Rav David Grossman est un célèbre rabbin en Israël. Il a longtemps été surnommé le “rabbin des discothèques” tant son action personnelle a permis de sauver des jeunes à la dérive. Il fait un travail énorme dans l’éducation en Israël. Il a plusieurs établissements, il s’occupe des enfants défavorisés et en difficulté, et aussi des jeunes qui se retrouvent en prison.
La philosophie de vie du Rav Grossman est simple mais d’une très grande profondeur : pour lui, avec soin et amour, il est possible de tirer le meilleur parti des enfants et des jeunes.
Son travail pour la société israélienne lui a fait mériter de recevoir plusieurs prix. Il voyage souvent hors d'Israël pour récolter des dons afin de développer ses institutions.
Un jour, alors que Rav Grossman s’apprête justement à voyager, la compagnie aérienne veut lui offrir le surclassement, et donc l’installer en première classe. On lui fait souvent ce genre de propositions, mais le Rav décline toujours cette offre. Cette fois-ci, le personnel aérien est très insistant, le Rav vient de recevoir un prix en Israël et ils tiennent vraiment à ce qu’il accepte.
Le Rav s’installe donc pour la première fois de sa vie en première classe, et quelques instants plus tard, un couple d’américains prend place à proximité du lui. Son voisin est grand et de forte carrure, il peine à s'installer sur le siège de l’avion et il a des difficultés à respirer.
L’avion décolle enfin et peu de temps après, le rav Grossman engage la conversation avec son voisin. Il se présente, demande à l’homme comment il va et commence à lui parler de ses institutions Migdal Ohr. Le couple l’écoute avec beaucoup d’attention, Rav Grossman se dit qu’il a peut-être affaire à des donateurs potentiels. Il sort des brochures et leur demande s'ils veulent visionner une vidéo sur son projet en cours. Il s’agit du bâtiment pour filles de ses institutions, et en raison de difficultés financières, la construction prend du temps, ce qui explique le motif de son voyage.
Le couple témoigne un intérêt croissant, le Rav leur confie son petit lecteur DVD et leur met la vidéo de son projet.
À la fin du petit film de 10 minutes, l’homme demande à Rav Grossman comment se passe sa récolte de dons.
Le Rav lui répond : "Baroukh Hachem, D.ieu soit loué. Les pas de l'homme sont orchestrés par D.ieu et à chaque endroit où je vais, je vois des délivrances. Je suis persuadé que c'est grâce à la force des enfants brisés qui fréquentent nos institutions."
Saviez-vous que Rachi, le principal commentateur de la Torah, nous enseigne la chose suivante : "Toute personne qui désire saisir une bonne occasion de réaliser la Tsédaka - la charité - et le 'Hessed - la bonté - la saisit et l'on met à sa disposition des personnes appropriées." ? Le Talmud dit aussi "qu’il faut donner son cœur, se donner de la peine et poursuivre cette initiative, car donner la Tsédaka à une personne digne de la recevoir n'est pas toujours à la portée de chacun. Il faut un mérite particulier pour être qualifié de donateur et de bienfaiteur pour des causes honorables."
L'homme écoute attentivement les paroles du Rav qui poursuit : “J'entreprends mes voyages à l'étranger pour donner des mérites à des gens vertueux qui accomplissent des actes de bonté en faveur des enfants qui fréquentent nos institutions.”
À la suite de ces paroles, l’homme propose au Rav Grossman de reprendre son lecteur vidéo. Le Rav étend alors son bras pour récupérer son appareil et là, d’un coup, le siège de son voisin se met en position lit. L’homme de forte carrure se retrouve en une seconde brutalement en position allongée. Rav Grossman n’a pas fait attention au bouton situé sur l'accoudoir de son voisin. Le Rav est très embarrassé, il se lève rapidement pour l'aider.
Il ne trouve pas les mots pour exprimer son regret et sa gêne... il reste muet, il s'approche du monsieur et sans savoir pourquoi, de façon spontanée et plutôt qu’un mot de réconfort, le Rav embrasse cet homme sur le front. Mais c’est une façon tellement peu commune d’arranger une situation pareille qu’il se retrouve encore plus honteux de ce geste.
À sa grande surprise, l’américain se lève avec un immense sourire et s’adresse a sa femme :
“Je le savais ! Je savais que je trouverais la bonne personne !”
Rav Grossman est surpris, il lui demande la raison de cette si grande joie. L'homme serre la main au Rav et lui dit : “Je ne me suis pas présenté, je suis le prêtre Aiguy. Je suis très connu, des millions de personnes me suivent à la télévision aux Etats-Unis, et je suis déjà venu trois fois en Israël à la recherche d'une institution qui offre aux enfants brisés un foyer chaleureux. J'ai avec moi une belle somme que je voudrais offrir à une institution appropriée. Je ne sais pas pourquoi mais jusqu'à maintenant, je n'ai rien trouvé. J'ai visité plusieurs endroits en Israël, j'ai rencontré des personnes, mais je n'ai pas trouvé ce que je cherchais.
Écoutez, vous n'allez pas me croire, même moi j'ai du mal à réaliser ce qu'il vient de se passer. Au moment de l'embarquement, j'ai dit à ma femme que si je rencontrais un homme qui m'exprimerait de la tendresse et de l'affection en m'embrassant sur le front même si je ne le connaissais pas, je saurais que c'est l'homme à qui je confierais mes fonds. Je n'ai aucun doute qu'un tel homme fera de mon argent le meilleur usage possible en faveur de ces enfants défavorisés.”
Le rav Grossman le regarde stupéfait, l'homme sort son stylo et son carnet de chèques. Il demande la somme nécessaire à la fin de la construction de l'internat pour filles qui s'élève à des millions de shekels, inscrit la somme sur le chèque et dit : "Je suis heureux que du Ciel, on m'ait accordé le privilège de donner la charité à une cause digne de ce nom."
Combien de chances y avait-il pour que le Rav Grossman se retrouve assis à côté de ce prêtre, provoque cet incident et l'embrasse sur le front pour lui demander pardon, avec un tel dénouement ? Comment une situation si improbable peut devenir une délivrance ?
Ein Od Milvado, "Il n'y a rien d'autre que Lui".