Dans la paracha de cette semaine, Térouma (25, 2), il est dit : "Ils prendront pour moi une offrande prélevée".
A propos de l’expression « Ils prendront pour moi », Rachi écrit : « pour mon nom et pour mon honneur. »
Nous apprenons de là que l’homme doit s’efforcer d’accomplir toutes les mitsvot pour l’honneur de D.ieu et non pas pour des motivations subalternes. En outre, par le biais de pensées pures, il a la possibilité de sublimer même les gestes les plus mondains en actes spirituels.
C’est ce que souligne le ’Hafets ’Haïm dans la parabole suivante :
Un homme dirigeait un commerce florissant qui proposait toutes sortes de marchandises importées de contrées étrangères. Toutefois, n’ayant pas le temps de courir toutes les foires qui se tenaient dans différents pays pour renouveler son stock, il engagea des employés pour s’y achalander à son intention.
Il va sans dire que tout le temps où les employés se trouvent en déplacement, il incombe au commerçant de payer leur salaire, y compris la nourriture, la boisson et le gîte, depuis le moment où ils quittent la ville jusqu’à leur retour.
Peut-il prétendre ne devoir les rémunérer uniquement les journées passées effectivement à la foire et non pas celles consacrées au voyage aller ou retour sous prétexte qu’ils ne sont pas en train d’acheter de la marchandise à son intention ? Il est évident que cet argument dénué de tout
fondement n’a aucune chance d’être pris en compte car depuis le moment où ils quittent la ville, jusqu’au moment où ils y reviennent, les employés sont commissionnés par leur patron et ce dernier n’a donc aucun droit de les priver de leur salaire intégral.
De même, conclut le ’Hafets ’Haïm, durant toute sa vie, l’homme se fatigue pour assurer son gagne-pain. Toutefois, il doit savoir qu’il a la possibilité d’insuffler un esprit de spiritualité dans cette activité. Comment ? En consacrant tous ses gestes et ses pensées au service divin et en décidant en son for intérieur que toutes ses activités mondaines comme manger, dormir ou travailler sont uniquement destinées à lui permettre de mieux servir son Créateur. Par exemple, lorsqu’il dirige son commerce, il doit penser qu’il le fait pour assurer sa propre subsistance et celle de sa famille et ne pas avoir besoin de dépendre de la charité d’autrui, cela afin de pouvoir ensuite fixer des temps d’étude pour la Torah et le service divin à chaque moment libre. Avec une telle optique, l’homme parvient à sanctifier tous ses gestes, ses actes et ses affaires. Car tout son labeur n’est motivé que par un seul objectif : servir le Tout-Puissant !
De cette manière, même ses activités mondaines seront considérées comme des activités spirituelles et il recevra pour elles un grand salaire de D.ieu, à l’image de cet employé qui, même durant ses déplacements, reçoit un salaire intégral de la part de son patron.