La fête de Pourim a pour esprit de dévoiler ce qui est caché, nous le savons grâce à la Méguilat Esther qui signifie « dévoiler ce qui est caché ». La façon de le faire nous a été dévoilée par nos Sages à travers l’ordonnance selon laquelle « un homme est obligé de s’enivrer jusqu'à ce qu’il perde sa conscience », et nous savons qu’un homme dévoile ses secrets les plus cachés lorsqu’il s’enivre.
Nous savons qu'Hachem a créé le monde avec le nom de "Elokim", D.ieu de la rigueur qui donne des limites extrêmement précises au monde. Par conséquent, tout ce qui est caché a été créé ainsi. Qu’est-ce qui nous donne donc le droit de dévoiler nos secrets le jour de Pourim alors qu’Hachem a délibérément caché la réalité intérieure de chaque homme durant la création ?
En vérité, dévoiler ce qui est caché est le but même qu’Hachem a fixé à chaque Juif en l’envoyant sur terre, et nous voyons que la fête de Pourim est célébrée dans cet esprit de dévoiler ce qui est caché.
Cette ordonnance a tout de même des limites, pour exemple, un homme sujet à des dérapages est dispensé de la Mitsva de s’enivrer, car le but n’est pas d’exhiber un comportement vulgaire, mais de dévoiler des choses cachées qui élèvent l’homme, qui le rapprochent de D.ieu, des choses liées à sa Néchama.
C’est cette Néchama présente en chaque Juif qui a été cachée par Hachem, et nous avons le devoir de dévoiler à Pourim toute la grandeur de l’homme après avoir travaillé toute l’année dans la discrétion, dans le but de s’élever et de dévoiler une réalité intérieure.
La Torah nous révèle que l’une des conditions indispensables pour s’élever et se rapprocher d’Hachem est de faire preuve de pudeur, de discrétion. Cette fête où nous dévoilons la grandeur de l’homme a été rendue possible grâce à l’intervention de la reine Esther, qui a caché son identité au roi, c’est cette discrétion qui lui a permis de sauver tout son peuple.
Nous comprenons ici que la Tsni'out, la pudeur qui nous est ordonnée par la Torah, permet de cacher la dimension la plus basse de l’homme afin de se concentrer toute l’année sur la dimension la plus haute, la dimension Divine, et de la révéler de façon individuelle une fois par an le jour de Pourim.
Pourim Saméa’h.