Lorsque le premier-né d’une famille est un garçon, son père a la Mitsva de le « racheter » auprès d’un Juif Kohen. Retrouvez l’origine et l’explication de ce rite dans l’article qui suit.
Qu’est-ce que le rachat du premier-né ?
Le rachat du premier-né (en hébreu : « Pidyon Haben ») est une Mitsva de la Torah consistant, pour le père, à racheter son premier-né juif, né par voie naturelle, auprès d’un autre Juif Kohen. L’origine de cette Mitsva se trouve dans le livre de Chémot, où il est écrit (13, 2) : « Consacre-Moi tout premier-né, toutes prémices de la matrice parmi les enfants d’Israël, soit homme soit animal : il est à Moi », ainsi qu’un peu plus loin où ce commandement apparaît à nouveau (ibid. 13, 13) : « ... Tout premier-né d’un homme parmi tes fils, tu le rachèteras. »
La Torah elle-même fournit au verset suivant la raison de cette Mitsva : « Lorsque ton fils, un jour, te questionnera en disant : Qu’est-ce que cela ? Tu répondras : d’une main toute-puissante, Hachem nous a fait sortir d’Égypte, d’une maison d’esclavage. En effet, Pharaon faisant des difficultés pour nous laisser partir, Hachem fit mourir tous les premiers-nés d’Égypte, depuis le premier-né de l’homme jusqu’à celui de l’animal. C’est la raison pour laquelle j’immole tout premier-né mâle et tout premier-né de mes fils, je dois le racheter. »
Pourquoi racheter les premiers-nés ?
Il est dit dans la Torah (Chémot 13, 2) : « Consacre-Moi tout premier-né ». En fait, Nos Sages expliquent qu’après la sortie d’Égypte, les premiers-nés juifs, qui venaient d’être sauvés de la mort lors de la plaie de la mort des premiers-nés, avaient été choisis par D.ieu pour Le servir dans le Temple. C’était eux qui devaient assurer le service sacerdotal pour les générations. Pourtant, lorsque peu après, ils se souillèrent en participant à la faute du veau d’or, D.ieu nomma les Kohanim (membres de la tribu de Lévi) à leur place, ainsi qu’il est écrit (Bamidbar 3, 12) : « J’ai pris les Léviim en échange de tous les premiers-nés ». Par la suite, le peuple juif reçut l’ordre de « racheter » la sainteté initiale de l'aîné, lui qui était consacré au service divin, auprès des Kohanim.
À qui incombe l’obligation de racheter le premier-né ?
C’est le père qui est tenu de racheter son premier-né, né d’une femme juive, et non la mère. Toutefois, s’il est dans l’impossibilité de le faire, il peut soit accomplir cette Mitsva à distance (la présence du nourrisson n’étant pas obligatoire selon la loi stricte), soit nommer un mandataire pour le faire à sa place.
Si l’un des deux parents est Kohen ou Lévi, ils sont dispensés d’accomplir la Mitsva du Pidyon Haben.
Si un premier-né n’a pas été racheté lorsqu’il était petit, pour une quelconque raison, il devra se racheter lui-même dès qu’il aura atteint la majorité religieuse.
Qui est-on tenu de racheter ?
C’est le premier-né de la mère qui doit être racheté par son père, seulement s’il est né par voie naturelle (et non par césarienne). Un nourrisson premier-né pour son père mais pas pour sa mère n’a pas besoin d’être racheté.
Dans le cas de jumeaux garçons, on rachètera celui qui est né en premier. Dans le cas de jumeaux garçon-fille, on ne rachètera le garçon que s’il est né en premier.
Quand fixer le rachat ?
Il est écrit dans la Torah (Chémot 18, 16) : « Quant au rachat, tu l’accorderas au bout d’un mois ». Ainsi, le premier-né sera, d’après la loi juive, racheté à son 31ème jour. Si le 31ème jour tombe un Chabbath, on repoussera l’accomplissement de la Mitsva au dimanche. Avant cette date, le rachat n’est pas valable ; dépassé cette date, on accomplira la Mitsva le plus vite possible si on n’a pas pu la faire avant.
Si le rachat tombe un vendredi ou une veille de fête, on l’accomplira tôt dans la journée afin d’éviter que le repas du Pidyon ne soit tenu en après-midi (ce qui est interdit, puisqu’il y a une Mitsva d’entamer le repas du vendredi soir avec appétit).