"Nous nous dirigeâmes alors, en montant plus haut, du côté du Basan. Og, roi du Basan, s'avança à notre rencontre avec tout son peuple, pour livrer bataille, vers Edréi.
Nous nous sommes tournés
Tout déplacement vers le nord est appelé une « montée »
3,2
Et l'Éternel me dit: "Ne le crains point, car je le livre en ton pouvoir, lui et tout son peuple, et son pays; et tu le traiteras comme tu as traité Sihôn, roi des Amorréens, qui résidait à Hesbon."
Ne le crains pas
Tandis que, pour Si‘hon, il n’avait pas été nécessaire de dire : « Ne le crains pas ! ». C’est que Mochè redoutait qu’il ne subsistât [pour ‘Og] le mérite d’avoir aidé Avraham, comme il est écrit : « Le fuyard vint… » (Beréchith 14, 13). C’était ‘Og (voir Rachi ibid.)
3,3
Et l'Éternel, notre Dieu, nous livra pareillement Og, roi du Basan, avec tout son peuple; et nous le défîmes au point de n'en pas laisser survivre un seul.
3,4
Nous prîmes alors toutes ses villes; il n'y a pas une place que nous ne leur ayons prise: soixante villes formant tout le district d'Argob, le royaume d'Og en Basan.
Le district d’Argov
Le Targoum Onqelos rend ces mots par : « la province de Trakhona », et j’ai vu que le Targoum yerouchalmi sur la Meguilath Esther appelle un « palais » : trakhonin. J’en déduis que le « district d’Argov » signifie : « province du palais royal », comme si le palais avait donné son nom au royaume. Il en est de même du mot argov qui figure dans le livre de Melakhim (II Melakhim 15, 25) à côté du mot « palais », à propos de l’assassinat de Peqa‘hia ben Mena‘hem par Péqa‘h ben Remalyahou. Aussi en ai-je déduit que c’est ainsi que s’appelait le palais royal
3,5
C'étaient toutes villes fortifiées de hauts remparts, avec portes et verrous, sans compter les villes ouvertes, très nombreuses.
Les villes ouvertes
Sans barrières et ouvertes, dépourvues de remparts. De même : « Jérusalem sera habitée comme des espaces ouverts (perazoth) » (Zekhariya 2, 8
3,6
Nous les frappâmes d'anathème, comme nous l'avions fait pour Sihôn, roi de Hesbon, condamnant toute ville où étaient des êtres humains, y compris femmes et enfants.
Vouant à la destruction
Le mot est au gérondif : détruisant et détruisant encore
3,7
Mais tout le bétail et le butin de ces villes, nous les prîmes pour nous.
3,8
Nous conquîmes donc à cette époque le pays des deux rois amorréens qui régnaient en deçà du Jourdain, depuis le torrent de l'Arnon jusqu'à la montagne de Hermon.
De la main
De l’autorité
3,9
(Les Sidoniens nomment le Hermon Sinon, et les Amorréens l'appellent Senir);
Les Tsidonis appelleront le ‘Hermon
Alors qu’il est écrit ailleurs : « et jusqu’au mont Siyeon, c’est le ‘Hermon » (infra 4, 48). Cela lui fait donc quatre noms ! Pourquoi était-il nécessaire de les écrire ? Pour porter éloge à Erets Yisrael : Quatre royaumes s’en glorifiaient. L’un d’eux disait : « C’est mon nom à moi qu’il portera ! », et l’autre disait : « C’est mon nom à moi qu’il portera !
Senir
C’est la « neige » en allemand et en kena‘ani
3,10
toutes les villes du plat pays, tout le Galaad, tout le Basan jusqu'à Salca et Edréi, villes du royaume d'Og, en Basan.
3,11
De fait, Og seul, roi du Basan, était resté des derniers Rephaïtes; son lit, un lit de fer, se voit encore dans la capitale des Ammonites: il a neuf coudées de long et quatre de large, en coudées communes.
Du restant des Refaïm
Qu’avaient tués Amrafèl et ses alliés à ‘Achteroth-Qarnayim (Beréchith 14, 5). Et lui s’était échappé de la guerre, comme il est écrit : « Vint le rescapé… » (ibid. 13). C’était ‘Og
En coudée d’homme
D’après l’avant-bras de ‘Og
3,12
Ce pays-là, nous en prîmes possession dans ce même temps. Depuis Aroer sur le torrent d'Arnon, plus la moitié du mont Galaad avec ses villes, je le donnai aux tribus de Ruben et de Gad;
Et ce pays-là
Celui dont il vient d’être question, du torrent du Arnon au mont ‘Hermon
Depuis ‘Aro‘ér
Ces mots ne sont pas à relier au début du verset, mais à la fin, à : « j’ai donné au Reouvéni et au Gadi ». Quant à la prise de possession, elle s’est étendue jusqu’au mont ‘Hermon
3,13
et le reste du Galaad et tout le Basan, où régnait Og, je le donnai à la demi-tribu de Manassé, tout le district de l'Argob, enfin tout le Basan, lequel doit se qualifier terre de Rephaïtes.
Celui qui est appelé pays des Refaïm
C’est lui que j’ai donné à Avraham (Beréchith 15, 20)
3,14
Yaïr, descendant de Manassé, s'empara de tout le district d'Argob, jusqu'aux confins de Ghechour et de Maaca, et lui donna son nom, appelant le Basan Bourgs de Yaïr, comme on l'appelle encore aujourd'hui.
3,15
A Makhir je donnai le Galaad.
3,16
Et aux enfants de Ruben et de Gad, je donnai depuis le Galaad jusqu'au torrent d'Arnon, le milieu du torrent servant de limite; puis, jusqu'au torrent de Jaboc, limite du côté des enfants d'Ammon;
Le milieu du torrent et la limite
La totalité du torrent, ainsi que la rive opposée, c’est-à-dire : lui compris, et plus encore
3,17
et la plaine avec le Jourdain pour limite, depuis Kinnéreth jusqu'à la mer de la plaine ou mer Salée, sous le versant oriental du Pisga.
Depuis Kinnèreth
Elle s’étendait depuis la rive ouest du Yardén, et l’héritage des descendants de Gad s’étendait depuis la rive est du Yardén, la largeur du Yardén en face leur étant également attribuée, de même que la rive opposée jusqu’au Kinnèreth. C’est ce que veulent dire les mots : « et le Yardén et la limite », à savoir le Yardén et sa rive opposée
3,18
Je vous donnai, en ce temps-là, l'ordre suivant: "L'Éternel, votre Dieu, vous accorde ce pays en toute possession. Mais vous marcherez en armes à la tête de vos frères, les enfants d'Israël, vous tous, hommes vaillants.
Je vous ai ordonné
Il s’est adressé ici aux descendants de Reouven et de Gad
Devant vos frères
C’est eux qui marchaient devant Israël au combat, parce qu’ils étaient vigoureux, et les ennemis tombaient devant eux, comme il est écrit : « Il a déchiré le bras, même le sommet de la tête » (infra 33, 20)
3,19
Vos femmes seulement, vos familles et votre bétail (je sais que vous avez un nombreux bétail) demeureront dans les villes que je vous ai données.
3,20
Quand l'Éternel aura assuré le sort de vos frères comme le vôtre, quand ils seront, eux aussi, en possession du pays que l'Éternel, votre Dieu, leur destine de l'autre côté du Jourdain, alors vous retournerez chacun à l'héritage que je vous ai donné."
3,21
J'exhortai Josué en ce temps-là, disant: "C'est de tes yeux que tu as vu tout ce que l'Éternel, votre Dieu, a fait à ces deux rois: ainsi fera l'Éternel à tous les royaumes où tu vas pénétrer.
3,22
Ne les craignez point, car c'est l'Éternel votre Dieu, qui combattra pour vous."
3,23
J'implorai l'Éternel à cette époque, en disant:
J’ai supplié
La notion de « supplication » implique toujours l’idée de don gratuit. Et quand bien même les justes pourraient s’appuyer sur leurs bonnes actions, ils ne demandent à Hachem qu’un don gratuit. Etant donné qu’Il lui avait dit : « … je ferai faveur à qui je ferai faveur » (Chemoth 33, 19), il s’est adressé à Lui en termes de supplication. Autre explication : C’est là une des dix manières de désigner la prière, comme indiqué dans le Sifri
En ce temps-là
Après que j’ai conquis le pays de Si‘hon et de ‘Og, j’ai pensé que le vœu [d’interdiction d’entrée en Erets Yisrael] avait peut-être été annulé (Sifri)
En disant
C’est là un des trois endroits où Mochè a dit à Hachem : « Je ne te laisserai pas que tu ne m’aies fait savoir si tu vas exaucer ma demande ou non !
3,24
"Seigneur Éternel déjà tu as rendu ton serviteur témoin de ta grandeur et de la force de ton bras; et quelle est la puissance, dans le ciel ou sur la terre, qui pourrait imiter tes œuvres et tes merveilles?
Hachem Eloqim
Miséricordieux dans la justice
Tu as commencé à faire voir à ton serviteur
Il a commencé de se lever et de prier, bien que le décret ait déjà été promulgué. Il lui a dit : « C’est de toi que je l’ai appris, puisque tu m’as dit : “ Et maintenant laisse-moi… ” (Chemoth 32, 10) Est-ce donc que je t’agrippais ? Non ! C’était pour ménager une entrée en matière, en ce que c’est de moi qu’il dépendait de prier pour eux. Je pensais pouvoir agir maintenant de la même manière.
Ta grandeur
C’est ton attribut de bonté. De même a-t-il dit : « Et maintenant, que la puissance de Hachem “s’agrandisse” donc… » (Bamidbar 14, 17)
Et ta main
C’est ta main droite, tendue à tous ceux qui viennent au monde
La forte
Car tu contiens par la miséricorde l’attribut « fort » de justice
Car quel est le Qél…
Tu ne ressembles pas à un roi de chair et de sang qui a des conseillers et des assistants qui retiennent sa main quand il veut agir avec bonté et déroger à ses habitudes. Toi, tu n’auras personne pour retenir ta main si tu décides de me pardonner et de révoquer ton décret. Selon le sens littéral, « tu as commencé à faire voir à ton serviteur » la guerre de Si‘hon et de ‘Og, ainsi qu’il est écrit : « Vois, j’ai commencé de donner devant toi… » (supra 2, 31). Montre-moi [aussi] la guerre des « trente et un rois »
3,25
Ah! Laisse-moi traverser, que je voie cet heureux pays qui est au delà du Jourdain, cette belle montagne, et le Liban!"
Je passerai
Le mot na (« de grâce ») signifie toujours une imploration (Berakhoth 9a)
Cette bonne montagne-là
Il s’agit de Jérusalem (Berakhoth 48b)
Et le Levanon
Il s’agit du Temple (Yoma 39b)
3,26
Mais l'Éternel, irrité contre moi à cause de vous, ne m'exauça point; et l'Éternel me dit: "Assez! Ne me parle pas davantage à ce sujet.
Hachem a été irrité
Il s’est empli de colère (Sifri)
A cause de vous
C’est vous qui en avez été la cause. C’est comme dans : « Ils L’ont irrité aux eaux de Meriva, et Il fit du mal à Mochè à cause d’eux » (Tehilim 106, 32)
Assez (rav) pour toi
Pour que l’on ne dise pas : « Comme le maître (rav) est dur ! Comme le disciple est entêté et incommode ! » (Sota 13b). Autre explication : « Beaucoup (rav) pour toi ! » – Il t’est réservé bien plus que cela, grand (rav) est le bonheur qui t’est destiné (Sifri)
3,27
Monte au sommet du Pisga, porte ta vue au couchant et au nord, au midi et à l'orient, et regarde de tes yeux; car tu ne passeras point ce Jourdain.
Et regarde de tes yeux
Tu m’as demandé (verset 25) de pouvoir voir le bon pays. Je vais te le montrer dans sa totalité, comme il est écrit : « Hachem lui fit voir “tout” le pays » (infra 34, 1)
3,28
Donne des instructions à Josué, exhorte-le au courage et à la résolution; car c'est lui qui marchera à la tête de ce peuple, lui qui les mettra en possession du pays que tu vas contempler."
Et ordonne à Yehochou‘a
Informe-le des fatigues, des fardeaux et des disputes
Et fortifie-le et affermis-le
Par tes paroles, afin que son cœur ne mollisse pas et qu’il ne se dise : « De même que mon maître a été puni à cause d’eux, de même finirai-je par être puni à cause d’eux ! » Je lui garantis qu’il traversera [le Yardén] et qu’il fera hériter [Israël du pays]
Car lui
S’il marche à leur tête, ils hériteront, et sinon ils n’hériteront pas. C’est ainsi que l’on découvre que, lorsqu’il a envoyé une partie du peuple contre Ha‘aï et que lui-même est resté sur place, « les gens de Ha‘aï en ont tué environ trente-six hommes » (Yehochou‘a 7, 5). Et lorsqu’il est tombé sur sa face, Il lui a dit : « Lève-toi (qoum), va ! » (ibid. verset 10), le mot qoum étant écrit sans waw entre le qof et le mèm, [c’est-à-dire :] « Toi qui “es resté debout” à ta place et qui as envoyé mes enfants à la guerre, pourquoi tombes-tu sur ta face ? N’ai-je pas dit à ton maître Mochè : “S’il marche ils marcheront, et s’il ne marche pas ils ne marcheront pas” ?
3,29
Nous demeurâmes ainsi dans la vallée, en face de Beth-Peor.
Nous avons demeuré dans la vallée…
Vous vous êtes accouplés à l’idolâtrie, mais malgré cela, « écoute les statuts » (verset suivant) et tout sera pardonné. Tandis que moi, je n’ai pas mérité d’être pardonné (Sifri)
« écoute les statuts » (verset suivant)
et tout sera pardonné. Tandis que moi, je n’ai pas mérité d’être pardonné (Sifri)
Tout déplacement vers le nord est appelé une « montée »