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Torah écrite (pentateuque) » Exode (Chemot)

Chapitre 3

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3,1
Or, Moïse faisait paître les brebis de Jéthro son beau-père, prêtre de Madian. Il avait conduit le bétail au fond du désert et était parvenu à la montagne divine, au mont Horeb.
Derrière le désert

Pour les écarter du risque du vol, afin que [les bêtes] n’aillent pas paître dans les champs d’autrui (Midrach tan‘houma 7)

La montagne de ha-Eloqim

Le texte anticipe sur l’avenir (Sifri Devarim 22)

3,2
Un ange du Seigneur lui apparut dans un jet de flamme au milieu d'un buisson. Il remarqua que le buisson était en feu et cependant ne se consumait point.
Dans une flamme (belavath) de feu

Dans le cœur (lév) du feu, comme dans : « au cœur du ciel » (Devarim 4, 11) ; « au cœur du chêne » (II Chemouel 18, 14). La lettre taw qui figure à la fin du mot n’a rien d’étonnant, car il en existe d’autres exemples : « comme ton cœur (libatékh) est languissant » (Ye‘hezqel 16, 30)

Du milieu du buisson

Et non d’un autre arbre plus imposant, comme le suggère (Tehilim 91, 15) :« Je suis avec lui dans la détresse [c’est-à-dire dans l’humiliation] » (Midrach tan‘houma 14)

N’étant pas consumé (oukal)

[Equivalent, ici, à la forme passive] néékhal, comme dans le verbe est au pou‘al [de akhol (« manger »)], comme dans : « qui n’a pas encore été mise au travail (‘oubad) » (Devarim 21, 3) ; « la terre d’où il avait été tiré (louqa‘h) » (Beréchith 3, 23)

3,3
Moïse se dit: "Je veux m'approcher, je veux examiner ce grand phénomène: pourquoi le buisson ne se consume pas."
Je me détournerai

Je vais m’écarter d’ici, pour m’approcher de là-bas

3,4
L'Éternel vit qu'il s'approchait pour regarder; alors Dieu l'appela du sein du buisson, disant: "Moïse! Moïse!" Et il répondit: "Me voici."
3,5
Il reprit: "N'approche point d'ici! Ote ta chaussure, car l'endroit que tu foules est un sol sacré!"
Ote (chal)

Enlève et retire, comme dans : « le fer tombera (wenachal) du manche » (Devarim 19, 5) ; « car tomberont (yichal) tes olives » (Devarim 28, 40)

Un sol (admath) de sainteté

Cet endroit [est un sol de sainteté ; le pronom masculin hou renvoyant au nom maqom (« endroit »), et non à admath, qui est féminin]

3,6
Il ajouta: "Je suis la Divinité de ton père, le Dieu d'Abraham, d'Isaac et de Jacob..." Moïse se couvrit le visage, craignant de regarder le Seigneur.
3,7
L'Éternel poursuivit: "J'ai vu, j'ai vu l'humiliation de mon peuple qui est en Égypte; j'ai accueilli sa plainte contre ses oppresseurs, car je connais ses souffrances.
Car j’ai su ses douleurs

Comme dans : « Eloqim sut » (supra 2, 25). C’est-à-dire : Car j’ai appliqué mon cœur à comprendre et à connaître ses souffrances. Je ne me suis pas caché les yeux, je ne me suis pas bouché les oreilles pour ne pas entendre leur cri

3,8
Je suis donc intervenu pour le délivrer de la puissance égyptienne et pour le faire passer de cette contrée-là dans une contrée fertile et spacieuse, dans une terre ruisselante de lait et de miel, où habitent le Cananéen, le Héthéen, l'Amorréen, le Phérézéen, le Hévéen et le Jébuséen.
3,9
Oui, la plainte des enfants d'Israël est venue jusqu'à moi; oui, j'ai vu la tyrannie dont les Égyptiens les accablent.
3,10
Et maintenant va, je te délègue vers Pharaon; et fais que mon peuple, les enfants d'Israël, sortent de l'Égypte."
Et maintenant

Et si tu m’objectes : « A quoi cela servira-t-il ? »… Et fais sortir mon peuple – Les paroles que tu prononceras produiront leur effet, et tu les feras sortir de là

3,11
Moïse-dit au Seigneur: "Qui suis-je, pour aborder Pharaon et pour faire sortir les enfants d'Israël de l'Égypte?"
Qui suis-je

Quelle importance possédé-je, pour parler aux rois 

Et que que je fasse sortir les fils d’Israël

Et même si je possédais de l’importance, en quoi Israël a-t-il mérité que Tu accomplisses pour lui un miracle et que je les fasse sortir de l’Egypte 

3,12
Il répondit: "C'est que je serai avec toi et ceci te servira à prouver que c'est moi qui t'envoie: quand tu auras fait sortir ce peuple de l'Égypte, vous adorerez le Seigneur sur cette montagne même."
Il dit : Parce que je serai avec toi

Il commence par répondre à la première question, puis à la seconde : « Pour ce que tu as dit : “ Qui suis-je, pour que j’aille chez Pharaon ?”, ce n’est pas de toi qu’il s’agit, mais de moi : “Parce que je serai avec toi”, et “ceci”, à savoir l’apparition à laquelle tu as assisté au buisson, “te sera le signe que c’est moi qui t’ai envoyé” que tu mèneras à bien la mission que je te confie. De même que tu as vu le buisson exécuter sans se consumer la mission que je lui ai confiée, de même rempliras-tu ma mission sans dommage pour toi. Quant à ta seconde question : “En quoi Israël a-t-il mérité de pouvoir sortir d’Egypte ?”, cette sortie a pour moi une grande importance, car ils recevront la Tora sur cette montagne trois mois après leur sortie d’Egypte » (Chemoth raba). Autre explication de : « parce que je serai avec toi, et ceci…” : « Ce fait même » que tu réussiras ta mission “sera pour toi le signe” annonciateur [de l’accomplissement] d’une autre promesse. Car je te promets que, lorsque tu les auras fait sortir d’Egypte, “vous adorerez Eloqim sur cette montagne-ci” et y recevrez la Tora. Voilà le mérite que possède Israël. » Nous trouvons un autre exemple du même style dans : « Et ceci “sera pour toi le signe” que vous mangerez cette année le regain… » (Yecha’ya 37, 30), à savoir que la chute de San‘hériv sera pour toi le signe [de l’accomplissement] d’une autre promesse : votre terre, actuellement stérile et improductive, j’en bénirai le regain

3,13
Moïse dit à Dieu: "Or, je vais trouver les enfants d'Israël et je leur dirai: Le Dieu de vos pères m'envoie vers vous... S'ils me disent: Quel est son nom? que leur dirai-je?"
3,14
Dieu répondit à Moïse: "Je suis l'Être invariable!" Et il ajouta: "Ainsi parleras-tu aux enfants d'Israël: C'est l'Être invariable qui m'a délégué auprès de vous."
Je serai qui serai

Moi qui suis avec eux dans la détresse présente, je serai avec eux dans leur asservissement par d’autres empires. Mochè a dit à Hachem : « Maître de l’univers ! Pourquoi faut-il que je leur parle d’une autre souffrance ? Ils ont bien assez de celle-ci ! » Hachem a répondu : « Tu as raison ! “Ainsi parleras-tu aux enfants d’Israël… « Je serai » [sans : « qui serai », allusion à leurs souffrances futures] m’a envoyé auprès de vous ” » (Berakhoth 9b)

3,15
Dieu dit encore à Moïse: "Parle ainsi aux enfants d'Israël: ‘L'Éternel, le Dieu de vos pères, le Dieu d'Abraham, d'Isaac et de Jacob, m'envoie vers vous.’ Tel est mon nom à jamais, tel sera mon attribut dans tous les âges.
Cela est mon Nom pour toujours (le‘olam)

Le mot le‘olam est écrit sans la lettre waw, pour qu’on puisse le lire : le‘além [« tel est mon Nom destiné à être “caché” »], à ne pas prononcer comme il est écrit (Pessa‘him 50a ; Chemoth raba)

Cela est mon Nom

Hachem lui apprend comment prononcer Son Nom. De même chez David : « Hachem, c’est ton Nom pour toujours, Hachem, c’est ton invocation de génération en génération ! » (Tehilim 135, 13)

3,16
Va rassembler les anciens d'Israël et dis-leur: ‘L'Éternel, Dieu de vos pères, Dieu d’Abraham, d'Isaac et de Jacob, m'est apparu en disant: J'ai fixé mon attention sur vous et sur ce qu'on vous fait en Égypte
Les anciens d’Israël

Choisis pour siéger en conseil [c’est-à-dire les chefs (voir Yoma 28b)]. Car s’il s’agissait des vieillards au sens propre, comment lui serait-il possible de réunir tous les vieillards d’une population de six cent mille âmes 

3,17
et j'ai résolu de vous faire monter, du servage de l'Égypte, au territoire du Cananéen, du Héthéen, de l'Amorréen, du Phérézéen, du Hévéen et du Jébuséen, contrée ruisselante de lait et de miel.’
3,18
Et ils écouteront ta voix; alors tu iras, avec les anciens d'Israël, trouver le roi d'Égypte et vous lui direz: ‘L'Éternel, le Dieu des Hébreux, s'est manifesté à nous. Et maintenant nous voudrions aller à trois journées de chemin, dans le désert, sacrifier à l'Éternel, notre Dieu’
Ils écouteront ta voix

Dès lors que tu leur tiendras ce langage : « Je me suis souvenu de vous » [du verset 16, comportant la répétition paqod paqadeti (« souvenir, je me suis souvenu »)]. Car ils savent que c’est par ce signe, qui remonte à l’époque de Ya‘aqov et de Yossef, qu’ils seront délivrés (Chemoth raba). Ya‘aqov leur avait fait dire : « Eloqim vous visitera (paqod yifqod) et vous fera monter de ce pays » (Beréchith 50, 24), et Yossef leur avait dit : « Eloqim manifester se manifestera (paqod yifqod), et vous ferez monter mes ossements d’ici ! » (Beréchith 50, 25)

S’est manifesté (niqra) à nous

Par une rencontre fortuite [et non par une présence permanente], comme dans : « Hachem rencontra (wayiqar) Bil’am » (Bamidbar 23, 4) ; « et moi, j’y serai rencontré (iqarè) par Lui là-bas » (Bamidbar 23, 15)

3,19
Or, je sais que le roi d'Égypte ne vous laissera point partir, pas même en présence d'une puissance supérieure.
Le roi d’Egypte ne vous donnera pas la permission d’aller

Si je ne lui montre pas « une main forte » [fin du verset], c’est-à-dire : aussi longtemps que je ne lui aurai pas fait connaître ma main puissante, il ne vous permettra pas de partir

Il ne vous donnera pas (lo yitén)

Comme le rend le Targoum Onqelos : « il ne laissera pas », comme dans : « c’est pourquoi je ne t’ai pas laissé (lo nethatikha) approcher d’elle » (Beréchith 20, 6) ; « mais Eloqim n’a pas permis (lo nethano) qu’il me fît du tort » (Beréchith 31, 7). Le verbe « donner », dans ces exemples, signifie : « procurer la possibilité ». Selon d’autres commentateurs, l’expression : « et pas d’une main forte » signifie : « ce n’est pas parce que Sa main est puissante ». Car dès que « j’aurai étendu ma main et frappé l’Egypte… après cela on vous renverra [verset suivant] ». Le Targoum Onqelos le rend aussi par : « et non pas parce que Sa force est puissante ». Cette explication m’a été donnée par rabi Ya‘aqov fils de rabi Mena‘hem

3,20
Mais j'étendrai ma main et je terrasserai l'Égypte par tous les prodiges que j'accomplirai dans son sein; alors seulement on vous laissera partir.
3,21
Et j'inspirerai aux Égyptiens de la bienveillance pour ce peuple; si bien que, lorsque vous partirez, vous ne partirez point les mains vides.
3,22
Chaque femme demandera à sa voisine, à l'habitante de sa maison, des vases d'argent, des vases d'or, des parures; vous en couvrirez vos fils et vos filles et vous dépouillerez l'Égypte."
Et à l’habitante de sa maison

A celle qui demeure avec elle dans la maison

Vous dépouillerez (wenitsaltèm)

Comme le rend le Targoum Onqelos, ainsi que dans : « ils dépouillèrent (wayenatslou) l’Egypte » (infra 12, 36) ; « les fils d’Israël se dépouillèrent (wayithnatslou) de leur ornement » (infra 33, 6), où la lettre noun appartient à la racine du verbe. Quant au grammairien Mena‘hem ben Sarouq, il rattache ce mot à une racine avec un tsadei, comme dans : « c’est Eloqim qui a dégagé (wayatsél) le bétail de votre père » (Beréchith 31, 9) ; « la richesse que Eloqim a sauvée (hitsil) de notre père » (Beréchith 31, 16). Mais son opinion n’est pas exacte. Car si le noun ne faisait pas partie de la racine tout en étant ponctué d’un ‘hiriq, comme c’est le cas pour le wenitsaltèm de notre verset, ce mot ne serait pas à la forme active, mais à la forme passive, comme dans : « vous serez arrachés (wenissa‘htèm) de la terre » (Devarim 28, 63) ; « vous serez livrés (wenitatèm) dans la main de l’ennemi » (Wayiqra 26, 25) ; « vous serez abattus (wenigaftèm) devant vos ennemis » (Wayiqra 26, 17) ; « vous serez fondus (wenitakhtèm) en son sein » (Ye‘hezqel 22, 21) ; « et vous dites : nous sommes sauvés (nitsalnou) » (Yirmeya 7, 10), tous ces verbes étant à la forme passive. En revanche, lorsque figure dans un mot la lettre noun et qu’il lui arrive d’en disparaître, comme dans les racines : nagof (« frapper »), nasso (« porter »), nathon (« donner »), nachokh (« mordre ») et que ces verbes sont à la forme active, le noun est ponctué d’un chewa. Il en est ainsi dans : « faites-y monter (ounessathèm) votre père » (Beréchith 45, 19) ; « vous leur donnerez (unethatèm) le pays de Guil‘ad » (Bamidbar 32, 29) ; « Vous circoncirez (ounemaltèm) la chair de votre excroissance » (Beréchith 17, 11). C’est pourquoi à mon avis, en ce qui concerne notre mot wenitsaltèm, qui est ponctué d’un ‘hiriq, la lettre noun appartient à la racine et que le verbe est au pi‘él, comme dans : « vous parlerez (wedibbartèm) au rocher » (Bamidbar 20, 8) ; « vous purifierez (wekhippartèm) la maison » (Ye‘hezqel 45, 20) ; « vous les enseignerez (welimmadtèm) à vos fils » (Devarim 11, 19)

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