‘Hanouca, féérie de lumières qui dansent et éclairent dans la nuit, la famille est réunie autour des traditionnels beignets ou des latkes, les enfants jouent par terre avec les toupies, au son du fameux «Maoz Tsur…»
Au-delà de ce beau tableau folklorique, se cache un sens plus profond. Nous nous trouvons en présence de deux miracles, celui de l’incroyable victoire d’une poignée de ‘Hachmonaïm sur l’armée grecque toute puissante et celui de la fiole d’huile mystérieuse. Et concrètement, l’essentiel de ‘Hanouca réside, au niveau de l’acte, dans la mitsva derabanan de l’allumage et le pirsoumé nissa, la proclamation du miracle qui doit en découler, et au niveau de la parole, dans la récitation du Hallel, louanges et remerciements; le récit descriptif de la victoire figurant dans l’ajout de «Al Hanissim» dans la Tefila.
Nos sages s’interrogent sur la raison de ce deuxième miracle, survenant après la victoire. Nous savons qu’en de telles circonstances, la halakha aurait permis de rallumer la Ménora au moyen d’huile non scellée. Le miracle serait-il superflu !? En réalité, Hachem a vu la messirout néfèche d’Israël pour continuer à accomplir les mitsvoth coûte que coûte malgré les décrets terribles des grecs, et que la seule préoccupation des Maccabim après la victoire était de purifier le Temple souillé, alors Il a voulu nous montrer combien nos mitsvoth Lui sont chères et combien Il était prêt à nous aider à les réaliser ! Ce miracle a eu lieu afin de nous permettre d’accomplir une mitsva avec zèle et de tout notre cœur !
Ce même message se perpétue depuis 2000 ans d’années en années, chaque mitsva que nous accomplissons rallume l’amour d’Hachem pour Son peuple, chaque mitsva que nous Lui offrons est chaleureusement agréée. ‘Hanouca est une extraordinaire occasion d’exprimer notre amour à Hachem.
Par ailleurs, nous dit le Ramban, l’allumage des Nèrot de ‘Hanouca est la seule ‘Avoda qui nous reste du Beth Hamikdach. Cela donne une autre dimension à la mitsva !
Et ce miracle si particulier a été le dernier miracle du Beth Hamikdach !
En quoi la messirout néfèche des ‘Hachmonaïm qui a provoqué ce miracle si spécial a-t-elle consisté ? Ils ont refusé l’assimilation à la culture hellénique, prônant des valeurs illusoires, éphémères, l’esthétique comme idéal, exaltant la force, l’individu; c’est la culture de l’égoïsme, aboutissant à une société où il n’y a que des droits et pas de devoirs…
Les mitsvoth qu’ils ont tenté d’abolir, n’étaient justement pas des mitsvoth rationnelles, compréhensibles, mais bien celles symbolisant l’Alliance d’Israël avec son Créateur, le lien avec le spirituel, la kedoucha, l’essence même, la nechama du Klal Israël ! Nous savons que le matériel n’est pas un but en soi, mais un moyen de mieux servir Hachem : Il nous envoie la parnassa non point pour satisfaire nos envies et en vouloir toujours plus, mais pour accomplir les mitsvoth dont tsedaka et ‘hessed ! En réponse à l’égoïsme, Clal Israël est solidaire, arèvim zèlazè !
Les mêmes épreuves réapparaissent au cours des générations… Aujourd’hui nous sommes à nouveau confrontés aux tentations de la culture du monde extérieur et Hachem nous envoie des guezèroth (décrêts) pour nous rappeler à l’ordre. Certaines personnes veulent en faire notre état un pays comme les autres, déraciner sa spécificité en luttant avec acharnement contre les Lomdeï Torah (les étudiants de notre sainte Torah).
Mais cette fois, nous avons un avantage, l’exemple des ‘Hachmonaïm ! Et cet exemple, c’est aussi celui de Yehudit fille de Yo’hanan Cohen Gadol, qui, pour préserver sa pureté, réussit à exécuter le prince grec, et c’est aussi celui de ‘Hanna à propos de laquelle il est dit «Em habanim semè’ha » lorsque ses sept fils, l’un après l’autre, au péril de leur vie, n’ont pas accepté de trahir leur foi.
A notre tour de nous surpasser, de répondre présents à l’appel des Maccabim «Mi l’Hachem Elaï ?» et Hachem dans Sa grande bonté, nous enverra la Siyata Dichemaya. Tenons bon, pour nous le miracle fait partie du quotidien, ayons confiance !
‘Hazak’ ‘hazak venit’hazèk !
Elichèva Guttel