Après avoir signé un accord avec le ‘Hamas concernant le retour des otages détenus depuis le 7 octobre en échange de la libération de centaines de terroristes palestiniens, on s’attendait à ce que le ‘Hamas respecte scrupuleusement cet accord – qui n’a d’ailleurs pas été facile à accepter pour Israël. Pourtant, chaque phase de l’échange de prisonniers est entravée : tantôt en refusant de transmettre la liste des captifs à libérer, tantôt en repoussant la date de leur transfert, allant même jusqu’à échanger le corps de Chiri Bibas contre celui d’une inconnue.
De plus, la libération des otages s’accompagne d’un cérémonial particulier : on les fait monter sur une estrade, entourés de terroristes armés dont le visage est dissimulé sous une cagoule, et on les contraint à tenir des objets symboliques (comme un sablier portant le nom d’un otage) ou à recevoir des "cadeaux" cyniques tels que des certificats commémorant leur captivité. Une mise en scène déroutante !
En vérité, le ‘Hamas poursuit trois objectifs :
- Renforcer son image auprès des Gazaouis. Ce groupe, qui a perdu une grande partie de ses dirigeants et de ses soldats, tient à prouver qu’il "tient toujours tête à ses ennemis et continuera à diriger Gaza".
- Attirer l’attention des Nations sur le sort des Palestiniens, afin que leur situation ne soit pas reléguée au second plan face à d’autres préoccupations internationales.
- Exercer une pression psychologique sur les familles des otages et sur la société israélienne. En humiliant les captifs, en les exposant publiquement dans des conditions dégradantes, le ‘Hamas cherche à faire monter le prix des autres captifs, qu’Israël aspire tant à ramener chez eux. C’est aussi dans ce but qu’il diffuse régulièrement des vidéos des otages, éreintés et suppliants ; le but, là aussi, est d’exercer une pression psychologique intense sur Israël.
Certains pourraient s’étonner de voir comment un comportement aussi puéril, adopté par une organisation terroriste, peut influencer Israël, un pays composé de citoyens intelligents et réfléchis. Pourtant, ce stratagème fonctionne à merveille : une partie de l’opinion publique israélienne est convaincue que le gouvernement Netanyahou ne cherche pas sincèrement à libérer les otages et que seule la pression de l’opposition et des puissances étrangères le pousse à agir. De plus, pour de nombreux citoyens, le retour des captifs n’a aucun prix.
La technique du ‘Hamas ne s’adresse pas tant à l’intellect qu’au cœur. Le peuple juif a toujours accordé une importance capitale au rachat des captifs, et l’État hébreu en a fait l’un de ses principes moraux fondamentaux. Avraham Avinou lui-même n’a-t-il pas risqué sa vie pour sauver son neveu Loth, capturé comme prisonnier ? Le ‘Hamas exploite ces nobles sentiments pour fragiliser Israël de l’intérieur, en semant des divisions profondes au sein du peuple.
Israël dispose d’un avantage militaire évident. Pourtant, face à un ennemi qui semble plus faible, l’État hébreu se retrouve ébranlé par une arme redoutable : celle de la manipulation psychologique, jouant sur le remords, la frustration, la perte de moral et le déséquilibre politique.
Cette stratégie perverse d’exploitation des émotions se retrouve d’ailleurs dans bien d’autres contextes, pouvant causer détresse et destruction, que ce soit dans une société ou dans un couple. C’est pourquoi nos Sages ont toujours insisté sur l’importance d’un bon moral, de la paix entre les individus et de l’espoir, pour préserver notre équilibre et notre force intérieure.
En espérant le retour de tous les otages, sains et saufs, des mains de ces bourreaux, et que cette épreuve soit la dernière pour le Klal Israël. Amen !