Dernièrement, un journaliste est descendu dans les rues d’Israël pour aller interroger les manifestants, afin de savoir ce que chacun pensait du camp adverse. Comme tout le monde le sait, suite à la décision du gouvernement actuel d’effectuer des réformes au niveau du système juridique, il s’est levé un vent de protestations virulentes d’une partie des citoyens, suivi par la réaction de ceux qui soutiennent cette initiative, qui sont eux aussi descendus dans les rues. Face à ces manifestations incessantes et à l’échec de tout compromis politique proposé, la scission dans le peuple hébreu en inquiète plus d’un. C’est pourquoi ce journaliste a entrepris de questionner les deux factions en désaccord afin de parvenir à trouver un terrain d’entente.
Il a commencé par ceux qui s’affichent de droite, et ces derniers dans leur ensemble ont réagi très positivement : “Nous constituons un peuple uni malgré nos différences… On se doit de surmonter nos désaccords et engager le dialogue…” Par contre, du côté des contestataires, le ton était beaucoup plus sec et mitigé : “Je ne ressens aucun point commun avec ces gens, pas plus qu’avec un non-juif ou un Chinois d’Extrême-Orient. Nous vivons dans un même pays car nous avons une histoire commune et partageons des ennemis communs ; mais de là à ressentir une proximité avec eux, n’exagérons rien !” Encore plus virulent, Ra’anan Chaked a pu écrire dans sa chronique du journal Yédi’ot A’haronot : “Nous ne sommes pas des frères, vraiment pas ! Nous sommes comme les colocataires d’un appartement contigu ; le problème c’est que pour l’instant, nous n’avons aucune possibilité de changer d’associé ou de trouver un autre lieu de résidence.”
On tirera de cette interview une déduction qui s’impose : La notion d’A'hdout (unité) dans la société israélienne n’est pas communément admise par tous. Si une partie du peuple tend la main vers l’autre afin de ne pas créer de dissension entre Juifs, pour d’autres, la seule communion possible repose sur des intérêts mutuels. Lorsque ces intérêts sont absents, on protestera jusqu'à obtenir satisfaction.
La scission qui se dévoile au grand jour constitue un phénomène inquiétant pour l’avenir du pays (et a, soit dit en passant, été rapidement relevée par les ennemis d’Israël tels que le ‘Hezbollah, le ‘Hamas et consorts). Si l’on se penche de manière analytique sur les deux parties qui s’opposent dans cette polémique, on remarquera que la grande majorité des électeurs qui soutiennent le gouvernement actuel sont des Juifs proches de la Tradition, même si certains parmi eux ne pratiquent pas. Tandis que parmi les contestataires, se trouvent de très nombreux laïques qui ne s’affirment que sous une identité nationale détachée du Judaïsme, comme ce qui a cours dans toutes les autres Nations.
Or il est évident que la notion de ‘Am E’had (un peuple un, uni) est une notion purement juive, qui relie entre eux les Juifs du monde entier quels que soient leur mentalité, leur appartenance politique ou leur mode de vie, pour peu qu’ils se rallient à la Tradition et à notre passé. Mais lorsque l’on ne s’affiche que sous une identité nationale, cette notion d’A’hdout disparaît totalement ; et c’est ce que ce journaliste a pu constater lors de son interrogatoire dans les rues d’Israël.
Détacher un Juif de ses racines entraîne automatiquement sa séparation d’avec ses frères. Il est dès lors certain que pour recréer le lien entre les différentes composantes du peuple d’Israël, il faut passer par un retour aux sources du Judaïsme, qui lui seul les cimente. Il ne s’agit pas ici de porter un jugement sur une composante importante d’Israël, mais de comprendre le processus qui mène à cette scission et en tirer des conclusions bénéfiques pour l’avenir.
En ces jours d’Eloul, où D.ieu est à l’écoute de Son peuple et tend Sa main vers nous, il nous incombe aussi de prier pour le retour de tous nos frères égarés. Puissions-nous avoir le mérite très bientôt de voir les membres du Klal Israël tous ensemble accueillir le Machia’h !