La solution originale que propose Donald Trump pour l’avenir de la bande de Gaza se décline en deux volets : d’un côté, transférer les Gazaouis dans des pays arabes voisins, et d’un autre, transformer cette parcelle de terre en un lieu attractif pour le tourisme international. Le but commun de ces deux projets est de neutraliser le ‘Hamas – ou tout autre organisme terroriste – dans cette zone et, par conséquent, d’assurer la paix à l’État hébreu sur ses frontières sud.

Toute expatriation du pays dans lequel on a grandi n’est jamais évidente. Elle peut déstabiliser et demande un long temps d’adaptation. Nos Sages considèrent l’ordre de D.ieu adressé à Avraham de quitter son pays et sa famille comme une épreuve. Yossef Hatsadik utilisera ce stratagème en transférant les Égyptiens de ville en ville (Béréchit 47, 21) afin de les empêcher de mal agir envers ses frères. De même, le transfert des habitants de Gaza aura pour conséquence immédiate de les empêcher de nuire à leurs voisins israéliens. Préoccupés par leur intégration, ils seront destinés, à plus ou moins long terme, à s’assimiler à leur nouvelle société d’accueil. De plus, le ‘Hamas ne trouvant plus de terrain d’influence sur place, s’éteindra de lui-même.

Dans la bande de Gaza, il n’y a pas de travail et la plupart des Palestiniens qui y demeurent vivent dans la pauvreté, soutenus par les aides minimes octroyées par le ‘Hamas. En réalité, ce mouvement terroriste entretient l’indigence de la population afin de la rendre dépendante et, dans la foulée, d’attiser la haine contre Israël, tenu seul responsable de sa condition. Développer économiquement cette région reviendrait automatiquement à annihiler les desseins du ‘Hamas et permettrait aux habitants de se concentrer sur leur bien-être plutôt que sur une idéologie destructrice qui ne leur apporte rien.

Ces deux projets du chef d’État américain – le transfert et l’aisance financière – soulèvent aussi une réflexion spirituelle qui nous concerne tous :

Si tout transfert perturbe et bouleverse nos conceptions, il est essentiel de comprendre comment le Juif, tout au long de son exil – bien plus pénible sur tous les plans qu’un simple changement d’adresse – a su rester fidèle à ses valeurs et à son patrimoine, sans se confondre avec son environnement.
Trois éléments ont permis au peuple juif de rester attaché à la Torah :

  • Le souci de vivre toujours en communauté autour d’un Rav, tout en créant les infrastructures indispensables (synagogues, établissements scolaires, Cacheroute, etc.) ;
  • L’étude de la Torah – surtout du Talmud et de la Halakha ;
  • Le souvenir glorieux de son passé, avec l’espoir d’un retour prochain à Jérusalem et de la reconstruction du Temple, que l’on mentionne quotidiennement dans nos prières et qui est marqué chaque année le jour du 9 Av.

Sortir de la pauvreté et accéder à un niveau économique plus élevé comporte aussi ses risques. La Torah y fait référence lorsqu’elle met en garde le peuple hébreu : une fois installé sur sa terre et multipliant ses biens, il pourrait en arriver à délaisser sa foi (Dévarim 31, 15). Faut-il pour autant chercher à rester pauvre et ne pas s’enrichir ? Nos Sages nous enseignent à ce propos : “La dîme – que l’on donne aux pauvres ou aux érudits en Torah – constitue une clôture préventive pour écarter les conséquences négatives de l’opulence” (Avot 3, 13 ; cf. Tiférèt Israël). Grâce au don, à la Tsédaka, on parvient à ne pas oublier D.ieu, qui Lui seul nous octroie la bénédiction.

Seul un peuple qui détient la vérité parvient à affronter les épreuves de l’exil et de l’aisance financière, en possédant la clé pour les surmonter.