1. Le proverbe dit bien : « Quand on pose une question à deux juifs, on obtient trois réponses… » Si celui-ci prête à sourire, il reflète pourtant une certaine réalité de diversité, voire d’opposition entre les différentes composantes de notre peuple.
En fait, ce sont les différences de coutumes entre les communautés qui sont à l’origine des divers niveaux de Cacheroute. Car avant que l’ère industrielle ne fasse son apparition, la Cacheroute était un service communautaire géographiquement réduit.
2. D’autre part, de nos jours où la Cacheroute est devenue un domaine plus professionnel et commercial, les objectifs de ses instigateurs sont divers. Certains rabbinats vont chercher à permettre à un public large de consommer le plus grand choix de produits, en utilisant – obligatoirement – des avis plus indulgents, tandis que d’autres au contraire, vont plutôt s’employer à assurer une Cacheroute plus rigoureuse et plus stricte, mais pour un public bien précis et plus restreint. Et ce sont les lois du commerce qui feront que tous ces produits se trouveront à la disposition des tous.
3. Les différents rabbinats sont ainsi contraints de tenir compte des exigences du public qu’ils ciblent. Or la norme ne sera pas la même partout dans le monde et il y aura une influence sur la manière d’instaurer les règles de Cacheroute en fonction des préférences en matière de qualité gustative ou de rentabilité économique, par exemple. De même, dans les zones à très forte concentration de Juifs respectueux de la Cacheroute, les facilités dues au grand nombre de consommateurs vont entraîner une possibilité d’être plus rigoureux et d’offrir de ce fait une Cacheroute à un panel plus large de consommateurs.
4. La Cacheroute moderne répond donc à la demande du consommateur. C’est en fonction des traditions et des habitudes des communautés, ainsi que des conditions sur le terrain, que l’on verra apparaître des différences de niveau.