Jérémy et Esther sont fous de joie. Ils viennent de signer la promesse d'achat de leur premier appartement chez le notaire après 7 ans de mariage.
Depuis des mois, ils cherchaient un bien correspondant à tous leurs critères, et surtout à leur budget. Finalement, leur cœur s'est attaché à un 3 pièces en ruine mais qui, après travaux, ressemblerait au nid douillet dont ils avaient toujours rêvé.
Ils ont beaucoup hésité avant de signer car de gros travaux étaient nécessaires (plomberie, électricité, sol, murs…), ce qui représentait un coût supplémentaire de 50 000€, une somme totalement hors budget.
Avant de signer, Jérémy demanda conseil à son patron qui lui dit que c'était une bonne affaire et qu'il devait le prendre tout de suite : « Si la banque ne te finance pas les travaux, je te prêterai cette somme et on en déduira tes commissions à venir ».
Soulagée, la course au crédit pouvait commencer. Une banque, deux banques, six banques… Comme prévu, toutes avaient le même discours : « Vu votre capacité d'endettement, nous pouvons vous prêter de quoi acheter le bien. En revanche, le financement des travaux ne passera pas ». Ayant un plan B, ils montèrent tout de même le dossier et obtinrent le prêt d'achat.
La date de la signature approchait et tout se passait comme prévu. Dès la remise des clés, les travaux pourraient commencer et si D.ieu veut, 3 mois plus tard, ils emménageraient dans l'appartement de leur rêve.
À deux semaines du grand jour, David, le patron de Jérémy, le convoqua : « Jérémy, je suis très embêté. Je sais que j'ai promis de te prêter 50 000€ mais finalement, je ne pourrai pas. De mon côté, j'ai aussi fait des travaux et je vais être trop juste. J'espère que tu comprends ma position ».
Le monde de Jérémy venait de s'écrouler. Ce qui devait être un rêve s’était transformé en cauchemar.
Le soir venu, il raconta tout à sa femme. En une soirée, tous les sentiments les envahirent : colère, tristesse et désespoir s'entremêlaient. À quoi leur servait un appartement s'ils ne pouvaient pas y vivre ? De plus, maintenant qu'ils avaient obtenu le crédit, il ne pouvait plus se désister.
Le lendemain, ils appelèrent leurs parents dans l'espoir qu'ils leurs prêtent la somme nécessaire. Malheureusement, à eux quatre, ils atteignaient à peine 12 000€... Comment allaient-ils faire ? Non seulement les personnes ayant 50 000€ de côté sont rares, mais en plus, comment trouver des gens prêts à leur faire confiance ? C'était peine perdue !
Le soir, lorsqu’Esther et Jérémy se retrouvèrent, ils discutèrent plus calmement de la situation et arrivèrent à cette conclusion : de toute évidence, cette épreuve avait été décrétée du Ciel. Il ne servait à rien de nourrir de la colère contre David, et encore moins de salir sa réputation en racontant cette histoire à tout le monde, au risque de faire du Lachon Hara'. Jusqu'à présent, il avait toujours été gentil et généreux. Il valait mieux tenter de le juger favorablement car il avait sûrement de bonnes raisons pour s'être comporté de la sorte.
Si Hachem peut ouvrir la mer en deux, Il peut tout aussi bien trouver cet argent. Esther et Jérémy décidèrent donc de faire une Hichtadlout (des efforts) pour rassembler cette somme.
Deux jours plus tard, un homme que Jérémy avait rencontré récemment lui téléphona :
- Bonjour, c'est Monsieur Cohen. Je me permets de vous contacter car je sais que dans le cadre de votre travail, vous êtes en contact avec des banquiers d'affaire. Je suis dans une situation catastrophique, j'ai plus de 3 millions d'euros de marchandises coincées en Afrique. Si dans les 3 jours, je ne leur présente pas une caution bancaire, je ne pourrais plus les faire sortir du pays et j'aurais perdu tout mon argent.
- Je vais faire mon maximum, mais sachez que pour des pays de ce genre, les délais bancaires sont souvent beaucoup plus longs.
- Je sais bien. C'est pour cela que si vous y arrivez, je vous donnerai 50 000€.
Jérémy n'en crut pas ses oreilles. Il n'avait jamais gagné une telle somme de toute sa vie. Ce coup de fil était comme venu du Ciel.
Immédiatement après avoir raccroché, il appela les 4 contacts qu'il avait dans les banques, jusqu’à ce que l’un deux lui dise : « Attendez, je vous passe mon collègue, il est spécialiste des cautions bancaires en Afrique ».
Jérémy lui expliqua l'urgence de la situation et il répondit : « Envoyez-moi tous les documents, je vous donnerai une réponse sous 24 heures. »
Le lendemain, pas de nouvelle. Le surlendemain, le téléphone sonne : « Bonjour, je vous appelle pour vous prévenir que la caution a été accordée. Monsieur Cohen peut venir chercher immédiatement le document. »
Sous le choc, Jérémy appelle Monsieur Cohen pour lui annoncer la bonne nouvelle. Fou de joie et soulagé d'un poids, il lui dit :
- Pour te remercier, je tiens à te payer immédiatement. Envoie-moi ton RIB.
- Je n'ai pas de société pour vous facturer, mais nous commençons des travaux mercredi. Cela vous dérangerait-il de payer directement l'entrepreneur ? Il vous adressera une facture.
- Pas du tout, je lui vire 20 000€ tout de suite. Préviens-moi au fur et à mesure que les travaux avancent, et je lui ferai parvenir le reste.
Le soir, Jérémy se précipita chez lui afin de raconter toute l'histoire à Esther. Ensemble, ils pleurèrent de joie et furent ébahis face à la grandeur du Créateur.
« Il y a 15 jours, nous ne savions pas qui allait pouvoir nous prêter cet argent, et aujourd’hui, nous l’avons gagné… Comme à Pourim, Hachem a transformé notre destin en une seconde ».
Je remercie le lecteur de Torah-Box qui a bien voulu partager son histoire avec nous. Si à votre tour, vous voulez témoigner d'une histoire vécue et nous donner ainsi du 'Hizouk, vous pouvez me l'adresser par mail à [email protected]