« Car l’homme est l’arbre des champs » « כי האדם עץ השדה » (Dévarim 20, 19)
ORIGINE du mot ARBRE :
« Un arbre faisant des fruits » « עץ עושה פרי » (Beréchit 1, 11)
« Le fruit de tout arbre, du vin et de l’huile » « ופרי כל עץ תירוש ויצהר » (Né’hémia 10, 38)
« Alors que vous viendrez vers la terre et vous y planterez chaque espèce d’arbre pour en consommer » « וכי תבואו אל הארץ ונטעתם כל עץ מאכל » (Vayikra 19, 23)
« Tu prendras des prémices de tous les fruits de la terre récoltés par toi dans le pays que Hachem… t’aura donné et tu les déposeras dans une corbeille et tu te rendras à l’endroit que Hachem aura choisi pour y faire régner Son nom » « מראשית כל פרי האדמה » (Dévarim 26, 2)
« L’œuvre du Tsadik est un arbre de vie » « פרי צדיק עץ החיים » (Michlé 11, 30)
LES SEPTS FRUITS D’ÉRETS ISRAËL (Dévarim 8, 8) :
-
TERRE DE BLÉ : ארץ חיטה
-
ORGE : שעורה
-
VIN :גפן
-
FIGUE : תאנה
-
GRENADE : רימון
-
OLIVE : זית
-
DATTE: תמר
Un arbre c’est quoi ?
L’arbre est composé de trois parties :
-
L’arbre, en commençant par les racines, symbolise l’homme au repos, partie cachée de la personne, l’inconscient, le rêve …
-
La surface de la terre par le tronc, représente l’écorce, deuxième niveau du Cosmos. C’est la partie visible, apparente de l’homme, c'est-à-dire la colonne vertébrale. L’homme en action, en contact avec les autres.
-
Les hauteurs célestes par son feuillage représentent la source de la lumière. Le niveau de l’aspiration céleste, donc l’homme en réflexion.
L’arbre représente la relation entre le Ciel et la Terre, entre Hachem et l’Homme. Il est le soutien de l’Univers, pilier et force de toute vie, c’est la raison pour laquelle Hachem a créé d’abord les arbres dont les fruits pouvaient nourrir l’Homme avant de lui interdire la consommation de l’arbre de la « connaissance du bien et du mal » (Béréchit 2, 9). Il représente l’arbre généalogique, comme une réponse aux questions que l’Homme se pose sur son origine.
L’arbre est le nombril du monde, la source d’où tout a commencé, l’arbre étant la source de vie comme l’Homme. En effet, tous les deux peuvent être à la fois grands, forts, droits mais aussi parfois pitoyables, tordus et fragiles.
L’arbre symbolise également la croissance d’une famille, d’un peuple, du pouvoir d’un roi (Yé'hèzkel 31, 3).
Ailleurs, le Juste est comparé à plusieurs espèces d’arbres : L’olivier (Chémot 27, 20), le palmier (Téhilim 92, 13) ou le cèdre du Liban (Téhilim 104, 16).
L’arbre du monde est représenté par la Ménora (Zékharia 4, 2). Sept lumières, sept fruits. Ici la Ménora est représentée par l’amandier « Chakèd », « שקד » qui signifie être attentif, veiller, se hâter.
Dans Chémot (37, 19), il est dit : « שלושה גבעים משקדים בקנה האחד » « Trois calices amygdaloïdes à l’une des branches, avec bouton et fleur, et trois calices amygdaloïdes à une autre branche, avec bouton et fleur ; même disposition pour les six branches qui partaient du candélabre ». D’ici on comprend que la lumière spirituelle est liée étroitement à la nature. Cette lumière a jailli au Mont Moriah (le Temple). L’amandier représente donc cette lumière.
Pourquoi l’amandier a-t-il ce privilège ?
L’amandier est connu par sa spécificité d’être le premier arbre fruitier à fleurir à la fin de l’hiver, période où pourtant, le froid est encore très présent.
Dans Yirmiyahu (1, 11), il est dit : « מקל שקד אני רואה »
Hachem dit : « Que vois-tu Yirmiyahu ? » … Je répondis : « je vois un rameau de l’arbre hâtif … je vais me hâter d’accomplir ta parole ». L’expression Chekida signifie : être sur la garde chaque jour.
Quelle est l’importance de l’arbre ?
Hachem nous demande de préserver les arbres ainsi qu’il est dit (Dévarim 20, 19) : « Tu ne détruiras pas les arbres en y portant la hache, car l’arbre des champs c’est homme lui-même pour ne pas qu’il soit assiégé par toi ».
Dans Yirmiyahu (17, 8) il est dit : « II sera tel qu'un arbre planté au bord de l'eau et qui étend ses racines près d'une rivière : vienne la saison chaude, il ne s'en aperçoit pas, et son feuillage reste vert ; une année de sécheresse, il ne s'en inquiète point, il ne cessera pas de porter des fruits. »
Israël et les arbres
Dans Ye’hezkel (17, 23), il est dit : « Sur la montagne la plus élevée d'Israël, Je le planterai ; il portera des branches, produira des fruits et deviendra un cèdre magnifique … »
Israël est comparé au cèdre du Liban ainsi qu’à d’autres arbres également. Dans Hochéa’ (14, 6) il est dit : « Je serai pour Israël comme la rosée » « אהיה כטל לישראל יפרח כשושנה ».
Quel est le rôle d’Israël dans la plantation des arbres ?
Comme nous l’avons vu précédemment, D.ieu commença par planter les arbres avant toute autre vie. Comme il est dit « Et Hachem planta le Jardin d’Eden » (Béréchit 2, 6).
C’est pourquoi nous comprenons l’importance pour les Hébreux de planter des arbres dès qu’ils entrent en Terre d’Israël, tel que le mentionne le verset : « Lorsque vous serez entrés dans le pays (d’Israël), vous planterez des arbres fruitiers » (Vayikra 19, 23).
Quelle est la place de l’Arbre par rapport à l’Homme ?
Le sixième jour de la création, D.ieu annonce à l’Homme qu’il lui destine les arbres et toute la verdure en général afin qu’il en prenne soin (Béréchit 1, 29). Ici commence le lien entre l’Homme et l’Arbre car selon le Yalkout Chimoni « l’Homme jaillit de l’arbre ».
Rabbi Eliézer Ben ‘Azaria dit : « Celui dont la Science surpasse ses actions ressemble à un arbre aux nombreuses branches et aux racines peu fournies ; le vent vient, le déracine et le renverse…. Mais celui dont les actions surpassent sa Science ressemble à un arbre aux branches peu fournies et aux nombreuses racines. Même si tous les vents du monde viennent souffler contre lui, ils ne parviendraient pas à l’ébranler » (Avot 3, 17).
Les arbres fruitiers et leur symbolique en Israël
Selon Rabbi Aba dans (Sanhédrin 98a), il n’y a pas de meilleure preuve de la libération d’Israël à la fin des temps, que la présence des fruits de la terre d’Israël. Ainsi qu’il est dit : « Et vous ; montagnes d’Israël, vous donnerez vos frondaisons et vous protègerez vos fruits pour mon peuple d’Israël, car ils sont prêts de revenir » (Yecha’ya 36, 8).
Voici les différents fruits et leurs références dans la Torah :
-
Blé חיטה (Dévarim 8, 8)
-
L’orge שעורה (Chémot 9, 31)
-
Raisin גפן (Béréchit 40, 10)
-
Figue תאנה (Béréchit 3, 7)
-
Grenade רימון (Chémot 28, 34)
-
Olive זית (Béréchit 8, 11)
-
Datte תמר (Chémot 15, 27)
Prenons tout d’abord la DATTE où il est dit : « Le juste fleurira comme le dattier » « צדיק כתמר יפרח» (Téhilim 92, 13).
LA DATTE :
-
Sa spécificité : arbre qui supporte longtemps la sécheresse.
-
Symboliquement : riche de bénédictions divines, elle caractérise la riche fertilité du pays.
-
Ceux sont les palmes de dattiers bien fermées qui sont utilisées comme Loulav mais aussi les palmes utilisées pour couvrir le toit de la Soucca à Souccot.
-
Ainsi la ville de Jéricho, est appelée « ville des palmiers » (Dévarim 34, 3).
-
Dans le Talmud il est écrit, que les dattes réchauffées sont des laxatifs qui rassasient et procurent de la force.
-
Les ‘Hachmonaïm mirent en circulation sous leur règne des pièces à l’image d’un dattier.
-
Les piliers du Beth Hamikdach étaient ornés avec des palmes de dattiers.
-
Le soir de Roch Hachana, on consomme des dattes en souhaitant : « que nos ennemis soient anéantis ». Le mot « amertume » (מר), est dérivé de la même racine que « Tamar » (תמר).
Nos Sages disent que celui qui voit en rêve un dattier, c'est un signe que ses fautes lui sont pardonnées. (Bérakhot 57).
LA FIGUE : (Béréchit 3, 7)
-
À l’instar de l’olivier et de la vigne, cet arbre est un symbole de fertilité. Les Prophètes le désignent comme symbole de « paix » et de « fertilité ».
Dans Béréchit (3, 7), il est dit : « ויתפרו עלה תאנה »
« Adam et ‘Hava se voyant nus, se sont couverts de feuilles de figuier ».
Dans le livre de Chofetim (9, 10-11), les arbres demandent au figuier de régner sur eux ; et le figuier leur répond : « Quoi ! je renoncerais à ma douceur et à ma production pour me fatiguer à gouverner les arbres ? »
-
Le feu du Mizbéa’h (autel) au Beth Hamikdach était alimenté à l’aide de branches de figuiers.
-
Le Ibn Ezra dit : « Les figues fraîches ou séchées provoquent chez l’Homme un afflux sanguin qui le maintient en vie ».
-
Selon le Rambam : « celui qui se sent pris de boulimie, devra consommer des figues car celles-ci activent la circulation du sang et redonnent au corps de la vitalité.
L’OLIVE :
« La colombe revint le soir tenant dans son bec une feuille d’olive » (Béréchit 8, 11).
-
L’olive représente symboliquement la « Paix », « Fécondité », « Force », « Victoire » et« Récompense ».
Malgré sa petite taille, cet arbre est associé à la lumière puisque l’huile produite par les olives alimente les lampes (de la Ménora).
-
Dans les Téhilim (128, 3), il est dit : « Tes fils sont comme des plants d’oliviers ». En effet, tout comme l’olivier ne se prête pas au croisement des espèces ainsi, tes fils ne se mélangeront pas aux autres peuples.
-
Tout comme l’olive qui est à l’origine amère et qu’il faut presser avant de pouvoir en recueillir son huile, de même, les enfants d’Israël s’éduquent avec difficultés et cela demande beaucoup d’énergie afin de parvenir à une éducation satisfaisante.
-
Le prophète Yirmiyahu compare Israël à un olivier verdoyant.
-
Les rois d’Israël, le Mizbéa’h dans le Beth Hamikdach et les Kohanim étaient oints avec de l’huile d’olive.
-
Hachem dit à Moché: « Ordonne aux enfants d’Israël de te choisir une huile pure d’olives concassées pour le luminaire afin d’alimenter les lampes en permanence… » (Chémot 24, 2).
-
La pureté de l’huile se trouve dans le mot « Chémèn (שמן)» [« Michna » ; « Néchama »] d’où l’expression de « Ner Néchama » qui signifie « lumière de l’âme ».
-
La pureté de la Néchama se découvre à travers l’étude.
-
Le Mont des Oliviers contient le mot « olive ». Il s’agit ici du plus ancien cimetière de Jérusalem. Celui-ci se trouve à proximité du « Har Habayit » « le Mont du Temple ».
-
La promesse Divine est que le Machia’h se dévoilera au peuple sur le « Har Hazétim », « Mont Des Oliviers » ainsi qu’il est dit : « Ce jour-là, Ses pieds se poseront sur la montagne des Oliviers » (Zacharie 14, 4).
-
L’Etat d’Israël possède également pour emblème deux rameaux d’olivier encadrant la Ménora. Il s’agit ici d’un symbole de paix et de prospérité.
-
Médicalement, selon nos Sages : « l’olive ferait perdre la mémoire, tandis que l’huile d’olive la développerait ». Elle possède de nombreuses vertus thérapeutiques notamment pour lutter contre la diphtérie. Selon le professeur Scott de l’hôpital militaire aux U.S.A, l’huile d’olive aide à prévenir les crises cardiaques en réduisant le taux de cholestérol dans le sang. D’après Maïmonide, l’huile traite les cheveux abimés et soulage les courbatures musculaires.
-
Selon le Talmud, « celui qui a l’habitude d’utiliser de l’huile d’olive pour s’éclairer le Chabbath, méritera de jouir de la lumière de la Torah.
LE BLÉ : (Dévarim 8, 8)
Le blé comme nous l’avons déjà vu, fait partie des cinq céréales : l’orge, l’épeautre, l’avoine, le seigle et le blé.
Le blé est mentionné environ une trentaine de fois dans la Bible. Nos prophètes le décrivent comme source de richesse. En effet, celui-ci constitue la base de l’alimentation de l’homme qui s’en nourrit et se rassasie.
Dans la bible, on trouve le blé sous l’appellation de « דגן » « Dagan » qui a la même valeur numérique (57) que le mot « זן » « Zan » qui signifie « nourrit ».
Le Psaume 23 composé de cinquante sept mots est récité chaque jour avant la bénédiction sur le pain.
Il est rapporté dans le traité Berakhot (40a) « qu’un enfant ne sait prononcer les mots « Papa » et « Maman » avant qu’il n’ait gouté au pain ».
Le Talmud (Baba Metsi’a 107) rapporte 13 attributs bénéfiques lié à la consommation du pain, le matin.
Certains Sages identifient le blé à l’arbre de la connaissance du bien et du mal qui se trouve à l’origine du péché originel. (Béréchit 3, 6)
Selon le Rambam, le pain complet développe le côté intellectuel.
Le blé est également un puissant générateur de forces physiques et de vitalité. Il facilite la digestion, augmente la quantité totale du sang dans le corps. Le blé permet également de dissoudre les calculs rénaux.
Nos Sages ajoutent : « le pain complet est l’aliment du cœur » (Beréchit Rabba 48).
LE RAISIN :
« Alors on attachera son ânon à la vigne …» (Béréchit 49, 11).
« Ta femme sera comme une vigne féconde dans ta maison » (Téhilim 128, 3).
« Les arbres dirent à la vigne : « Règne sur nous », mais la vigne leur répondit : « Quoi ! je renoncerais à mon jus qui réjouit Hachem et les hommes, pour me fatiguer à gouverner les arbres ? » (Chofetim 9, 12-13)
- Sa spécificité : arbuste possédant un petit tronc fin, pouvant vivre de nombreuses générations et remarquable par ses fruits généreux.
- Symbole : arbre sacré divin dont le produit est une boisson sacrée utilisée lors du Kiddouch.
Israël le voit comme un arbre Messianique car il est dit : « En ce jour dit Hachem-Tsévaot, vous convierez l’un à l’autre sous la vigne… » (Mikha 4, 4).
-
Noa’h a planté une vigne à sa sortie de l’Arche après le déluge (Béréchit 9, 21)
-
La vigne représente la propriété et l’assurance de la vie. Elle est signe également de richesse (Mélakhim I 21).
-
Le vin est mentionné plus de deux-cents fois dans la Bible.
LA GRENADE :
La grenade est mentionnée à six reprises dans le Chir Hachirim.
La forme de la grenade ornait les murs et les ustensiles du Beth Hamikdach ainsi que la tunique du Kohen Gadol.
C’est dans la grenade que l’on trouve divers minéraux qui ravivent la mémoire.
« Tu mettras autour du bord des grenades d’Azur » (Chémot 28, 34).
«Les grenades qui apparaissaient sur le côté étaient au nombre de quatre-vingt seize... » (Yirmiyahu 52, 23).
« Chaoul était alors à l’extrémité de la colline sous le grenadier » (Chmouel I 14, 2).
L’ORGE :
« Or le lin et l’orge avaient été abattus car l’orge était en épis… » (Chémot 9, 31).
-
L’orge est mentionné dans la Bible plus de trente fois.
-
Une gerbe d’orge était offerte au Beth Hamikdach à Pessa’h.
-
Originaire de l’Asie.
Où trouve-t-on tous ces arbres rassemblés ?
« Je mettrai dans le désert le Cèdre, l’acacia, le myrte et l’Olivier. Puis je mettrai dans une campagne stérile, le Cyprès, l’orme et le Buis tous ensembles. (Yécha’ya 41, 19)
En conclusion, puissions-nous tous mériter de pouvoir nous imprégner de tous les bienfaits des fruits de la Terre d'Israël tant sur le plan matériel et physique que sur le plan spirituel.