Dans la paracha de cette semaine (Ekev), Hachem nous promet de nous envoyer toutes les bénédictions si nous écoutons les mitsvot.
Le ‘Hida (dans son livre Pniné Ha’hida) s’interroge sur cette promesse. En effet, à la fin de la paracha de la semaine dernière, la Torah nous dit de garder les mitsvot qu’Hachem nous ordonne de faire aujourd’hui. Le Talmud explique que la Torah a précisé « aujourd’hui » afin de nous dire qu’aujourd’hui, dans ce monde-ci, il faut faire les mitsvot. La récompense ne viendra que demain, dans le monde futur.
Il faut comprendre cette apparente contradiction : la Torah nous dit que la récompense des mitsvot apparait dans le monde futur uniquement, puis le verset d’après, la Torah nous promet des récompenses dans ce monde-ci si nous écoutons les mitsvot.
Le ‘Hida explique qu’il existe deux raisons d’être récompensé : premièrement pour chaque mitsva que l’on accomplit, on recevra un grand mérite, et ce pour chaque mitsva et chaque geste en l’honneur d’Hachem.
Deuxièmement, Hachem veut nous récompenser sur la volonté de faire les mitsvot. En effet, Hachem a créé le monde sous condition que les enfants d’Israël accepteront d’accomplir les mitsvot. Si nos ancêtres n’avaient pas accepté, après la sortie d’Egypte, d’accomplir les mitsvot, le monde serait retourné au néant. (Voir Rachi dans Parachat Béréchit). Ceux qui acceptent et qui veulent accomplir les mitsvot, donnent la possibilité au monde de tenir. Il leur revient donc le droit de recevoir les bénédictions et les profits de ce monde.
Ainsi, explique le ‘Hida, il n’y a pas de récompense sur les mitsvot dans ce monde-ci, mais dans le monde futur. Cependant, Hachem nous récompense dans ce monde-ci pour notre volonté d’accomplir l’ensemble des mitsvot.
Notons que lorsque nous comprenons la raison de notre existence, il est facile d’accepter sur soi d’accomplir les mitsvot.
Le Messilat Yécharim rappelle qu’il faut comprendre que nous ne sommes pas descendus sur terre pour profiter des plaisirs qui existent ici. En effet, la plupart des gens n’arrivent pas à profiter le centième de ce qui existe sur terre. Il existe tellement de difficultés et de problèmes dans ce monde, qu’il est impensable qu’Hachem l’a créé pour profiter.
Comme le disent nos Sages, la seule raison de notre vie ici sur terre est de préparer notre âme à vivre éternellement dans la joie et les plaisirs du monde futur. Ceci n’est possible qu’en accomplissant les mitsvot. Chaque mitsva et chaque mot de Torah nous permettent d’accéder et de construire un monde futur plus grand et profitable.
En réfléchissant sur ce principe, nous n’aurons plus de difficultés d’accepter sur nous toutes les mitsvot !
Nous chercherons sans arrêt à participer à des cours de Torah, dans lesquels nous méritons d’accomplir des milliers de mitsvot (car chaque mot de Torah est une mitsva) ! De même pour toutes les mitsvot, même celles qui nous demandent de délaisser certains profits éphémères et momentanés de ce monde ici bas.
Après cette première explication, le ‘Hida donne une seconde réponse au nom du Zér’a Baroukh : Hachem ne récompense pas les mitsvot dans ce monde-ci, mais uniquement dans le monde futur (où le salaire pour les mitsvot a une proportion inimaginable !). Cependant, Hachem récompense dans ce monde-ci la joie avec laquelle on accomplit les mitsvot !
La récompense principale se fera dans le monde futur, mais on recevra aussi sur terre des bénédictions, pour avoir servi Hachem dans la joie.
Précisons que servir Hachem dans la joie n’apporte pas seulement des bénédictions matérielles, mais aussi spirituelles ! En effet, le Arizal, qui a mérité d’atteindre un niveau inimaginable, a une fois témoigné qu’il avait reçu autant d’aide providentielle par mérite de la joie qu’il mettait dans chaque mitsva !
A la lueur de ces deux magnifiques commentaires du saint ‘Hida, imprégnons-nous de la Kédoucha de la Torah : en développant notre volonté d’accomplir les mitsvot, et dans la joie, nous mériterons sans aucun doute de toutes les bénédictions, spirituelles et matérielles !