Le mois d'Eloul, le mois de la miséricorde et du pardon, est connu comme un mois spécial au cours duquel les Juifs se réveillent pour servir le Créateur avec encore plus d’entrain et de force, et se préparent à l’approche du jour du jugement.

Un sentiment spirituel spécial de sainteté et de pureté pénètre ce mois-ci dans les âmes du peuple d’Israël désirant la proximité du Créateur, et un véritable plaisir spirituel se fait ressentir dans leur cœur.

De nombreuses communautés en Israël commencent à réciter les Séli’hot chaque jour à partir du début du mois d’Eloul, tandis que d’autres communautés sonnent chaque jour du Chofar. Ces pratiques aideront très certainement à éveiller le cœur à la repentance et à la proximité de notre Créateur.

Nous savons que "Eloul" est l’acronyme des mots : "Ani Lédodi Védodi Li" "Je suis à mon bien-aimé et mon bien-aimé est à moi". Ces mots expriment la grandeur de la volonté se trouvant dans chacune de nos âmes pour se rapprocher de notre Père céleste et mériter Sa proximité. Ce mois est particulièrement propice à cela.

Dans les générations précédentes, l'émotion et l’élévation spéciales d'Eloul étaient ressenties parmi tous les Juifs. Même les Juifs "ordinaires" ressentaient durant ce mois une élévation spirituelle, et, de manière naturelle, faisaient encore plus attention que le reste de l'année à ne commettre aucune ‘Avéra, et se renforçaient dans l’étude de la Torah, la prière, l'observance des Mitsvot et l’accomplissement de bonnes actions.

Dans une lettre écrite par le Rav Israël Salanter, il raconte que même lorsque le ministre officiant déclarait "Eloul" lors de la sanctification du mois récitée le Chabbath précédant Roch ‘Hodech, l’assemblée, entendant le mot "Eloul", tremblait de la tête aux pieds.

Pourquoi donc, de nos jours, ne ressentons-nous pas ces nobles sentiments, qui étaient autrefois la propriété de tous les Juifs ? D’ailleurs, même les Juifs qui ont le mérite de ressentir cela, n’ont pas la même intensité dans leurs émotions et n’ont pas un "éveil" aussi grand que durant les générations précédentes.

Le Rav Israël Salanter donne à cela deux raisons :

La première raison qu'il apporte est une raison matérielle, à savoir que c'est l'habitude qui régit tout. C’est-à-dire que la personne est habituée à être occupée toute l'année par ses affaires matérielles, et cette habitude continue également en Eloul, empêchant de ressentir le grand changement spirituel qui a commencé dans le monde ces jours-ci.

La deuxième raison est une raison spirituelle. Il dit qu’une personne dans le péché voit son esprit impur continuer à "prendre le dessus", comme le disent nos Sages : « Un homme ne commet une faute que par un esprit de futilité qui est entré en lui », c’est-à-dire contre toute logique.

Aujourd'hui, dans de nombreux cas, la raison de manque d'éveil et de travail spirituel qui nous est demandé ce mois-ci est un manque de conscience de la grandeur de ces jours, un manque de compréhension de la grandeur et de la valeur des commandements, un manque clair de connaissances sur les salaires et les punitions, ainsi que d'autres difficultés touchant notre génération.

En dépit de tout cela, nous devons nous efforcer de faire ce que nous pouvons, même si les actions que nous sommes capables de faire sont bien inférieures à celles de nos ancêtres des générations précédentes. Bien que nos efforts spirituels nous paraissent modestes, dans le ciel, ils sont très certainement considérés avec beaucoup d’attention, et nous ferons mériter un grand salaire.

Puissions-nous mériter, grâce à chacun de nos efforts, une Ktiva Vé’hatima Tova et la venue de la Guéoula (délivrance), rapidement, de nos jours, Amen.

Acheinu