À l'occasion de la Hiloula (jour anniversaire de décès) de notre maître Rav Its'hak KADOURI, l'équipe Torah-Box est heureuse de vous faire découvrir très brièvement son parcours de vie. Celui qui parle du Tsadik le jour de sa Hiloula, celui-ci priera pour lui ! Allumez une bougie et dites "Likhvod haRav Kadouri, zékhouto taguèn 'alénou" puis priez. Que son mérite protège tout le Klal Israël, Amen !
Le 29 Tévèt marque le jour du décès du Mékoubal Rav Its’hak Kadouri, qui est né à Bagdad, en Irak, en 1898, bien que l’année de sa naissance soit controversée. Ce qui est sûr, c’est que son jour de naissance est le 16 Tichri, deuxième jour de Souccot, jour du Ouchpiz de Its’hak Avinou, qui lui valut donc son prénom. Dans sa jeunesse, il alla étudier au « Midrach Beth Zalka » où il rencontra le Ben Ich ‘Haï. À l’âge de 17 ans, il était déjà considéré comme « génie » dans l’étude de la Torah, et donnait même des cours devant des Grands en Torah à Bagdad.
Avant la création de l’État, en 1922, le Rav Kadouri monta en Israël et étudia à la Yéchiva de « Porat Yossef » et à « Chochanim Lédavid ». Il épousa Sarah, avec qui il eut deux enfants, David et Ra’hel. Après la création de l’Etat, il commença à étudier dans la Yéchiva de Kabbalistes « Beth El », et, après un certain temps, dirigea la Yéchiva de Kabbalistes « Na’halat Its’hak ».
Douze ans se sont écoulés depuis le décès du Mékoubal, le Gaon et Tsadik Rabbi Its’hak Kadouri zatsal, mais un grand nombre d’entre nous se remémore encore le Tsadik, un pilier du peuple juif, dont la grâce et la bonté se lisaient sur le visage et qui accueillait chaque Juif avec chaleur, patience et bienveillance. De nombreux Juifs ont vu des délivrances grâce à ses prières, ses conseils et ses amulettes.
Nous nous sommes entretenus avec son petit-fils, Rabbi Israël, qui relate avec nostalgie des histoires prodigieuses auxquelles il a assisté et dévoile pour la première fois un infime pan de la vie de son remarquable grand-père.
« Rabbi Its’hak était un homme saint et un génie dans la Torah cachée, relate son petit-fils. Il avait un amour passionné pour l’étude de la Torah, qu’il étudiait jour et nuit. De même, lorsqu’il allait se coucher aux petites heures de la nuit, je le voyais toujours emporter avec lui un livre qu’il étudiait jusqu’à ce qu’il s’endorme.
Pour sa subsistance, il était relieur, et les habitants de Jérusalem de l’époque le surnommèrent "Rabbi Its’hak le relieur". Lorsqu’il étudia à la Yéchiva des Mékoubalim Oz Véhadar de la Yéchiva de Porat Yossef dans la vieille ville, mon grand-père reçut pour sa famille un appartement de deux grandes pièces, tandis que d’autres Rabbanim avaient reçu des appartements plus petits. Rabbénou reliait tous les livres de la Yéchiva Porat Yossef, et pour cette raison, la Yéchiva mit à sa disposition un appartement spacieux, pour qu’il ait un endroit pour les relier.
La Yéchiva Porat Yossef possédait beaucoup de livres, certains rares (certains affirment que Rabbi Eliyahou Mani, Rav de la ville de ‘Hévron, avait légué à son décès toute sa bibliothèque à la Yéchiva), de telle sorte que mon grand-père découvrait pour la première fois de nombreux ouvrages rares, des commentaires de la Torah selon le sens simple et selon la Kabbale.
De même, des particuliers et des Rabbanim lui apportaient leurs livres à relier. Il leur faisait une excellente reliure, en les collant fortement de sorte que ces volumes tenaient en l’état pendant de longues années, jusqu’à aujourd’hui, sans se déchirer ni s’abîmer.
Mais il ne se contentait pas de les relier. Il avait l’habitude d’étudier l’ouvrage du début jusqu’à la fin, et ensuite, il le reliait. À ce sujet, voici ce que disait à son propos le Rav Yossef Adès, l’un des Rabbanim de la Yéchiva de Porat Yossef : "Rabbi Its’hak les reliait et les dévorait en même temps", à savoir qu’il étudiait tout le livre.
Le Grand-Rabbin d’Israël, le Gaon Rav Its’hak Nissim, lui apporta également un jour ses livres à relier, mais il attendit deux, trois semaines, et le travail n’était toujours pas fini. Le Rav s’étonna et interrogea grand-père sur la raison d’un tel retard. Rabbi Its’hak lui répondit en souriant : "Je n’ai pas encore fini d’étudier tous les livres que votre honneur m’a apportés."
Parmi la foule de livres que Rabbénou a reliés, se trouvaient des livres de Kabbale sur différents Noms sacrés, pour l’écriture d’amulettes pour toutes sortes de maladies, etc. C’est ainsi que Rabbénou les découvrit pour la première fois et s’en réjouit comme quelqu’un qui trouve un grand trésor. Il les recopia sur son carnet dont il se servit par la suite pour l’écriture de nombreuses amulettes qu’il rédigea.
Avec la conquête de la vieille ville de Jérusalem par les Jordaniens en l’an 5708, Rabbénou fut contraint de fuir vers la ville nouvelle et de laisser ses livres dans la vieille ville, et pendant de longues années, il regretta que tous ses chers livres ainsi que ceux de la Yéchiva Porat Yossef aient été brûlés. »
Son petit-fils, Rabbi Israël, poursuit son récit : « Comme il était mû par un grand amour pour les livres de Kodech, lorsque de jeunes Talmidé ‘Hakhamim, auteurs de livres, demandaient à grand-père une lettre de recommandation ou une bénédiction, parfois, je les en empêchais, sachant que lorsqu’un nouveau livre arrivait entre ses mains, il ne le quitterait pas avant de l’avoir étudié du début à la fin, et ce, sur le compte de la nourriture, du sommeil et de l’accueil du public. Ainsi, privés de choix, nous n’acceptâmes pas ces demandes. »
Au début de sa vie, pendant de longues années, Rabbi Its’hak vécut très à l’étroit. Son petit-fils se rappelle que lorsqu’il quitta la vieille ville, il habita dans la rue Bétsalel Ashkénazi dans le quartier de Beth Israël dans un appartement simple et peu meublé. Lorsqu’il récitait le Kiddouch le vendredi soir, des ‘Hassidim, des Ashkénazes, et des Séfarades venaient écouter son Kiddouch, et en goûtaient un peu. Rabbénou récitait ensuite la Brakha sur deux miches de pain qu’il distribuait, chacun recevait des restes du Rav et beaucoup y voyaient de grandes délivrances.
De même, grand-père se contentait de très peu, et mon éminente et dévouée grand-mère, Sarah, lui servait un morceau de viande, tandis qu’elle ne se servait pas, sachant qu’il mangeait lentement. Après qu’il en eut mangé un peu et que la majorité de la viande fût encore sur l’assiette, elle nous servait nous, les petits-enfants, et se servait aussi un peu pour elle-même. Grand-père mangeait peu, mais il avait une bénédiction dans les intestins. »
L’amulette qui vainquit la réalité
Un chapitre important de sa vie a été sa spécialité exclusive dans l’écriture des amulettes. C’est non sans raison que le Mékoubal Rabbénou Mordékhaï Charabi avait dit à ses élèves : « Dans notre génération, un seul et unique homme a été autorisé par le Ciel et spécialiste de l’écriture d’amulettes. C’est Rabbi Its’hak le relieur. »
Il possédait des dizaines de sortes d’amulettes pour toutes sortes de problèmes, pour trouver un conjoint, pour avoir des enfants, pour une bonne subsistance, pour guérir de nombreuses maladies, contre la peur, pour faire régner la paix, etc.
L’un des proches de Rabbénou raconte une histoire intéressante. Il avait un magasin dans le quartier de Méa Ché’arim et souffrait souvent des visites des employés de la municipalité et des impôts. Ils lui imposaient de nombreuses amendes alors qu’il était innocent.
Impuissant, il se tourna vers Rabbénou, qui écouta attentivement et patiemment son interlocuteur, l’apaisa, et lui demanda de revenir le lendemain. Rabbénou lui prépara une amulette particulière, et, le lendemain, il la lui remit et demanda qu’il l’affiche sur le chambranle de la porte de son magasin. Quel prodige : à partir de ce moment-là, le Saint béni soit-Il leur aveugla les yeux et ces fonctionnaires ne franchirent plus le seuil de son magasin, et il pouvait commercer tranquillement.
Son petit-fils Israël écarte la rumeur selon laquelle le Rav aurait photographié des amulettes vers la fin de sa vie et ne les aurait pas écrites, ou que les amulettes distribuées à l’époque par le mouvement Shass, n’étaient pas vraiment effectives. Il raconte à ce sujet une histoire extraordinaire : alors qu’il habitait aux États-Unis, son épouse devait accoucher. Une fois qu'elle fut arrivée à l’hôpital, les médecins l’examinèrent et annoncèrent qu’elle devrait accoucher par césarienne.
« Dès que j’appris ceci, j’appelai immédiatement mon grand-père en Israël et lui racontai que les médecins voulaient pratiquer une césarienne. Grand-père me demanda de ne pas me faire de souci : il allait m’envoyer par fax une amulette que je devais dissoudre dans un verre d’eau, et donner à boire à ma femme. L’amulette arriva par fax, je la mis dans un verre d’eau, et lorsque les médecins ne furent pas dans la pièce, je la lui donnai à boire. Lorsqu’ils arrivèrent pour l’emmener en salle d’opération, ils annoncèrent qu’ils feraient un dernier examen et une dernière radio avant l’opération. Au terme de l’examen, ils déclarèrent : "Nous voyons que la césarienne n’est pas nécessaire". Ils étaient surpris et ne savaient pas ce qui avait changé, et ainsi, grâce à D.ieu, mon épouse eut un accouchement naturel. Donc même les amulettes photocopiées agissaient et offraient de nombreuses délivrances. Il existe un nombre infini d’histoires de délivrances liées aux amulettes qu’il avait rédigées. »
Lorsqu’on avait demandé à Rabbénou s’il possédait une amulette contre « la maladie », qui frappait de nombreuses personnes qui décédaient dans la fleur de l’âge, il répondit qu’il avait cherché et s’était donné beaucoup de peine pour trouver un remède et une amulette pour cette maladie, mais malgré ses efforts, il n’avait pas trouvé, sachant que c’est un décret du Ciel.
Il ajouta toutefois qu’une chose pouvait arrêter et guérir la terrible maladie et mettre un terme aux pénibles décrets : la lecture des Pitom Hakétoret, comme le rapporte le Zohar sur la Paracha Vayakel, qui affirme qu’il faut les réciter fréquemment. Si les gens étaient au courant du niveau élevé de cette lecture des Kétoret, ils l’adopteraient, et celui qui a l’habitude de les réciter s’épargne de nombreuses maladies.
Comme nous l’avons dit, Rabbénou était un grand spécialiste de l’écriture d’amulettes. Un jour, son élève, le Gaon Rav Benayahou Chemouéli chlita, lui demanda si pour la rédaction des amulettes, il fallait une faculté particulière. Il répondit par la positive, comme l’écrit le Ramak : si un Sage écrit une amulette, dans laquelle il expose une demande aux anges présents dans le ‘Olam Hayétsira (Monde de la formation), et que le Sage en question n’est qu’au niveau du ‘Olam Ha’assia (monde de l’action), l’amulette ne sera absolument pas effective. Rabbénou était situé à un haut niveau, il avait une âme élevée, et avait le pouvoir de produire de nombreuses délivrances par le biais de ses amulettes.
Sa famille relate que Rabbénou possédait un cahier dans lequel il inscrivait les Ségoulot et les amulettes, tout était inscrit dans un ordre extraordinaire, le pouvoir de chaque amulette, pour la guérison, la réussite, l’entente conjugale, etc. À la fin du cahier, il écrivit : « Calendrier des épreuves », où il décrivait : « J’ai fait un essai sur cette amulette pour untel fils d’untel et je lui ai donné cette amulette et avec l’aide de D.ieu, cela l’a aidé ».
Rabbénou possédait une amulette renfermant une merveilleuse Ségoula vérifiée contre la mort soudaine. Il écrivait sur un parchemin le verset : « Et l’Éternel te rendra supérieur à tous en félicité, par le fruit de tes entrailles, celui de ton bétail, et celui de ton sol », car, avec les initiales de ce verset, sont formés des Noms saints, et d’autres versets qu’il utilisait, et il demandait de les relier dans une reliure particulière, de fabriquer une ceinture et de l’attacher autour de la taille, pour éviter aux femmes de faire des fausses-couches. De nombreuses femmes qui faisaient des fausses-couches dans le passé, avaient été délivrées, une fois que le Rav leur avait remis cette amulette, et avaient eu le mérite de mettre des enfants au monde.
De même, Rabbénou récitait la Brakha sur une grande ‘Halla et en mangeait un morceau et il distribuait le reste aux couples qui n’avaient pas eu la chance de mettre des enfants au monde. Le circonciseur, Rav Moché Cohen chlita, un proche de Rabbénou, témoigne que, par le mérite de cette Ségoula, un grand nombre de couples ont eu la chance d’avoir des enfants, et Rabbénou faisait ensuite office de Sandak (parrain).
Autre Ségoula pour les couples qui ont eu des filles et voulaient des garçons : Rabbénou suggérait que mari et femme récitent chaque jour 26 fois le verset : « Torah Tsiva Lanou Moché Moracha Kéhilat Ya’acov », et avec l’aide de D.ieu, ils auront droit à une délivrance.
Les prédictions du Rav en matière de Chiddoukh
Rabbénou était un grand spécialiste de la sagesse des tirages au sort, et prouva par des preuves claires que tous les grands Sages se consacraient aux sorts, et en cas de nécessité, il organisait un tirage au sort. Il procédait à ces tirages au sort en plaçant une clé dans un livre du Tanakh. Il prononçait quelques paroles et attachait la clé avec une corde qu’il levait et procédait au tirage au sort. Si la réponse était positive, le livre du Tanakh bougeait soudain en direction du côté droit, et si la réponse était négative, le Tanakh bougeait du côté gauche.
À l’époque de la guerre de Yom Kippour, qui fit de nombreuses victimes, de nombreuses familles ignoraient ce qu’il était advenu de leurs fils ; ils s’adressaient alors à Rabbénou qui leur organisait un tirage au sort et leur disait s’ils étaient en vie ou non, et il avait toujours raison.
Il procédait à des tirages au sort dans le domaine des mariages, pour savoir si le ‘Hatan et la Kalla étaient compatibles. Dans certains cas, Rabbénou avait tranché qu’ils n’étaient pas compatibles, ils n’écoutèrent pas ses propos et finirent par divorcer.
Son petit-fils se rappelle qu’il avait un ami d’enfance qui, lorsqu’il eut 20 ans, rencontra une jeune fille qu’il voulut épouser. « Je lui suggérai de venir chez le Rav et de lui demander s’ils étaient compatibles, mais le jeune homme répondit qu’il n’y croyait pas. À un moment de libre, lorsqu’il n’y eut personne à l’accueil, je lui apportai de ma propre initiative les noms du ‘Hatan et de la Kalla et de leurs parents. Grand-père me dit alors : "Dis-lui de ne pas se marier avec elle". Mais je ne dis rien à mon ami, pensant que de toute manière il n’allait pas écouter le Rav, et il valait mieux qu’il se trompe par erreur et non délibérément. Il se maria avec elle, et, au bout de neuf mois, ils se séparèrent et divorcèrent. Je lui révélai alors : "Sache que mon grand-père m’avait dit que ça ne correspondait pas et que ce Chiddoukh ne fonctionnerait pas". En entendant ces propos du Rav, il y crut, et lorsqu’il se remaria, il se présenta au Rav avec les noms et Rabbénou lui assura que cette fois-ci, il réussirait ; il fonda un beau foyer et eut des enfants et petits-enfants. »
Histoire intéressante racontée par Rabbénou à propos du tirage au sort : un jour, un Roch Yéchiva Ashkénaze vint le trouver et lui demanda de procéder à un tirage au sort pour qu’il gagne au loto, car il dirigeait une Yéchiva et son but était d’entretenir les élèves de la Yéchiva. Rabbénou accepta et lui organisa un tirage au sort en lui indiquant les chiffres à marquer sur le bulletin du loto, et il gagna effectivement une grande somme pour son institution.
L’espace nous manque pour relater les nombreux actes et prodiges dont il a été l’auteur, et chaque jour nous ressentons cette grande perte. Nous n’avons plus aujourd’hui de Mékoubalim initiés aux miracles, spécialisés dans l’écriture d’amulettes, et experts de la Torah cachée. Et notre génération a eu le mérite de vivre sous sa protection. Sa vie s’est étendue sur plus de 110 ans, au cours desquelles il ne perdit pas de sa vigueur et ses yeux ne faiblirent pas dans le service divin et la constance dans l’étude de la Torah. Il vécut une vie colorée, et a entretenu des relations étroites avec des géants en Torah et des figures éminentes de la Jérusalem d’antan.
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