malin et il décida de vérifier la valeur de cette pépite d’or. Il prit une hache et coupa la pépite, pour en vendre une partie et estimer sa valeur, puis ses yeux s’obscurcirent : il découvrit au centre de cet « or » une pierre simple qui ne valait rien. La pierre était certes entourée d’une fine couche d’or d’une valeur de 10 shekels, mais au-dedans, c’était une pierre dénuée de valeur.

Il se rendit immédiatement chez l’homme riche et lui demanda : « Tu te joues de moi ? Tu as compris ma situation et tu m’apportes une pierre en me faisant croire que c’est de l’or ? »

Et l’homme aisé de répondre : « Assieds-toi un instant, j’aimerais te raconter une histoire. » Il lui relata alors sa propre histoire avec le prince, et comment, grâce à cette pépite d’or, et l’espoir qu’il avait placé en elle, il s’était relevé et était devenu riche, sans même vérifier la valeur de la pépite ni sans l’utiliser. « Nous avons tous deux reçu une pépite d’or d’un étranger, mais la différence entre toi et moi, c’est que je n’ai pas posé de questions et je n’ai pas procédé à des vérifications. La pépite, lorsqu’elle se trouvait en ma possession, m’a rasséréné de sorte que j’ai pu progresser dans mon travail et devenir millionnaire. Mais tu as décidé de poser des questions, et tu as reçu des réponses auxquelles tu ne t’attendais pas et qui ne t’ont aucunement aidé. »

Que pouvons-nous apprendre de cette histoire ? Parfois, nous ne comprenons pas toutes sortes d’événements dans le monde où nous vivons, et nous pensons qu’il faut comprendre tout. Mais toute question entraîne une autre question, et on s’empêtre ensuite avec les réponses et les questions.

Il faut le savoir : le mieux pour nous est d’être croyants sans poser de questions ni de difficulté.

La simple Émouna, sans poser de questions − surtout sur Hachem, loué soit-Il − est ce qui nous offre une vie sereine et heureuse."