Comme chaque année, le mois d’Eloul parvient à nous surprendre. A peine de retour des vacances, préoccupés par la rentrée scolaire et la reprise de nos activités, ce mois vient “subitement” nous rappeler de nous préparer en vue des Jours Redoutables, en faisant notre bilan spirituel de l’année passée. Eloul est en effet un mois de Téchouva (retour) et de rapprochement entre D.ieu et Son peuple, comme les lettres qui le composent y font allusion (Ani Lédodi Védodi Li, “Je me tourne vers mon Bien-aimé, et mon Bien-aimé vers moi”).

Cette Téchouva en réalité nous concerne tous, quel que soit notre parcours et notre niveau de praticité. D’ailleurs, le jour le plus saint de l’année, Yom Kippour, est entièrement consacré à la Mitsva de faire Téchouva. Nous sommes tous faits de chair et d’os et nul ne peut prétendre ne pas avoir dévié au cours de l’année. Seulement, chaque époque possède ses “ustensiles”, son approche, pour réaliser ce retour, surtout dans un monde qui change continuellement à une vitesse éclair. C’est pourquoi il est important d’écouter des Rabbanim contemporains et expérimentés, qui savent percevoir l’air du temps.

Mais on ne peut pas parler de Téchouva sans rapporter le phénomène incroyable de retour aux sources opéré par des Juifs un peu partout dans le monde, qui embrasse tous les âges et tous les milieux. Le prophète ‘Amos (8, 11) disait il y a plus de 2600 ans que viendra une époque “où J’enverrai de la famine, non pas de pain et d’eau, mais du besoin d’entendre les paroles de D.ieu”. Cette prophétie se réalise actuellement sous nos yeux et nous propulse vers un avenir rempli d’espoir.

Ce mouvement de Téchouva éclore dans une réalité où toutes les idéologies se sont écroulées, où en l’absence de sens à la vie on se tourne vers la bestialité et les déviations sexuelles, comme dans les sociétés antiques d’Egypte et de Canaan. La destruction systématique des valeurs humaines sur lesquelles l’humanité reposait débouche à une folie collective, et la technologie moderne éloigne l’homme de son entourage pour le placer sous orbite virtuelle, bien loin de la réalité. Dans ce contexte, ‘Am Israël est trop riche pour ne pas se tourner vers ses sources qui le revitalisent de fraîcheur, de vérité et de valeurs existentielles.

Mais la technologie moderne a aussi permis de toucher des personnes qui ne viennent jamais à la synagogue, et qui n’ont aucune interaction avec un rabbin. C’est ainsi que de très nombreuses personnes ont pu découvrir leurs sources, parfois après une déconnection du judaïsme de plusieurs générations.

Seulement, si le désir et la conviction sont présents dans le cœur, chez certains, le “comment” réaliser ce rapprochement à la Torah parait moins évident. Il ne suffit pas de lire des livres ou de copier la conduite observée chez des personnes pratiquantes pour opérer un changement intérieur. L’homme est un être complexe avec sa sensibilité propre, son passé, ses habitudes, ses besoins, ses sautes d’humeur, son équilibre qui risque d’être ébranlé par un passage trop brutal ou non adapté à sa personne. Chez l’internaute, qui ne connaît le judaïsme que par connexion, le problème est autrement plus complexe dans la mesure où son seul contact est virtuel, et une construction solide d’une vie juive s’avère difficile à réaliser sans la fréquentation d’une communauté et d’un Rav. Tous ces sujets seront abordés dans ce magazine, dans le but d’éveiller une prise de conscience et de proposer certaines solutions aux problèmes soulevés.

En ce jour de Roch Hodech Eloul, nous souhaitons à tous nos lecteurs de trouver l’inspiration pour frayer son propre chemin vers D.ieu, avec joie et sérénité.