Albert croise Lucien un ami d’enfance :
« Simon, quel plaisir, il faut absolument que tu viennes dîner à la maison ce soir ».
Albert se dépêche d’annoncer la nouvelle à son épouse. Le couple se prépare, puis la sonnette retentit. Albert ouvre la porte et accueille Lucien avec beaucoup de chaleur, puis le présente à son épouse.
- « Mon amour, ma chérie, ma merveille, je te présente mon vieil ami Simon !
Plus tard, Albert félicite son épouse pour son repas :
- « Ma beauté, ma chérie, ma tour Eiffel, quel repas merveilleux tu nous as préparé ! »
Lucien se penche vers Albert et lui glisse : « C’est merveilleux, vous êtes mariés depuis 25 ans et tu parles toujours avec autant de délicatesse à ton épouse ! »
- « Arrête, arrête, j’ai oublié son prénom !»
La Paracha de cette semaine, Tetsavé, poursuit la description du Michkan entamée par la Paracha Térouma, et au fil des versets, la Torah nous rappelle l’importance de notre relation au sacré et à la sainteté, mais aussi les dangers de la familiarité.
Hachem précise dans notre texte un principe fondamental (Chémot, 25, 8) : « C'est là que Je Me mettrai en rapport avec les enfants d'Israël et ce lieu sera sanctifié par Mon honneur ». Et Rachi de commenter ce verset de la manière suivante :
Par Mon honneur (Bikhvodi) : Car Ma Chékhina y résidera. Quant à l’interprétation midrachique, elle est la suivante : Il ne faut pas lire : Bikhvodi (par Mon honneur) mais « Bimekhoubadaï » (par Mes honorés), allusion à la mort des fils de Aharon qui aura lieu le jour où l’on dressera le tabernacle (Zeva‘him 115b). C’est ce que dira Moché : « C’est là ce que déclara Hachem en disant : "Je serai consacré en ceux qui Me sont proches" »(Vayikra 10, 3). Et où l’avait-t-Il déclaré ? « Il sera sanctifié par Mon honneur ».
Le commentaire de Rachi est particulièrement précieux car il indique finalement que, pour le Midrach, la maison de D.ieu est moins sanctifiée par la présence d’Hachem, Son honneur, ou Sa sainteté naturelle que par « Ses honorés », ceux dont Il est proche, qui Le servent, ou Lui rendent visite dans le Temple.
Finalement, selon cette lecture, la sainteté du Temple n’est pas liée à Celui qui y réside, mais tient davantage à la conduite de ceux qui le fréquentent et qui y accomplissent le service sacré.
On comprend déjà mieux pourquoi la Torah insiste tant sur toutes ces règles minutieuses qui encadrent le service, les personnes habilitées à s’y rendre, les procédures à respecter, les vêtements à porter, leur composition etc. Tout ce cérémonial, auquel on doit bien sûr rajouter les règles de pureté et d’impureté qui conditionnent la possibilité de se rendre au Temple ou non, ont pour objectif de réguler la relation du peuple à la sainteté, d’en faire un évènement rare et solennel et d’éviter la banalisation du sacré.
Ce dont se méfie la Torah également, à travers toutes ces précautions, c’est le sentiment de « familiarité » qui peut s’emparer du fidèle dans sa relation à D.ieu. Cette familiarité a ceci de dangereux qu’elle fausse le regard de l’individu : elle l’amène à tenir pour acquis des privilèges qui doivent se mériter et l’incite à se dispenser d’une forme de retenue pourtant nécessaire au respect.
La familiarité peut ainsi devenir le chemin le plus court menant à l’ingratitude, car elle émousse le sentiment de rareté et de privilège qui, généralement, amène l’homme à exprimer sa reconnaissance et sa joie, et banalise le merveilleux. Cet écueil peut expliquer, au moins en partie, les réactions de révolte parfois incompréhensibles des Bné Israël peu de temps après avoir vécu des miracles inouïs. La proximité miraculeuse qui régnait entre Hachem et Son peuple se transformait, aux yeux d’une partie du peuple, en une forme de familiarité, où la mauvaise foi le disputait à l’ingratitude.
Comme chacun le comprend, ce danger ne guette pas seulement l’homme dans sa relation à Hachem, mais également dans sa relation à autrui, et souvent aux plus proches. Il suffit de prendre l’exemple de la relation entre les parents et les enfants pour trouver une illustration sur-mesure. Les enfants sont bien souvent prompts à oublier tout le dévouement de leurs parents pour leur tenir rigueur du dernier refus ou de la dernière réprimande, et relire ainsi toute leur histoire à l’aune exclusive de ce dernier évènement.
De même, entre les époux, la proximité quotidienne peut inciter, à tort, à se dispenser des formules de politesse, des égards et de la patience que l’on témoigne pourtant facilement aux personnes beaucoup moins proches.
La proximité affective permanente, qui est une chance, est ainsi menacée par sa banalisation. Cette dernière amène ainsi parfois l’homme à occulter la profondeur des sentiments, et laisse place à une exigence permanente et à des expressions de mauvaise foi, où l’homme feint de tenir rigueur à son prochain pour ce qui ne sont parfois que des détails.
Il faudrait probablement prendre le temps de relire tous les rituels prescrits par la Torah dans notre Paracha, et examiner dans quelle mesure ils peuvent se transposer dans notre vie en nous aidant à faire échec à la « familiarité » qui affadie et banalise le réel. Peut-être pouvons-nous retenir, du soin extrême apporté à la tenue vestimentaire du Kohen Gadol, que les habits d’un homme témoignent le respect qu’il manifeste à son entourage, ou encore, des clochettes qui tintaient lorsque le Kohen Gadol se déplaçait, qu’il est délicat d’annoncer sa venue et ne pas surprendre ses proches, y compris dans son foyer.
Il était donc essentiel pour la Torah de mettre en place, autour du Temple et de la notion de sainteté, des barrières qui régulent l’accès du peuple au sacré, l’encadrent et le raréfient afin de le préserver. Voilà pourquoi D.ieu précise également l’exigence éminente qui s’applique à ceux qui sont proches de Lui : ce sont eux qui sanctifient le Temple par leur comportement, leur retenue et la distance qu’ils préservent avec le sacré. Toutes les règles et procédures qu’ils doivent respecter sont destinés à les aider dans cette voie, afin qu’ils perçoivent bien la solennité de leur responsabilité et échappent au sentiment de familiarité.
Dans la Haftara de cette semaine, le prophète Ezechiel ne dit pas autre chose lorsqu’il rappelle et répète ce qu’est « la loi du Temple » (Torat Habayit). Au-delà des procédures et détails, elle se résume en un mot : sa sainteté, c’est-à-dire sa séparation radicale avec les activités humaines (Ezechiel, 43, 12) : « Voici la règle relative au temple : situé sur le sommet de la montagne, tout son circuit à l'entour est éminemment saint. Telle est la règle relative au temple ».
Avec l’aide d’Hachem, puissions-nous avoir le mérite de toujours mesurer la chance que nous avons d’être entourés des personnes qui nous sont proches, de vivre cette relation sous le signe de la bonté, du respect et de l’affection et ne pas dégrader cette relation par une familiarité inopportune. Cela nous aidera probablement à savoir comment nous comporter avec le troisième Temple, le plus tôt possible avec l’aide d’Hachem.
Alors que Barack Obama est en visite officielle aux Etats-Unis et qu’il s’entretient avec Bibi Netanyahu sur les dernières innovations d’Israël, Bibi lui présente un téléphone unique au monde.
- « Tu vois avec ce téléphone, avec un bouton, je peux appeler où je veux ! » avance Bibi.
- « C’est-à-dire ? »
- « Avec la touche 2, j’appelle le Vatican directement ! Mais attention, 300 $ la minute ! »
- « Avec la touche 3, je t’appelle à la Maison Blanche ! 250 $ la minute. »
- « Avec la touche 4, tu ne me croiras pas, j’appelle la station spatiale internationale ! 1000 $ la minute ! »
- « Mais c’est incroyable ! Et la touche 1, elle sert à quoi ? Tu l’as sautée ? »
- « Non, je ne peux pas en parler… »
- « Arrête, on vient de parler tous les secrets défense, dis-moi… »
- « Tu ne le répètes pas ! »
- « Non, bien sûr, dis moi… »
- « J’appelle l’Eternel au Ciel ! »
- « Quoi ! Mais c’est incroyable ! Combien ça coûte la minute ? 1 milliard !
- « Non, 1 shekel ! Ici, c’est une communication locale ! »