Elève du Collel Vayizra' Itshak, Rav Mordékhai Steboun vous offre 3 jolies perles d'enseignements sur la Paracha de la semaine, afin d'agrémenter spirituellement votre table du Chabbath !
Baba Salé : le vrai serviteur
« Et si l’esclave dit qu’il aime son maître… » (21,5)
Le Or Ha’haïm nous explique sur ce verset que le serviteur se réjouit de servir son maître, même si ses forces l’ont abandonné. Il désire servir son maître avec toujours la même intensité.
Il est connu que servir Hachem au-delà de ses forces permet d’atteindre des niveaux élevés dans le service divin. L’histoire suivante sur Baba Salé est connue de tous, mais sa conclusion ne l’est pas autant.
A la fin du Chabbath, la communauté de Nétivot s’apprêtait à faire la bénédiction de la Lune comme chaque mois, mais le ciel était très nuageux. Ils se retournèrent vers le Tsaddik pour voir qu’elle serait sa réaction, lorsque celui-ci saisit sa canne en direction du ciel et l’inclina de droite à gauche. L’incroyable se réalisa : les nuages laissèrent place à la lune et toute la communauté put réciter la bénédiction.
On interrogea alors le Tsaddik pour savoir s’il détenait un pouvoir sur la lune, celui-ci répondit que cette histoire ne débuta pas à Nétivot, mais il y a plusieurs années dans la ville de Lyon en France.
« Lorsque j’étais à Lyon, j’ai voulu réciter la bénédiction sur la lune, mais ce fut impossible en raison des conditions météorologiques. On m’expliqua alors que dans la ville de Marseille, à 380 km de Lyon, il était possible d’accomplir la Mitsva dans de bonnes conditions. »
Sans perdre un instant, le Tsaddik voyagea jusqu'à Marseille afin de prononcer la bénédiction !
Baba Salé aurait pu se dire qu’il n’était pas nécessaire de voyager aussi loin. Non ! Il se fatigua pour accomplir la Mitsva.
Celui qui se sacrifie pour accomplir une Mitsva, obtient, dans une certaine mesure, un contrôle sur cette Mitsva afin de la réaliser pleinement.
Le Mékoubal et le prêtre
« Tu amèneras les prémices de la terre dans la maison d’Hachem, tu ne cuiras pas le chevreau dans le lait de sa mère. » (23,19)
Le Rav Yéhouda Petaya, un des grands Mékoubalim de Babel, raconte dans son livre l’histoire suivante :
Un grand Rav était le conseiller du roi. Un jour, alors que le Rav se tenait aux côtés du roi, le prêtre arriva les mains chargées de fruits délicieux.
Le roi le regarda avec étonnement : « Ces fruits ont l’habitude d’être cueillis au printemps, et nous sommes actuellement au début de l’hiver, comment as-tu fais pour avoir de tels fruits sur ta terre ? »
Le prêtre répondit : « Je me suis bien occupé de la terre, et je l’ai arrosée avec un liquide spécial, et ainsi j’ai pu obtenir ces fruits avant tout le monde. »
Le roi se retourna vers le Rav et lui dit : « Si vous, les juifs, êtes aussi sages que vous le prétendez, dis-moi quel liquide spécial le prêtre a utilisé pour ces fruits ? »
Le Rav ne savait pas quoi répondre, lorsque lui vint l’idée suivante : « Il a utilisé un liquide à base de viande et de lait en même temps. »
Le prêtre était confus. Il ne comprenait pas comment le Rav pouvait savoir quel était l’origine de ce liquide.
« Comment as-tu deviné ? », demanda le prêtre.
« Il y a une allusion dans la Paracha Michpatim, répondit le Rav, où le verset des prémices de la terre est juxtaposé à l’interdit de faire cuire le lait et la viande en même temps… »
La vérité et rien que la vérité
« Tu t’éloigneras des paroles mensongères. » (23,7)
La réprimande du Steipeler, au sujet de l’importance de dire la vérité en permanence, est célèbre. Et nous pouvons tous en tirer un enseignement.
La réprimande est arrivée lorsqu’un monsieur lui remit un petit papier pour avoir une bénédiction du Rav, sur lequel était écrit : « Ma femme désire une bénédiction pour avoir des garçons ».
Le Steipeler lut le papier et s’écria : « Mais est-ce uniquement ta femme qui veut des garçons, et toi tu n’en veux pas ?! Il faut écrire toute la vérité sans erreur ! »