Dans un entretien vidéo exclusif accordé à Torah-Box, le Richon Létsion Rav Chlomo Amar nous parle de la coutume consistant à consommer des fruits à Tou Bichvat et des lois qui la concernent.
Tou Bichvat est l’un des quatre nouveaux ans du calendrier juif. Il est appelé le "Nouvel an des arbres", à savoir que le compte des années pour tout ce qui concerne les prélèvements agricoles des arbres est calculé en fonction de Tou Bichvat.
Certes les lois des prélèvements ne concernent pas vraiment les Juifs de diaspora, mais il est bon qu’ils sachent en quoi importe le Nouvel an des arbres. À savoir qu’un fruit qui a germé et a poussé avant Tou Bichvat appartient à l’année précédente, tandis qu’un fruit qui a germé et poussé après Tou Bichvat correspond à l’année suivante.
Consommer des fruits en famille
Les kabbalistes ont instauré la coutume qu’à Tou Bichvat, les familles se réunissent pour consommer des fruits. Certains en consomment de toutes sortes. Certains livres mentionnent même des textes particuliers à dire sur chaque fruit et ce afin d’apporter une réparation aux âmes qui s’y trouvent prisonnières. C’est le but de ces textes et prières.
Tout ceci est très bien, mais cela n’en constitue pas pour autant une loi. Il s’agit d’une bonne coutume qui en outre renforce la cohésion familiale autour de la Torah.
Les bénédictions sur les aliments
Il est important de faire attention aux bénédictions prononcées ce soir-là. La première à réciter est Mézonot sur des gâteaux ou crackers etc. Puis, le cas échéant, Boré Péri Haguéfen sur du vin ou du jus de raisin. On récitera en suite Boré Péri Ha’èts sur les fruits de l’arbre, puis Boré Péri Haadama sur ceux de la terre ; et enfin Chéhakol sur les aliments qui n’entrent dans aucune de ces catégories et qui ne sont pas du pain.
Il suffit de réciter une seule fois Boré Péri Ha’èts pour se rendre quitte de la Brakha sur tous les fruits de cette catégorie, mais il convient de la dire en premier lieu sur les fruits d’Erets Israël, si on en dispose, car ils ont préséance. Ces espèces sont au nombre de 7 (blé, orge, raisin, figue, grenade, olive, datte) et même au sein de cette catégorie, on donnera préséance à ceux figurant en premier dans le verset de la Torah qui les cite.
Certains décisionnaires sont d’avis qu’on doit donner préséance aux fruits que l’on préfère personnellement. Le mieux est de prendre l’un des 7 fruits d’Erets Israël que l’on aime le plus et de dire dessus la bénédiction. Il en va de même avec la bénédiction Boré Péri Haadama : on donnera préséance aux fruits que l’on préfère.
On n’omettra pas à la fin de s’acquitter de la bénédiction finale si nécessaire. Si les fruits, en plus d’être ceux d’Erets Israël, proviennent vraiment d’Erets Israël, on dira dans la bénédiction finale : "’Al Ha’èts Vé’al Pérotéha", ce qui constitue une louange supplémentaire pour la terre d’Israël, les fruits d’Israël étant dotés d’une grande sainteté et de diverses propriétés bienfaisantes.
L’essentiel de ces rites est de proclamer la Gloire d’Hachem. On en profite en même temps pour montrer aux enfants l’importance de dire correctement les bénédictions sur les aliments. Nombreux sont ceux en effet qui récitent les bénédictions en avalant les mots. Il convient de s’habituer à les réciter à la façon des Grands d’Israël, comme par exemple Rabbi Yéhouda Tsadka, qui disait trois mots par trois, par exemple : "Baroukh Ata Hachem… Elokénou Mélèkh Ha’olam… Boré Péri Ha’èts". Cela permet de bien contrôler le flux des mots et de ne pas se précipiter.
Attention : Insectes !
On profitera aussi de cette soirée pour enseigner aux enfants la manière de vérifier l’absence d’insectes dans les aliments. Les fruits secs sont très souvent touchés et la consommation d’un seul insecte est liée à plusieurs transgressions très graves de la Torah !
Les dattes par exemple ne doivent pas être consommées entières. On devra d’abord les ouvrir, en ôter le noyau puis les vérifier. Si elles sont propres, on récitera la bénédiction et on les consommera.
Concernant les figues, beaucoup s’en abstiennent car elles sont difficiles à vérifier. Si on désire malgré tout en goûter en l’honneur de Tou Bichvat, on ouvrira la figue et on la vérifiera. Il ne s’agit pas d’une vérification rapide, mais de regarder l’intérieur du fruit bien attentivement pendant 1 min à 1.30 min. Si l’on détecte des mouvements au milieu des grains, c’est que le fruit est infesté.
"Celui qui cherche à se purifier, on lui accorde l’aide divine", à savoir qu’une personne qui fournit des efforts afin de ne pas trébucher sur ces interdictions est assuré d’être aidé dans ce sens.
Puisse le Ciel vous accorder toutes les bénédictions et puissiez-vous mériter la Torah et l’accomplissement de bonnes actions, Amen !