Une des Mitsvot de la Torah sur laquelle il y a un consensus dans toutes les civilisations est celle du respect des parents. Toutes considèrent comme une obligation morale d’honorer ceux qui nous ont donné la vie et se sont occupés de nous pendant de longues années. Le texte biblique rapporte le respect que portaient Ichmaël et ‘Essav à leurs pères, qui vont transmettre cette valeur à leur descendance (les nations arabes et occidentales).
Nos Sages nous rapportent aussi que lorsque D.ieu énonça les Dix commandements aux Bné Israël, les Nations ne Le glorifièrent qu’après avoir entendu celui du Kiboud Av Vaèm (respect du père et de la mère) qui met en valeur la grandeur d’Hachem, disposé à partager Son honneur avec d’autres créatures.
Mais voilà que l’époque moderne a bouleversé ce respect élémentaire qui a traversé l’Histoire, en cherchant à le déraciner des mentalités. Il dérangeait les Bolchéviques, qui aspiraient à une soumission totale des citoyens à leur doctrine, tout comme les conceptions modernes qui cherchent à remanier toutes les valeurs humaines admises. En effet, les parents, de par leur éducation et leur expérience de la vie, pourraient avoir à redire sur les nouvelles idées qui éclosent et représentent une menace qu’on cherchera à neutraliser.
Cette démarche n’est pas évidente car l’être humain, à l’opposé de l’animal, a été conçu de telle manière qu’il reste pendant de nombreuses années totalement dépendant de ses parents. En effet, une bête, dès sa naissance, est capable de se déplacer et en peu de temps, parvient à être autonome. L’homme, pour acquérir son indépendance, devra être aidé et assisté longtemps par sa famille qui, en général, va aussi se préoccuper de son éducation et lui apprendre comment vivre. En conséquence, même un adulte, consciemment ou non, fera toujours référence dans ses choix, son mode de vie et ses croyances à ce qu’il a reçu de ses parents, car ainsi le psyché humain réagit.
Afin d’endoctriner la jeunesse à de nouvelles conceptions, il fut nécessaire d’utiliser les grands moyens, à savoir déstabiliser le statut des parents à ses yeux. Pour cela, la société a utilisé le dénigrement, l’abaissement et le mensonge afin de parvenir à son but. (Entre parenthèses, aujourd’hui le problème est “simplifié” car en faisant éclater la cellule familiale et en permettant à tout un chacun la conception ou l’adoption d’un enfant sans le cadre d’un couple normatif, il n’y a plus ni de papa ni de maman ; on n’est ainsi redevable à personne !)
Lorsque les Bné Israël reçurent la Torah au mont Sinaï, la transmission de ce patrimoine aux générations suivantes va se faire essentiellement par l’enseignement du père et de la mère à leur progéniture. C’est pourquoi la Mitsva du respect des parents est si importante, car elle va permettre que cette transmission se réalise avec tout le sérieux et la confiance nécessaires.
L’Éternel renforcera ce commandement par un châtiment sévère si on cause à sa mère ou à son père ne serait-ce qu’une égratignure, tout en promettant une récompense (même) dans ce monde pour celui qui l'accomplit. On comprend ainsi pourquoi cette Mitsva se trouve dans la colonne des cinq commandements concernant nos devoirs envers D.ieu – alors que les 5 autres traitent de ceux envers notre prochain –, car elle est indispensable pour la transmission de notre croyance de génération en génération.
À l’heure où l’air du temps est porté sur le rejet du respect parental, nous devons absolument nous renforcer dans l’accomplissement de ce commandement. Non seulement il représente l’expression de la reconnaissance que l’on porte envers ceux qui ont tant donné pour nous, mais aussi comme nous l’avons rapporté, il constitue le socle sur lequel repose tout le judaïsme. Ne le prenons donc pas à la légère !