[Vidéo] Rav Chlomo Amar s'adresse aux Internautes de Torah-Box !
Veille de Roch Hachana, l'équipe Torah-Box s'est déplacé au domicile du Richon Létsion et Grand-Rabbin de Jerusalem, le Rav Chlomo Amar.
Dans cette vidéo exceptionnelle, vous écouterez un enseignement pratique à l'occasion du Jour du jugement, mais également les chaudes bénédictions du Rav à l'intention de l'ensemble des auditeurs et internautes du site www.torah-box.com !
Retranscription du cours par écrit :
Le jour du jugement concerne tous les hommes, et pas seulement nous, les juifs. Mais ce jour-là, le Alef Tichri (1er Tichri), les êtres humains ne savent pas ce qu’il représente, ils ne savent pas ce qu’est Alef, ils ne savent pas ce qu’est Tichri, ils connaissent septembre, octobre, novembre, et pour eux, c’est un jour comme un autre. Pour eux, c’est moins important que la fête du travail, moins important que toutes sortes de manifestations de différentes associations, c’est un jour normal.
Du fait qu’Hachem nous aime, Il nous l’a fait savoir : « Mes enfants, sachez que vous êtes convoqués au jugement. Préparez-vous. » Ce n’est pas pour nous effrayer, pour faire la police, c’est l’amour d’un père. Un père qui voit son fils faire une chose dangereuse, il est horrifié, affolé, il court et lui dit : « Mon fils, fais attention », et nous voyons qu’il est angoissé. Hachem nous aime : « Vous êtes les enfants d’Hachem votre D.ieu », « Je vous aime, dit Hachem », j’ai peur pour vous, je ne peux accepter de voir nos malheurs, « Avec lui Je suis dans ses malheurs », Il est avec nous dans nos malheurs. Celui qui est notre ennemi est également le Sien, et celui qui nous déteste, Le déteste aussi, c’est ainsi que c’est écrit. « Or, lorsque l'arche partait, Moïse disait : "Lève-Toi, Éternel ! Afin que Tes ennemis soient dissipés et que Tes adversaires fuient de devant Ta face !" ». Regardez Rachi au nom des Sages, « Tes ennemis » ? Qui peut être l’ennemi d’Hachem ? Il dit : les ennemis d’Israël sont Ses ennemis, ceux qui détestent le Peuple Juif Le détestent, il les appelle « Tes ennemis » et « Tes adversaires », tout simplement car nous sommes une partie d’Hachem, nous avons une âme qui est une étincelle divine. C’est, si l’on peut dire ainsi, une « étincelle » de Lui-même. C’est pour cela qu’Il nous dit : « C’est le jour du jugement, réveillez-vous ». Et qui n’a pas peur du terrible jour du jugement ?
Le Roi David a dit : « N’intente pas un procès à Ton serviteur, car nul être vivant peut être déclaré juste à Tes yeux ». Que peut-on ajouter, « car nul être vivant peut être déclaré juste à Tes yeux », c’est terrible. Lorsque l’on voit les pleurs de Rabbi Yo’hanan ben Zakay et de Rabbi Eli’ézèr Hagadol, qui avaient peur du jour du jugement, alors qui n’aurait pas peur ?
Mais que fait le Yetser Hara’ ? Il ne désespère jamais, même lorsqu’il voit que l’on prend une décision, il essaye de nous rassurer, il essaye de dire : « Ce n’est rien, il y a déjà de nombreux Roch Hachana qui sont passés, et Baroukh Hachem vous êtes tous vivants aujourd’hui, rien ne s’est passé ». Mais quand il voit que, finalement, nous nous réveillons et voulons nous repentir, que fait-il ? Il dit : « Tu as raison, bien sûr, le jour du jugement, olala ! », et il en rajoute et dit : « Il faut se repentir, faire toute la prière avec concentration, étudier la Torah jour et nuit, céder et ne pas en vouloir à notre ami, sans limite », et il en fait quelque chose de tellement énorme et général qu’il n’en reste plus rien. Tu visais beaucoup, mais tu n’as même pas obtenu un peu, il ne reste rien, il nous rend fous. Au début, il nous dit c’est rien, et ensuite, c’est gigantesque, il faut réagir, etc… Mais il nous montre les choses seulement en gros, le tout est flou, vague, à tel point qu’on ne sait pas sur quoi travailler. On en ressort les mains vides.
Il ne faut pas agir ainsi. La manière correcte est de s’asseoir, réfléchir, penser aux vraies valeurs, en profondeur, en étant décidé, « Elle vit qu’elle était fermement décidée ».
Nous sommes paresseux de penser, paresseux de réfléchir, on pense simplement, c’est de la paresse. Nous sommes habitués à parler de paresse quand il s’agit de marcher, pour le travail, pour le froid, la chaleur. Le sage dit : il n’y a pas de plus grande paresse que la paresse mentale, on est paresseux de réfléchir. Mais il le faut, c’est obligatoire de s’efforcer en étant très décidé, de trouver trois ou quatre (mais pas plus) points importants dans la vie, chacun selon sa réflexion. Peut-être penser à trois points entre nous et notre Créateur, trois points entre nous et notre prochain, et de les poser par écrit sur une feuille, et qu’ils soient toujours face à nous. Chaque soir jusqu’à Roch Hachana ou jusqu’à Kippour, on les regardera, et on verra si on y arrive vraiment, car ces décisions ne doivent pas être comme les décisions que l’on a prises jusqu’à aujourd’hui.
Après réflexion, une décision doit être telle que, même si le ciel s’effondre, je ne bougerai pas de cela, rien ne me fera changer, aucune excuse, aucun cas de force majeure, j’y tiens. C’est pour cela qu’il faut aussi voir si l’on peut réellement tenir, de manière ferme et forte. Et alors Hachem voit que l’on est venu avec quelque chose de sérieux, et Il nous inscrit alors pour nous donner une nouvelle chance de vivre, car après avoir fait un tel travail, il y a bon espoir que l’on continue, et cela mérite qu’Il nous accorde cette confiance. Et si l’on s’accroche à ces points-là, forcément, on finira par se renforcer dans tous les domaines.
Ainsi écrit Rabbénou Yona Guérondi sur un autre sujet, dans la Michna de Avot : « Rabban Yo’hanan ben Zakay a demandé à ses élèves : quelle est la qualité à laquelle l’homme doit s’attacher ? L’un dit la générosité, l’autre dit un bon cœur, l’autre dit ceci, cela... Rabbénou Yona demande : quoi, un seul point ? Rabban Yo’hanan ben Zakay ne leur demande qu’un seul point, un bon cœur, un bon œil, celui qui prévoit l’avenir etc., on ne comprend pas ce qu’il dit.
Rabbénou Yona dit que l’explication est la suivante : lorsqu’un homme prend un point et travaille de toutes ses forces et de tous ses moyens pour atteindre la perfection dans ce point, cela développe en lui l’amour de la perfection, la volonté de se perfectionner, et de ce point se développera en lui l’amour de la perfection en tout. Le Rambam avait écrit et l’avait devancé dans un autre langage dans le Biour Hamichna.
C’est aussi peut-être ce qu’ont dit nos Sages : ‘Habakouk a ramené [toutes les Mitsvot] à une seule : « Le Tsaddik vivra par sa croyance ». Donc nous avons avec quoi venir, nous ne viendrons pas les mains vides, ce serait de l’insolence. Le jour du jugement, peut-on dire : « Bonjour, nous avons fait jusqu’à présent ce que nous avons fait, nous allons continuer. » Comment vas-tu dire « Ecris-nous dans le livre de la vie » ? On est obligé !
Et le prophète dit : « Prenez avec vous des choses et revenez vers Hachem », pas les mains vide. Qu’allons-nous amener ? On va Lui apporter des cadeaux, des pierres précieuses ou de l’or ? Que va-t-on « prendre » pour Lui ? Des choses qu’Il désire, des choses qui Lui font plaisir, l’amélioration de notre caractère, l’élimination des fautes, le renforcement des Mitsvot, « Fouillons nos conduites, examinons-les », nous allons rechercher les mauvaises choses à éliminer, et nous inspecterons les bonnes choses pour voir si elles sont vraiment bonnes.
Par exemple, la prière. Tu peux attraper chaque juif et lui demander s’il a prié aujourd’hui, il te répondra « évidemment », sans avoir honte. Mais quelle Téfila ? A peine a-t-il commencé que sa tête s’est tournée aux quatre points cardinaux, une fois terminé, il recule avant même de s’être aperçu de ce qu’il fait, et tu lui demandes s’il a prié et il te dit : « évidemment, j’ai prié ». Cela s’appelle une prière ? C’est cela une prière ? S’il avait parlé ainsi à son ami, plus personne n’aurait voulu parler avec lui, et avec Hachem il parle ainsi et il dit qu’il a prié !
« Tu as fait Birkat Hamazone ? » « Bien sûr ». Le Birkat Hamazone est la seule et unique bénédiction qui est de la Torah, il n’y en a pas d’autre selon la Halakha, le Ramban dit que la Birkat Hatorah également, mais la Halakha n’est pas comme lui, elle est comme le Rambam, le Choul’han Aroukh. Une seule, et c’est ainsi que nous faisons. Si nous portions à la Brakha, ne serait-ce que 5% de l’attention que nous portons au repas, elle serait tellement différente, juste 5%. Mais « Tu as fait Birkat ? » « Oui, bien sûr ». De nombreuses fois, qu’Hachem le bénisse…
Lorsque j’étais Ba’hour, j’attendais un ami qui était en train de faire Birkat car nous devions partir. Soudain, je l’entends dire : « Modim Ana’hnou Lakh », je lui ai dit : « Que t’arrive-t-il ? », il me fait un signe de la main pour me demander pourquoi, parce qu’il ne voulait pas parler, je lui ai dit : « Tu as dit Modim », « Moi j’ai dit Modim ? ‘Hass Véchalom ! », « Tu as dit "Modim Ana’hnou Lakh" et tu as continué » « Je n’ai pas ressenti » « Comment peux-tu le ressentir ? Où étais-tu ? Tu n’étais même pas là ! ».
C’est pour cela qu’il faut choisir certains éléments, les respecter scrupuleusement, sans défaillir, en maintenant l’effort, et ne pas abandonner ces éléments.
Qu’Hachem nous donne le mérite de se rapprocher de Lui, de s’attacher à Lui, et qu’Il nous inscrive, ainsi que tout le peuple d’Israël, pour une vie bonne et de paix. Et qu’Hachem fasse que tous les internautes et membres de Torah-Box, ainsi que leurs femmes et leurs enfants, aient une Ktiva Vé’hatima Tova par le mérite de la Torah qu’ils écoutent et étudient, qu’ils se renforcent encore grâce à elle, qu’ils aient une année de bonheur, de santé, d’une bonne Parnassa, dans la sérénité, le calme et la sécurité, Amen et Amen.