Lorsqu’on cherche la définition d’un Juif qui se conduit conformément aux lois de la Torah, l’habitude est de le qualifier de « Chomer Chabbath ». Le contraire est également valable, lorsqu’un homme ne respecte pas les Mitsvot, on dit qu’il profane le Chabbath.
Dans les cimetières en Israël et dans tous les cimetières juifs du monde, il existe des carrés spécifiquement réservés à ceux qui respectent le Chabbath, et à ceux qui n’ont pas eu le privilège de respecter le Chabbath de leur vivant. Nous ne voyons pas de carrés spécifiques pour ceux qui ont porté des Téfilines ou n’en ont pas porté, ni même de carrés distincts pour les meurtriers et les pires criminels.
Pourquoi le respect du Chabbath occupe-t-il une place si centrale dans le judaïsme ? En quoi le respect du Chabbath est-il différent des autres Mitsvot ?
La réponse se trouve dans la source du respect du Chabbath. Dans la sainte Torah, il est écrit explicitement que nous devons respecter le Chabbath « car en six jours, Hachem a créé le monde, et le septième jour, Il s’est reposé ». Puisque le Saint béni soit-Il a cessé tout travail le septième jour après avoir créé le monde en six jours, nous devons nous conduire comme Lui.
Mais il y a ici une dimension plus profonde : lorsque nous respectons le Chabbath, nous témoignons sur nous-mêmes que nous croyons d’une foi parfaite que le Saint béni soit-Il a créé Son monde en six jours, et a cessé toute activité le septième jour.
C’est le fondement de la foi juive !
Comment un homme qui ne croit pas que le Saint béni soit-Il a créé le monde peut-il obéir à Ses injonctions ? Si le fondement manque, si la Emouna (foi en D.ieu) de base est absente, comment peut-on attendre de lui qu’il accomplisse les autres Mitsvot ?
En revanche, lorsqu’un Juif respecte le Chabbath, il témoigne qu’il croit d’une foi parfaite que le Saint béni soit-Il a créé toutes les créatures, et Lui seul dirige le monde.
Une personne qui n’a pas ces bases est différente de celui qui vit avec ce fondement. Bien sûr, certains respectent le Chabbath, mais sur d’autres sujets, ils se soumettent au mauvais penchant et se laissent séduire par les tentations qu’il leur offre. Personne ne prétend que toute personne respectueuse du Chabbath est un grand Tsadik, mais il a sans l’ombre d’un doute cette base, et, à partir de là, il peut et doit avancer, en conquérant d’autres espaces de résistance contre le mauvais penchant, en l’écrasant à chaque fois, et en s’attachant fermement à l’accomplissement des Mitsvot, comme nous l’ordonne la Torah.
Et ce n’est pas tout…
Les lois du Chabbath, dans leur grande majorité, ne sont pas énoncées explicitement dans la Torah.
Dans la Torah, il n’est pas écrit qu’il est interdit de coudre un vêtement le Chabbath, ni de peindre la maison.
Nous apprenons ces lois de la Torah orale. Moché Rabbénou l’a étudiée auprès du Saint béni soit-Il et l’a ensuite enseignée à son élève Yéhochou’a Bin Noun, qui l’a à son tour inculquée aux anciens de la génération suivante, qui l’ont ensuite enseignée aux prophètes qui l’ont transmise aux Hommes de la Grande Assemblée. Puis, ce sont les Tanaïm qui en ont hérité et ont préparé les Michnayot, et les Amoraïm ont mis par écrit le Talmud de Bavel, et ensuite les décisionnaires de la Loi juive leur ont emboîté le pas.
Lorsqu’un Juif respecte le Chabbath selon la Halakha, il témoigne que non seulement il croit au Créateur du monde, mais aussi à la Torah orale. Il juge que le Juif doit se conformer à la Halakha comme l’ont tranché nos maîtres, et il se conduit comme eux. Et même lorsqu’il épluche une pomme et la mange, lorsque personne ne le voit, il fait attention de le faire selon la Halakha, comme l’ont enseigné nos sages de mémoire bénie. Ce témoignage sur lui-même est très important, car la croyance dans la Torah orale est également un pilier fondamental de la Emouna.
Yaakov Lustig