"Ordonne aux enfants d'Israël de renvoyer du camp tout individu lépreux, ou atteint de flux, ou souillé par un cadavre.
Ordonne aux fils d’Israël
Le présent chapitre, ainsi que huit autres, a été édicté le jour de l’érection du tabernacle, comme enseigné dans le traité Guitin (60a et b)
Et ils renverront du camp
Il y avait trois camps lors de leurs haltes : à l’intérieur des tentures était le camp de la chekhina, autour duquel campaient les lewiim – « le camp des lewiim » – comme expliqué dans la sidra Bamidbar. À partir de là et jusqu’à l’extrémité du camp des drapeaux, dans les quatre directions, s’étendait « le camp des yisraélim ». Le lépreux était renvoyé hors de ces trois camps. Le « ruisselant » (voir Wayiqra 15, 2 et suivants) était autorisé à demeurer dans le camp des yisraélim et renvoyé des deux autres. Quant à celui qui s’était rendu « impur pour une âme », il était autorisé à demeurer dans le camp de lewiim et n’était renvoyé que de celui de la chekhina. Nos maîtres ont déduit toutes ces règles dans le traité Pessa‘him (67a et b) à partir du texte
Impur pour une âme
Comme le rend le Targoum Onqelos : « souillé par les ossements (tami) d’un cadavre humain ». Le mot tami signifie, à mon avis, « ossements » en araméen, et le Midrach raba l’emploie à plusieurs reprises (Ruth 3, Qohèlèth 2) : « Hadrien, que ses tamya soient broyés ! Que ses os soient broyés !
5,3
Renvoyez-les, hommes ou femmes, reléguez-les hors du camp, afin qu'ils ne souillent point ces enceintes au milieu desquelles je réside."
5,4
Ainsi firent les enfants d'Israël: ils les renvoyèrent hors du camp. Comme l'Éternel avait parlé à Moïse, ainsi agirent les enfants d'Israël.
5,5
L'Éternel parla à Moïse en ces termes:
5,6
"Parle ainsi aux enfants d'Israël: Si un homme ou une femme a causé quelque préjudice à une personne et, par là, commis une faute grave envers le Seigneur, mais qu'ensuite cet individu se sente coupable,
En commettant une infidélité envers Hachem
On répète ici le paragraphe relatif au voleur qui « a juré mensongèrement », énoncé dans la sidra Wayiqra (Wayiqra 5, 21 et suivants) : « celui qui a commis une infidélité envers Hachem, qui a dénié à son prochain… » Sa répétition est due à l’introduction de deux règles nouvelles : l’une qui crée l’obligation d’une confession (verset suivant), ce qui veut dire que l’auteur n’est tenu de payer le cinquième et d’offrir un acham (Wayiqra 5, 24) sur la foi de la déposition des témoins que s’il a avoué son acte. La seconde de ces règles est que le dédommagement d’un vol commis au préjudice d’un converti [qui n’a pas d’héritiers] revient aux kohanim (Sifri)
5,7
il confessera le préjudice commis, puis il restituera intégralement l'objet du délit, augmenté du cinquième, et qui doit être remis à la personne lésée.
Sa dette en principal
À savoir le montant en principal sur lequel il a prêté serment (Baba Qama 110a)
À celui envers qui il s’est rendu débiteur
Celui envers lequel il est redevable (Ketouvoth 19a)
5,8
Si cette personne n'a pas de proche parent à qui l'on puisse restituer l'objet du délit, cet objet, appartenant à l'Éternel, sera remis au pontife; indépendamment du bélier expiatoire, par lequel on lui obtiendra grâce.
Et si l’homme n’a pas de personne qui ait droit de rachat
Si le demandeur qui lui a fait prêter serment est mort sans héritiers
Pour lui restituer la dette
Lorsqu’il s’est décidé à avouer son délit. Nos maîtres se sont demandé : « Peut-il exister en Israël quelqu’un qui n’ait pas d’héritiers, soit un fils ou une fille soit un frère, ou un quelconque parent de sa famille paternelle en remontant jusqu’à Ya‘aqov ? Il s’agit donc ici d’un converti qui est mort et qui n’a pas d’héritiers. » (Baba Qama 109a)
La dette la restituée
Le montant en principal additionné du cinquième (Baba Qama 110a)
À Hachem sera au pontife
Hachem l’a acquis et l’a donné au kohen de service (Baba Qama 109b)
Indépendamment du bélier des propitiations (kippourim)
Dont il est stipulé dans Wayiqra (5, 25) qu’il faut l’offrir
5,9
Toute chose prélevée ou tout objet consacré offert par les enfants d'Israël au pontife, lui appartiendra.
Et tout prélèvement…
Rabi Yichma’el a enseigné : Est-ce qu’on apporte la terouma au kohen ? N’est-ce pas lui qui doit se déplacer pour la chercher dans les granges ? Que veut dire alors : « qu’ils approcheront au pontife » ? Il s’agit ici des bikourim, au sujet desquels il est écrit : « tu apporteras à la maison de Hachem ton Eloqim » (Chemoth 23, 19), sans que je sache encore ce qu’on en fera. Aussi est-il écrit : « au pontife, sera à lui ». Le texte nous apprend ainsi que les bikourim seront attribuées au kohen (Sifri)
5,10
Possesseur d'une chose sainte, on peut en disposer; dès qu'on l'a donnée au pontife, elle est à lui."
Et chaque homme
Puisque viennent d’être institués les dons aux kohanim et aux lewiim, j’aurais pu penser qu’ils peuvent venir les prendre de force
et chaque homme
Ce qui nous apprend que les propriétaires conservent la satisfaction de pouvoir les donner. Le Sifri nous livre beaucoup d’autres midrachim. L’expression : « et chaque homme, ses saintetés seront à lui » signifie, selon un midrach, que celui qui retient ses ma‘asroth sans les donner les conservera effectivement. Toutefois, son champ ne produira que le dixième de ce qu’il produit ordinairement. Tandis que celui qui donnera au kohen ce qui lui revient retirera de son geste beaucoup d’argent
ce qui lui revient retirera de son geste
beaucoup d’argent
5,11
L'Éternel parla à Moïse en ces termes:
5,12
"Parle aux enfants d'Israël et dis-leur: Si la femme de quelqu'un, déviant de ses devoirs, lui devient infidèle;
Un homme
Que vient-il d’être écrit ? « Et chaque homme, les saintetés seront à lui » (verset 10) ? Si tu gardes par devers toi les dons revenant au kohen, par ta vie ! tu devras te présenter devant lui pour lui amener la femme soupçonnée d’infidélité (Berakhoth 63a)
Un homme
[Cette répétition] nous apprend qu’elle est doublement infidèle : à Hachem, « “homme” de guerre » (Chemoth 15, 3) là-haut, et à son mari ici-bas
Lorsque sa femme se détournera (tistè)
Nos maîtres ont enseigné : L’acte d’adultère n’est commis que par ceux qui sont possédés par un vent de folie (chetouth). Il est écrit en effet : « lorsqu’elle se détournera » et d’autre part : « Commettre un adultère, c’est être insensé » (Michlei 6, 32). Quant au sens littéral du texte, il est le suivant : Si elle se détourne des voies de la pudeur et qu’elle lui devient suspecte…, comme dans : « Détourne-toi (seté) et passe outre » (ibid. 4, 15) ou : « Que ton cœur ne se détourne pas (yest) vers ses voies » (ibid. 7, 25)
Commettra envers lui une infidélité
Et en quoi cette infidélité consiste-t-elle ?
5,13
si un homme a eu avec elle un commerce charnel à l'insu de son époux, et qu'elle ait été clandestinement déshonorée, nul cependant ne déposant contre elle, parce qu'elle n'a pas été surprise,
Un homme couchera par matière séminale avec elle
Un homme, à l’exclusion d’un mineur ou de quelqu’un qui n’est pas un homme (Sota 26b)
Par matière séminale avec elle
Coucher « avec elle » la rend interdite, mais non coucher avec sa sœur (Yevamoth 95a), comme il est arrivé avec deux sœurs qui se ressemblaient (Midrach Tan‘houma)
Cela sera dissimulé aux yeux de son mari
À l’exception de l’aveugle (Sota 27a). Si en revanche il a vu et a feint de l’ignorer, les eaux ne produiront pas d’effets sur elle (Sifri)
Elle s’est enfermée
Assez longtemps pour avoir eu le temps de se rendre impure par un rapport sexuel (Sota 4a)
Et il n’y a pas de témoin contre elle
Si en revanche il y a ne serait-ce qu’un seul témoin qui atteste qu’elle s’est rendue impure, elle ne boira pas (Sota 2a et 31b)
Et il n’y a pas de témoin contre elle
Pour attester de sa souillure, mais il y en a pour attester qu’elle s’est enfermée
Et elle n’a pas été prise de force (nithpassa)
C’est-à-dire violée, comme dans : « il la saisira (wetofsa), couchera avec elle » (Devarim 22, 28)
5,14
mais qu'un esprit de jalousie se soit emparé de lui et qu'il soupçonne sa femme, effectivement déshonorée; ou qu'un esprit de jalousie se soit emparé de lui et qu'il soupçonne sa femme, bien qu'elle n'ait point subi le déshonneur,
Passera sur lui
Avant qu’elle se soit enfermée
Un esprit de jalousie il avertira
Nos maîtres expliquent cette expression comme signifiant qu’il lui a adressé un avertissement lui notifiant : « Ne t’enferme pas avec tel homme ! » (Sota 5b)
Et elle s’est rendue impure
C’est-à-dire qu’il l’a avertie et qu’elle a passé outre à son avertissement, mais on ne sait pas si elle s’est ou non rendue impure (Sota 3a)
5,15
cet homme conduira sa femme devant le pontife, et présentera pour offrande, à cause d'elle, un dixième d'épha de farine d'orge; il n'y versera point d'huile et n'y mettra point d'encens, car c'est une oblation de jalousie, une oblation de ressouvenir, laquelle remémore l'offense.
Farine
Ce ne sera pas de la fine farine (Sifri)
D’orge
Et non de froment. Elle a agi comme une bête, son offrande est donc une nourriture de bête (Sota 14a)
Il ne versera pas d’huile sur elle
Pour ne pas embellir son offrande (Sota 15a, Mena‘hoth 6a). L’huile est appelée « lumière », tandis qu’elle a agi dans l’obscurité (Midrach Tan‘houma)
Et il ne donnera pas sur elle d’oliban (levona)
Car les femmes de nos patriarches sont appelées levona, comme il est écrit (Chir hachirim 4, 6) : « vers la colline de l’oliban » (Midrach Tan‘houma), et elle s’est détournée de leurs voies
Car c’est (hou) une oblation (min‘ha) des jalousies
Cette farine. Le mot qèma‘h (« farine ») est du genre masculin
Oblation des jalousies
Elle éveille sur elle une double jalousie, celle de Hachem et celle de son mari (Sifri)
5,16
Et le pontife la fera approcher, et il la placera en présence du Seigneur.
5,17
Le pontife puisera de l'eau sainte dans un vase d'argile, prendra de la poussière se trouvant sur le sol du tabernacle et la mettra dans cette eau.
De l’eau sainte
Sanctifiée dans la cuve de cuivre qui avait été fabriquée avec les miroirs des femmes « attroupées » (Chemoth 38, 8). Or, celle-là s’est détournée de leurs voies, car ces femmes ne s’unissaient « sous le pommier » (Chir hachirim 8, 5) qu’à leurs époux, tandis qu’elle est allée se dépraver avec quelqu’un d’autre
Dans un ustensile de poterie
Puisqu’elle a donné à boire à son amant du vin fin dans de beaux gobelets, elle devra boire les « eaux amères » dans une disgracieuse coupe d’argile (Sota 9a)
5,18
Plaçant alors la femme en présence du Seigneur, le pontife lui découvrira la tête et lui posera sur les mains l'oblation de ressouvenir, qui est l'oblation de jalousie, tandis qu'il tiendra dans sa propre main les eaux amères de la malédiction.
Le pontife fera se tenir…
Ne vient-il pas d’être dit : « Le pontife […] la fera se tenir devant Hachem » (verset 16) ? C’est qu’on la fait se déplacer d’un endroit à l’autre pour la fatiguer et troubler son esprit afin qu’elle passe aux aveux (Sota 8a)
Il découvrira
Il dénouera les nattes de sa chevelure afin de l’humilier (ibid.). D’où l’on apprend qu’il est honteux pour les filles d’Israël d’avoir la tête découverte (Ketouvoth 72a)
Devant Hachem
À la porte de Nikanor, qui est la porte orientale du parvis, par laquelle passaient tous ceux qui entraient (Sota 7b)
Il donnera sur ses paumes
Pour la fatiguer (Sota 14a). Peut-être son esprit s’en trouvera-t-il troublé et passera-t-elle aux aveux. Et ainsi ne sera-t-il pas nécessaire d’effacer le Nom de l’Unique dans de l’eau
Porteuses de malédiction (hamearerim)
Qui lui feront quitter le monde, comme dans : « un aiguillon qui blesse (mammir) » (Ye‘hezqèl 28, 24). Et il n’est pas correct d’expliquer cette expression comme voulant dire : « des eaux maudites (arourim) », car elles sont porteuses de sainteté, et le texte n’employant pas le mot arourim (« maudites ») mais mearerim (« porteuses de malédiction pour autrui »). De même le Targoum Onqelos ne traduit-il pas ce mot par : « maudites », mais par : « communiquant la malédiction », c’est-à-dire introduisant la malédiction dans le corps de cette femme
5,19
Puis le pontife adjurera cette femme. Il lui dira: "Si un homme n'a pas eu commerce avec toi, si tu n'as pas dévié, en te souillant, de tes devoirs envers ton époux, sois épargnée par ces eaux amères de la malédiction.
Le pontife l’adjurera…
Et en quoi ce serment consiste-t-il ? « S’il n’a pas couché […] sois innocente (hinnaqi) ! Si en revanche il a couché, sois condamnée à la strangulation (‘hinnaqi) ! » (Qiddouchin 62a). Non pas que du négatif on puisse conclure au positif, mais parce que l’on doit, dans un procès criminel, commencer par les éléments à décharge (Sanhèdrin 33a)
5,20
Mais s'il est vrai que tu aies trahi ton époux et te sois laissée déshonorer; si un homme a eu commerce avec toi, autre que ton époux…"
Et toi lorsque (ki) tu t’es détournée
Le mot ki (« lorsque ») exprime ici l’idée de im (« si ») (Roch hachana 3a)
5,21
Alors le pontife adjurera la femme par le serment d'imprécation, et il dira à la femme: "Que l'Éternel fasse de toi un sujet d'imprécation et de serment au milieu de ton peuple, en faisant lui l'Éternel dépérir ton flanc et gonfler ton ventre;
Par un serment d’imprécation
Un serment de malédiction
Que Hachem fasse de toi une imprécation…
Que tous maudissent par toi : « Puisse-t-il t’advenir ce qui est advenu à cette femme-là ! » (Sifri)
Et de serment
Tout le monde prêtera serment par toi : « Puisse-t-il ne pas survenir chez moi ce qui est survenu chez cette femme-là ! » C’est ainsi qu’il est écrit : « Vous laisserez votre nom comme serment à mes élus » (Yecha’yah 65, 15), car les justes prêtent serment par la punition des dépravés. Il en va de même pour la bénédiction : « et seront bénies… » (Beréchith 12, 3) ou : « par toi bénira Israël en disant… » (Beréchith 48, 20)
Ta hanche
Dans l’énoncé de la malédiction, la hanche est désignée avant le ventre, car c’est avec elle qu’elle a commencé de pécher (Sota 8b)
Boursoufler
Comme le rend le Targoum Onqelos : « gonfler »
5,22
et que ces eaux de malédiction s'introduisent dans tes entrailles, pour faire gonfler le ventre et dépérir le flanc!" Et la femme répondra: "Amen! Amen!"
Pour boursoufler (latsboth) le ventre
Comme s’il était écrit lehatsboth, le lamèd étant ponctué d’un pata‘h. Il en est de même dans : lan‘hotham (« pour les conduire ») (Chemoth 13, 21), ou dans : larothekhem (« pour “vous faire voir” dans le chemin dans lequel vous marcherez ») (Devarim 1, 33), ainsi que dans : lanpil (« “tomber” la hanche ») au lieu de lehanpil, car les eaux font boursoufler le ventre et tomber la hanche
Pour boursoufler le ventre et faire tomber la hanche
Le ventre et la hanche de l’amant, ou seulement ceux de la femme ? Étant donné que le texte vient de dire : « tomber ta hanche et boursoufler ton ventre » [au féminin], c’est bien de la femme qu’il s’agit (Sota 28a)
Amen ! Amen !
C’est l’acceptation du serment (Chevou‘oth 36a) : Amen pour l’imprécation ! Amen pour le serment ! – Amen s’il s’agit de cet homme-ci ! Amen s’il s’agit d’un autre homme ! – Amen [pour attester] que je ne me suis détournée ni étant fiancée ni étant mariée, ni étant chomèreth yiboum [« promise à lévirat »] ni m’étant mariée par lévirat (Sota 18a et b)
5,23
Le pontife écrira ces malédictions sur un bulletin, et les effacera dans les eaux amères;
5,24
et il fera boire à la femme les eaux amères de la malédiction, afin que ces eaux de malédiction portent dans son sein l'amertume.
Il fera boire à la femme
Ce n’est pas dans cet ordre-là que se déroule le cérémonial car il commence la présentation de la min‘ha. Mais le texte t’annonce ici que lorsqu’il l’aura fait boire, les eaux deviendront amères (Sota 19a). Étant donné qu’il n’est question ici que de « ventre » et de « hanche », d’où sait-on qu’il en est de même pour tout le corps ? Il est écrit : « elles viendront en elle » – dans tout son corps. Dans ce cas, pourquoi parle-t-il de « ventre » et de « hanche » ? Parce que c’est eux qui ont commencé de pécher, c’est donc par eux que commencera la punition (Sifri)
Pour être amères
Pour lui être mauvaises et amères
5,25
Puis le pontife prendra des mains de la femme l'oblation de jalousie; il balancera cette oblation devant le Seigneur, et l'approchera de l'autel.
Il tournoiera
D’avant en arrière, vers le haut et vers le bas (Sifri). Et elle aussi fera ces mouvements avec lui, sa main au-dessus de celle du kohen (Sota 19a)
Il l’approchera
C’est sa présentation dans le coin sud-ouest de l’autel préalablement à la « prise de poignée » comme pour les autres mena‘hoth (Sota 14b)
5,26
Le pontife prendra une poignée de cette oblation comme mémorial qu'il fera fumer sur l'autel. C'est alors qu'il fera boire à cette femme le breuvage.
Son mémorial
C’est la « poignée » dont la combustion élève la min‘ha vers le Tout-Puissant (Sifri)
5,27
Lorsqu'il le lui aura fait boire, il arrivera que, si elle s'est souillée et a trahi son époux, ce breuvage de malédiction portera dans son sein l'amertume: il fera gonfler son ventre, dépérir son flanc; et cette femme deviendra un sujet d'imprécation parmi son peuple.
Il lui fera boire les eaux
La répétition [par rapport au verset 24] signifie que si elle dit : « Je refuse de boire ! » après que l’on a effacé le rouleau, on la force à boire contre son gré, à moins qu’elle ne déclare : « Je me suis rendue impure ! » (Sota 20a)
Boursouflera son ventre…
Bien que, dans l’énoncé de la malédiction, la hanche soit mentionnée en premier, les eaux ne produiront d’effet que dans l’ordre de leur trajet dans son organisme (Sota 9b)
La femme sera une imprécation
Ainsi que je l’ai expliqué (verset 21), tous maudiront par elle
Au milieu de son peuple
Il existe une différence entre celui qui se déshonore là où on le connaît et celui qui se déshonore là où on ne le connaît pas (Sifri)
5,28
Mais si cette femme ne s'est pas souillée, si elle est pure, elle restera intacte et aura même une postérité.
Et si la femme n’est pas devenue impure
En se dissimulant
Et elle est pure
Par un autre endroit
Elle est innocente
Des eaux porteuses de malédiction. Bien mieux, elle aura une descendance. Si ses accouchements étaient difficiles, ils seront désormais faciles. Si elle avait eu des enfants « noirs », elle accouchera désormais d’enfants « blancs » (Berakhoth 31b, Sota 26a)
5,29
Telle est la règle concernant la jalousie, au cas qu'une femme ait dévié de ses devoirs envers son mari et se soit déshonorée,
5,30
ou si un homme, assailli d'un esprit de jalousie, avait soupçonné sa femme: il la placera en présence du Seigneur, et le pontife lui appliquera cette règle en tout point.
Ou un homme
Comme dans : « Ou il était connu… » (Chemoth 21, 36). Si cet homme est un jaloux en telle circonstance, il présentera sa femme
5,31
Cet homme sera net de toute faute, et cette femme expiera la sienne."
L’homme sera innocent de crime
Si les eaux ont produit leur effet, il n’a pas à se tourmenter à l’idée d’être responsable de sa mort : il est quitte de toute punition. Autre explication : Après qu’elle a bu, elle lui redevient permise, et il est quitte de tout péché, car la femme soupçonnée d’infidélité est interdite à son mari (Sifri)
Le présent chapitre, ainsi que huit autres, a été édicté le jour de l’érection du tabernacle, comme enseigné dans le traité Guitin (60a et b)