Tout dépend de la prière. Elle est la source de tout. Il est écrit dans Messilat Yécharim (Chap.1) : « Toute chose dans ce monde, qu’elle soit bonne ou non, peut entraîner l’homme dans un grand danger. Seules les bontés de D.ieu le sauveront de tout le mal qui pourrait l’atteindre et lui donneront le monde éternel. « Car droite est la parole de l’Eternel, toute son œuvre est marquée de loyauté » (Téhilim 33, 4), bien que D.ieu conduise le monde avec droiture, sans Sa bonté, le monde ne pourrait exister. »
Puisque les bontés de D.ieu sont nécessaires à la réussite de l’homme, celui-ci a l’obligation de demander et d’aspirer à ce qu’elles se déversent sur le monde. C’est en effet un principe de l’existence du monde : celui qui s’apitoie sur les créatures, le Ciel le prendra en pitié. Ainsi, afin d’obtenir la miséricorde de D.ieu, il faut soi-même cultiver cette vertu envers les autres, mais également la demander. Cette requête constitue le sujet de la prière. A partir de là, on comprend pourquoi la prière se tient dans les hauteurs du monde. Elle est en effet l’élément indispensable à sa réussite.
Voyez quel niveau peut atteindre la force de la prière dans ce que nos Sages, de mémoire bénie, nous rapportent (Dévarim Raba 2, 1) au sujet de Moché Rabbénou : pour avoir le droit de voir la terre d’Israël, ses mérites et ses actes ne lui furent d’aucun recours, il eut besoin de prier. Il est dit (Dévarim 3, 23) : « J’ai supplié vers Hachem ». Seules ses nombreuses supplications ont agi.
Il est rapporté dans le Traité Avot (2, 18) : « Sois exact à réciter le Chém’a et à faire ta prière ».
Le Ya’abets s’étend longuement sur le sujet et dit que la lecture du Chém’a et la prière ont un caractère obligatoire. Un parallèle peut être fait concernant le corps : de nombreux éléments sont nécessaires à son fonctionnement mais ce qui a trait à la nourriture, l’homme en tire un bénéfice. Toutefois, sans pain ni eau, il n’y a aucune possibilité de rester en vie. Si un homme remplit sa maison d’or et d’argent mais omet de s’approvisionner en pain, il est certain qu’il mourra de faim.
Le même raisonnement peut être mené concernant les Mitsvot. Toutes concernent l’âme, mais sans ces Mitsvot élevées que sont la prière et la lecture du Chém’a, on ne pourrait exister. Par conséquent, si on faute en les accomplissant, notre sort sera amer.
Autrement dit, comme nous l’avons expliqué, elles sont à l’origine de toute réussite de l’homme et sans elles, l’homme ne peut aspirer à la vie éternelle. En réalité, elles ont également un atout supplémentaire : le Chém’a Israël est le fondement de l’acceptation du joug divin qui est le principe de base du devoir de tout juif. De même, en priant D.ieu de nous procurer tout de dont nous avons besoin, nous établissons ce que doit être la croyance : cette conviction que D.ieu veille sur nous et qu’il n’existe rien en dehors de Lui. C’est la raison pour laquelle la prière se tient dans les hauteurs du monde.