Il y a quelques mois, les combattants qui ont été blessés dans l’incendie qui s’est déclaré à bord d’un bateau de guerre de la Marine israélienne, ont été libérés de l’hôpital vendredi dans la soirée. Vers où ont-ils été dirigés ? Pour le savoir, voici le récit émouvant d’Israël Yart.
Lors d’une inspection de routine des côtes de la bande de Gaza, un dysfonctionnement des pompes a été détecté. Les soldats ont essayé de remédier au dysfonctionnement sans succès, et à la suite de cette tentative de réparation, un incendie s’est déclaré dans la chambre des pompes. En conséquence de quoi, neuf soldats ont été blessés légèrement. Tous les soldats blessés ont été évacués vers l’hôpital pour y être soignés. Une enquête sur les circonstances de l’incendie a été ouverte par la Marine israélienne.
« Il arrive que l’on fasse des choses et que l’on ne se rende pas compte de la portée de nos actions », raconte avec enthousiasme Israël Yart, bras droit de Rav Itshak-David Grossman, Grand-rabbin de Migdal Ha’émek :
« Mon père a toujours eu un rêve, celui d’ouvrir un centre d’accueil à l’hôpital Kaplan de Ré’hovot, où il réside. Le résultat : une association d’aide aux malades de Ré’hovot qui permet à de nombreux juifs de respecter le Chabbath et d’en éviter la profanation. En effet, des milliers de juifs qui n’avaient rien prévu à manger pour le Chabbath ou qui souhaitaient simplement trouver un endroit pour se reposer, alors qu’ils étaient aux côtés du malade, ont pu grâce à notre association se restaurer dignement sans débourser quoi que soit et se reposer dans nos locaux. Mais ce qui s’est passé ce Chabbath a dépassé tout ce qu’on imaginait….
Contrairement à ce que l’on pense, le nombre de soldats religieux dans les unités combattantes de l’armée israélienne est élevé. Or il se trouve que les soldats blessés qui ont été évacués sur l’hôpital Kaplan, l’ont été en plein Chabbath. Après examens, les soldats ont tous été autorisés à rentrer chez eux, grâce à D.ieu.
Mais les soldats religieux n’ont pas accepté de regagner leur base en plein Chabbath, ce qui les aurait obligés en effet à transgresser le Chabbath. Que faire ? Laisser les soldats livrés à eux-mêmes vendredi soir n’est pas possible. Il n’est pas possible non plus de les ramener à Ashdod. L’officier de liaison essaye de trouver une solution à une situation qui semble a priori sans issue. On lui dit alors que dans le service des urgences, existe un centre d’accueil. L’officier se dirige alors à pied avec les soldats vers le centre d’accueil.
C’est ainsi qu’ils y arrivent à 23h30. Ils frappent à la porte avec quelque appréhension et sont accueillis chaleureusement par des juifs orthodoxes. Ceux-ci leur proposent de s’attabler pour manger un délicieux repas de Chabbath. Une table royale est dressée, ornée de toutes sortes de mets chabbatiques et pourvue en vin pour le kiddouch. Les soldats, agréablement surpris, terminent de manger et demandent ce qui est prévu pour la suite. Ce à quoi on leur répond que des lits ont été préparés à leur intention.
On cherche alors l’officier de liaison… Et on le trouve en train de s’exclamer : ″Ces religieux sont incroyables ! Qu’est-ce qui peut bien amener des gens à se retrouver ici en plein Chabbath, à l’hôpital Kaplan, juste pour permettre à ceux qui n’en ont pas la possibilité de passer Chabbath dignement ! Il est tout simplement impensable que des gens abandonnent leur maison, leur famille et viennent se dévouer à aider les autres, et tout ceci bénévolement !″ »
Israël Yart conclut par ces mots : « Il s’agit d’un Kiddouch Hachem extraordinaire. »