Voici une explication particulière du Rav Chakh, de mémoire bénie, à savoir quel regard avoir sur 'Hanouka.
En ce temps-là, nous avons eu le mérite de voir le Miracle de ‘Hanouka. Nous avons alors, depuis ce jour, la Mitsva de remercier et louer Hachem, d'allumer des bougies aux portes et fenêtres de nos maisons, qui témoigneront des miracles, des merveilles, des délivrances, mais aussi des batailles qui ont eu lieu à cette époque.
Comment explique-t-on, partout dans le monde, toute cette notion du miracle de ‘Hanouka ? Il y avait des malheurs, nous avons été sauvés et c'est pourquoi aujourd'hui nous remercions et louons Hachem ! Toute l'histoire se résume-t-elle ainsi ?
C'est là une vision plutôt superficielle sur le sujet...
Les hommes qui comprennent
Parmi les choses qui distinguent et différencient les êtres humains en général du Ben Torah, il en est une singulière. De façon générale, les êtres humains quelconques regardent les événements d'un point de vue tout à fait plat et superficiel. Ils ne cherchent pas à interpréter ce qui arrive; cela arrive, c'est tout. Le fonctionnement même de la vie qu'ils mènent est très superficiel. Dans leur monde, on ne se pose pas de question à propos du but que peut avoir la vie, ni même ce qu'est la vie. Ils tiennent des propos comme "portez-vous bien", "l'important c'est la santé", et pour eux, tout simplement on mange, on travaille et on gagne de l'argent, puis on mange à nouveau et on travaille pour gagner son pain.
C'est ainsi que les gens vivent en général. Comme le principe des jeux par exemple, qui n'ont aucun sens. Les gens vont voir comment on joue au football ou autre, mais sans y réfléchir puisque cela n'a aucune signification. Si on arrêtait un adulte dans la rue pour lui demander pourquoi il fait telle ou telle chose, il ne saurait pas quoi répondre. Et ils vivent ainsi toute leur vie durant.
Mais cela va encore plus loin : même dans le cas d'un miracle, les Miracles que Tu nous envoies chaque jour, ils vont expliquer comment la chose est arrivée, mais sans plus chercher à interpréter l'événement en question.
Et c'est là où le Ben Torah est différent, comme bien sûr il doit l'être dans tous les domaines.
Une fois, un Ben Torah a ouvert le livre "Messilat Yécharim", et en lisant la première question qui y est citée, à savoir "quel est son devoir dans ce monde", il s'arrêta pour réfléchir. Tu es en vie ! Alors si tu es en vie, pour quelles raisons et dans quel but ? Que fais-tu de ta vie et dans quel objectif ? "Quel est le devoir de l'homme dans ce monde ?"
Cette question en elle-même implique du sérieux de la part de l'homme. Puisqu'il sait que chaque personne a un devoir dans ce monde, alors quel est le sien ? Lorsqu'on cherche vraiment à comprendre, on se sent pénétré intensément et en profondeur. Cela suppose de notre part une grande introspection. Je suis en vie, je mange et je travaille, pour gagner de l'argent et nourrir ma famille; eux aussi travailleront un jour pour nourrir leurs enfants, qui eux feront de même à leur tour, et ainsi de suite pour toutes les générations futures. Quel est le but de tout cela ? Le commun des êtres humains vit de cette façon, mais le Ben Torah lui, se doit de vivre autrement. Le regard qu'il porte sur tout ce qu'il voit et entend, doit être différent. Sur le quotidien mais aussi évidemment, sur les miracles et sur tous les événements qui sont arrivés il y a de cela des milliers d'années.
Pour les miracles et les merveilles
En ce temps-là, nous avons eu le mérite de voir le Miracle de ‘Hanouka. Nous avons alors, depuis ce jour, la Mitsva de remercier et louer Hachem, d'allumer des bougies aux portes et fenêtres de nos maisons, qui témoigneront des miracles, des merveilles, des délivrances mais aussi des batailles qui ont eu lieu à cette époque.
Comment explique-t-on, partout dans le monde, toute cette notion du miracle de ‘Hanouka ? Il y avait des malheurs, nous avons été sauvés et c'est pourquoi aujourd'hui nous remercions et louons Hachem ! Toute l'histoire se résume-t-elle ainsi ?
C'est là une vision plutôt superficielle sur le sujet. Bien sûr qu'il faut remercier Hachem pour nous avoir sauvés, mais le Miracle ne s'arrête pas là, il a un sens. Il ne s'agit pas seulement de faire la Mitsva de se souvenir du Miracle : celui-là s'est produit dans le but de nous faire prendre conscience, que notre vie entière est parsemée de miracles, au quotidien !
Réfléchissons plus, existe-t-il vraiment un principe de miracle pour Hachem ? Quel est le sens des miracles pour Hakadoch Baroukh Hou ?
On peut, à l'échelle humaine, qualifier un miracle de "hasard", mais chez Hachem cette notion n'existe pas puisqu'Il sait tout et a tout prévu depuis le Commencement.
Le miracle vient nous montrer et nous enseigner, qu'il n'y a justement pas de principe de miracle renouvelé. Il est là pour nous inculquer le fait que, pour Hakadoch Baroukh Hou, il n'y a pas de différence entre un événement ordinaire et un événement exceptionnel, tout n'est que miracle permanent. Simplement en fonction du contexte, chaque chose prend un sens différent. Dès lors, il faut comprendre que tout ce qui arrive dans la vie est miracle. Et si c'est ainsi, alors il n'y a plus de miracle, seulement des actes d'Hachem.
Pour les Miracles que Tu nous envoies chaque jour
Dans notre Téfila de tous les jours, dans le passage "Yotser Haméorot", nous disons "Celui qui, dans Sa bonté, renouvelle chaque jour la Création du Monde", nous devons réaliser que chaque jour en soi constitue un miracle.
Nous pensons qu'il existe deux types de miracles, les miracles ordinaires et les miracles exceptionnels. Mais tous sont de véritables miracles ! Seulement, nous ne faisons pas la différence !
C'est là la requête du prophète Isaïe. Il dit (Yécha'yahou, 50) : "Levez vos yeux vers les Cieux, et voyez qui les a créés". Nul besoin de circonstances hors normes, de changement ou de bouleversement des lois de la nature. Au contraire, prenez conscience de la Création telle qu'elle est ! C'est bien suffisant pour reconnaître la Main d'Hachem !
Si nous levons nos yeux vers le Haut, avec de la réflexion et de l'honnêteté, nous pouvons parvenir à voir l'intelligence de la Création et toute la sagesse qu'il y a dans le monde. Lorsqu'on fait une découverte, et à chaque nouveauté, on voit plus clairement la Main d'Hachem et Sa Présence Divine auprès de nous. Certes, il y a constamment de nouveaux concepts et de nouvelles sagesses; des choses qui se trouvent déjà dans la Création d'Hachem. En ce qui concerne ce qui s'y trouve depuis le Commencement, le Ciel et la Terre, il nous a fallu des milliers d'années de recherches et d'analyses pour réussir à les découvrir et à les comprendre. Mais ce dont nous parlons ici ne relève pas de création pure - c'est-à-dire à partir de rien, du néant; il s'agit de découvertes nouvelles dans ce qui existe déjà. Alors c'est vrai, quelqu'un d'intelligent va pouvoir expliquer comment cela fonctionne, mais en revanche il ne pourra jamais dire ni pourquoi, ni comment cela a été créé.
Produisez des miracles
Le fonctionnement entier de l'être humain recèle de miracles. Par mon corps je représente mon D.ieu !
Chaque être humain est une nouvelle création. Il naît après avoir grandi dans le ventre de sa mère, qui en principe est un endroit où rien ne peut vivre puisqu'il n'est, a priori, pas fait pour cela. Et pourtant, le bébé d'abord tout petit, y grandit, puis sort et grandit encore. Tout ce système, de grandissement des membres, n'est-ce pas un miracle moindre que celui de "Tes vêtements ne se sont pas usés sur toi" (Devarim 8, 4), où pendant leurs quarante ans d'errance dans le désert, jamais les vêtements des Bnei Israël ne se sont abîmés ? Pourquoi ce phénomène matériel serait-il plus incroyable que cet épisode de la Torah ? Mais alors, comment l'intelligence se développe-t-elle ? Comment se fait-il qu'au début le cerveau ne comprenne pas, et qu'ensuite il se mette à comprendre ?
Est-il besoin d'être savant ou philosophe pour y réfléchir et en prendre conscience ?
De tout le fonctionnement de l'homme, c'est l'élément le plus spirituel et le plus transcendant. Il contient le "Souffle Divin", qui lui insuffle le savoir venant d'Hachem. Et c'est précisément cela qui meut l'être humain.
Si c'est ainsi, alors n'est-ce pas là un miracle ? Est-ce moins extraordinaire que tous les miracles dévoilés dont nous avons été témoins à l'époque ?
Nous n'avons pas l'intention ici, ’Has Véchalom, de diminuer la grandeur des miracles qui se sont produits alors, bien au contraire, c'est justement cela le but du miracle, et tout notre travail d'aujourd'hui de "se souvenir des Miracles" !
Le miracle est là, pour que nous nous y arrêtions, malgré notre course du quotidien, et pour que nous réfléchissions : comment est-ce possible que j'arrive à entendre, voir, marcher et comprendre ? Par quelle force et grâce à Qui tout cela ?
C'est donc exactement cela, le "b.a ba" du Ben Torah : être consciencieux dans sa façon d'appréhender la vie, et ne pas voir les choses de manière plate et superficielle.
