Elève du Collel Vayizra' Itshak, Rav Mordékhai Steboun vous offre 3 petits trésors d'enseignements sur la Paracha de la semaine, afin d'agrémenter spirituellement votre table du Chabbath !
 

La vérité à tout prix

« Nous ne pouvons nous présenter devant ce personnage, notre jeune frère n'étant point avec nous » (Béréchit 44, 26)

Un jour, un cadavre fut découvert dans la ville de Karlin. Près de lui, on trouva également un couteau. Dès lors, la peur s’installa dans la communauté juive.

Au cours de l’enquête, les soupçons se portèrent sur le Rav de la ville, le Rav Chmouel Levy, car le couteau provenait de sa maison. Bien entendu, il s’agissait d’un coup monté par les ennemis des juifs. Immédiatement, les gens de la communauté conseillèrent au Rav de nier que le couteau lui appartenait.

Mais le Rav refusa de mentir. Il reconnut que le couteau était effectivement à lui, tout en ajoutant qu’il n’était pas concerné par cette affaire de meurtre. Finalement, après une enquête plus approfondie, les autorités innocentèrent le Rav.

Par la suite, le Rav s’exprima ainsi aux personnes qui lui avaient conseillé de mentir :

« Savez-vous pourquoi j’ai préféré dire la vérité ? Lorsque Yossef demanda à voir son frère Binyamin, Yéhouda aurait très bien pu mentir. En effet, il lui aurait été facile de prendre un autre enfant et de prétendre qu’il s’agissait de son petit-frère Binyamin !

Au lieu de cela, Yéhouda déclara : « Nous ne pouvons nous présenter devant ce personnage, notre jeune frère n'étant point avec nous ! »

Yéhouda préféra dire la vérité même dans une situation de danger. Qui suis-je pour faire le contraire ? »
 

Plus de questions !

« Je suis Yossef » (Béréchit 45, 3)

Le ‘Hafets ‘Haïm enseigne que lorsque les frères de Yossef descendirent en Egypte pour la première fois, ce dernier les accusa d’être des espions. Les frères se demandèrent alors pourquoi ils devaient se voir accuser d’une telle chose. De même, lors de la deuxième descente en Egypte, ils s’interrogèrent également sur les agissements d’Hachem.

Cependant, au moment où ils entendirent leur frère prononcer les mots : « Je suis Yossef », ils n’avaient plus aucune question car tout était devenu clair.

Le ‘Hafets ‘Haïm ajoute que de nos jours, les gens se posent également des questions sur les raisons des « injustices » de ce monde, et particulièrement sur celle-ci : « Pourquoi Hachem fait-Il souffrir les Tsadikim tandis que les impies réussissent dans la vie ? »

La réponse est simple : lorsque nous entendrons D.ieu proclamer « Je suis Hachem », toutes nos interrogations disparaîtront instantanément…
 

Une réprimande accablante

« Il dit à ses frères : « Je suis Yossef, mon père vit-il encore ? » Mais ses frères ne purent lui répondre, car il les avait frappés de stupeur » (Béréchit 45, 3)

Le Rav Rubinstein écrit qu’à propos de ce verset, le Midrach Raba s’exprime ainsi : « Malheur à nous au jour du jugement, malheur à nous au jour de la réprimande ! »

En hébreu, les termes réprimande et preuve ont la même racine. Ainsi, lorsqu’on réprimande une personne, ou lui prouve par cela qu’elle a mal agi.

Le Rav de Brisk demanda un jour à ses élèves : « Où se situait la réprimande de Yossef ? Il n’a fait que révéler sa véritable identité et demander des nouvelles de son père ! »

Lorsque Yossef voulut garder Binyamin à ses côtés, Yéhouda demanda à Yossef d’avoir pitié de son père âgé, car celui-ci pourrait mourir de chagrin si Binyamin lui était enlevé.

A cela, Yossef répondit : « Je suis Yossef, mon père vit-il encore ? » Autrement dit : « Lorsque vous m’avez vendu, pourquoi n’avez-vous pas tenu compte de sa peine comme vous le faites à présent ? Ne pensiez-vous pas qu’il pouvait en mourir ? »

Après avoir entendu cela, les frères fut incapables de lui répondre. Yossef s’était servi des propres paroles de Yéhouda contre lui.

Ainsi, il en sera de même au moment de notre jugement devant Hachem : nous resterons bouche bée face à ce qui nous sera reproché.
 

Chabbath Chalom