Nous nous rapprochons d’une nouvelle année, laissant derrière nous la précédente avec ses joies et ses peines, ses succès et ses échecs, et tous ses événements qui nous ont marqués. Nous nous tiendrons tous à Roch Hachana debout face à D.ieu qui observera nos actes et décidera dans Sa grande bonté de notre destin pour cette nouvelle année. Puis on parviendra au jour de Yom Kippour, jour de Téchouva et de pardon, pour ensuite se réjouir avec les fêtes de Souccot et de Chémini ‘Αtseret (Sim’hat Torah).
Nos Sages se sont interrogés sur l’ordre particulier de ces fêtes, en demandant s’il n’aurait pas été préférable que Yom Kippour précède Roch Hachana, afin d’être jugé plus favorablement une fois pardonné. N’est-il pas aussi surprenant que quatre jours après les Dix jours de pénitence on se réjouisse si brutalement dans la joie la plus complète ?
Pour essayer de répondre à ces questions, réfléchissons sur la notion de temps, dimension incontournable de l’expérience humaine et du judaïsme. En effet, beaucoup de Mitsvot dépendent du temps comme le Chabbath, les fêtes, les prières, le service du Temple, les prélèvements sur la récolte, etc. L’homme est appelé continuellement dans son présent à réagir ou à s’abstenir face à une situation nouvelle. Comme échappatoire à ce joug de l’existence, on pourrait vouloir se tourner vers le passé avec nostalgie, mais ce regard ne peut écarter le quotidien qui réclame une réaction immédiate de la part de l’homme. De même, on peut fabuler sur l’avenir et se préparer selon un scénario imaginaire, mais quand le moment voulu arrivera, on devra, pris par surprise, prévoir une réaction adéquate.
Concrètement, c’est le présent qui interpelle l’homme, et on pourrait dès lors penser que le passé et l’avenir ont été donnés pour les rêveurs. Mais cela est aussi faux car le passé est source de construction : nous nous sommes trompés, nous avons détruit ou au contraire nous avons fait le bon choix ; un regard sur le passé nous permet d’être prévoyant.
Roch Hachana représente le présent : nous sommes jugés sur ce que nous sommes en ce jour, comme le relevait le Rav Chlomo Wolbe (‘Alé Chour I, Yamim Noraïm). Notre destin sera fixé ce jour-là et nous suivra dans notre quotidien. Malgré tout, on va exploiter notre passé, représenté par Yom Kippour, durant lequel on procède à une introspection sur nos actions passées pour nous aider dans notre présent. Les fêtes de Soucot et de Chémini ‘Atseret marquent l’avenir : nous nous plaçons sous l’ombre de D.ieu notre Protecteur et commençons à prier pour les pluies qui sont indispensables pour notre subsistance. L’avenir est important dans la vie pour donner un but à notre existence. Celui qui vit au jour le jour sans but ni sens aura du mal à surmonter les difficultés de la vie. Par contre, une personne qui donne un sens à son existence donne à son présent une dynamique et de la joie.
Voilà donc le mode d’emploi de la vie : vivre pleinement son présent en s’aidant de son passé et avec une projection vers l’avenir, ce qui correspond à l’ordre des fêtes du mois de Tichri.
Chez Torah-Box, toute l’équipe essaye de mettre en pratique cette même démarche : un quotidien surchargé afin de relever les défis du présent ; mais aussi un regard sur les 15 années de travail déjà accomplies pour propager le judaïsme afin d’être plus productif, enrichis par ces expériences, et évidemment pleins de projets pour l’avenir qui d’un coté enthousiasment mais qui demandent beaucoup de réflexion et surtout d’aide du Ciel.
Nous nous plaçons tous dans la joie à l’ombre de D.ieu et nous nous tournons vers Lui, en Lui demandant qu’Il nous aide à mettre en pratique nos aspirations spirituelles. Amen !
Chana Tova Oumévorekhèt !