À l’approche de Roch Hachana, il nous faut comprendre pourquoi cette fête est si importante et quelle est notre Avoda (travail, mission). Il serait regrettable de passer Roch Hachana sans établir aucun changement en nous-mêmes.
Rav Dessler rapporte la Guémara qui affirme qu’à cette date, l’ensemble de l’année que va passer l’individu est décidé. Pourquoi ? Si quelqu’un améliore ses actions au cours de l’année, pourquoi lui sera-t-il si difficile de transformer le décret de Roch Hachana ? Il explique que cette fête est particulièrement puissante, c’est un moment propice à la Téchouva, au rapprochement d’Hachem.[1] Ainsi, si une personne atteint un niveau élevé à Roch Hachana, elle effectue un changement intense et permanent en elle-même. Et même si ensuite elle décline durant l’année, son niveau de base ne change pas ; il s’agira d’une détérioration superficielle, mais pas profonde.
Le Chem Michmouël ajoute que ce qui s’est passé lors du premier Roch Hachana a un effet éternel tout au long de l’Histoire, en ce même jour. L’homme fut créé à Roch Hachana, il reçut l’âme qui le pousse à s’élever constamment et à se rapprocher d’Hachem. Ainsi, chaque année, en ce jour, nous avons la possibilité de décider de nous élever spirituellement de façon drastique.
L’opportunité présentée à Roch Hachana est énorme. Notre Madréga à cette date influera sur toute l’année à venir. Il est donc essentiel d’aspirer à atteindre un haut niveau durant ces deux jours. Cette idée est discutée dans la Halakha (loi juive). Le Michna Broura écrit qu’il faut être très vigilant et ne manifester aucune colère à Roch Hachana. Il explique que le fait de se monter positif, affable et calme est le signe d’une bonne année.[2] Bien entendu, il ne suffit pas d’agir extérieurement comme un Tsadik pendant 48 heures et de retrouver ses anciennes mauvaises habitudes le lendemain. Il faut s’efforcer de changer réellement, de façon permanente, autant dans notre attitude que dans notre façon de penser. Ce travail sera la base d’une véritable amélioration dans l’observance des Mitsvot. D’ailleurs, l’individu n’est pas simplement jugé sur le nombre de Mitsvot et d’Avérot effectuées. Ses aspirations sont également examinées.[3]
On comprend donc pourquoi l’accent est mis sur la Téfila à Roch Hachana. On répète à maintes reprises à la synagogue qu’Hachem est notre Roi. Ceci est censé nous aider à intérioriser l’idée que la proximité avec Hachem est l’unique source de bonheur et qu’elle seule donne un sens à notre vie. Le Yétser Hara cherche à nous faire développer une mauvaise attitude à l’égard des longues prières de Roch Hachana, à nous distraire en pensant à la maison, au repas qui nous attend ou à la sieste, plutôt qu’au couronnement d’Hachem. Il est essentiel de savoir qu’il s’agit d’un Nissayon (une épreuve) et de tenter de le surmonter en exploitant au maximum les opportunités de ce jour.
Puissions-nous tous mériter d’effectuer une grande et durable Alyia (élévation) à Roch Hachana.
[1] Mikhtav Mééliahou, 2e Volume, p. 69.
[2] Michna Broura, Siman 584, s.k. 5.
[3] Voir Mikhtav Mééliahou, 2e Volume, p. 74-77.