"Noa'h était Tsadik dans sa génération." C'est par ces quelques mots que la Torah présente le contexte apocalyptique qui annonce l'avènement du Déluge dans la Paracha de la semaine.

L'histoire d'un contraste total entre d'un côté, une société corrompue du plus grand au plus jeune − jusqu'aux animaux, aux plantes −, qui se comportaient de manière dépravée en s'associant avec d'autres espèces et de l'autre, une famille unie, soudée, mobilisée autour de la construction d'un bateau, d'une arche, en pleine terre.

Une génération obnubilée par la volonté d'assouvir ses désirs, ses pulsions, et viscéralement déterminée à s'affranchir de toute contrainte, sociale ou naturelle.

Au-delà, se dessinait une obsession de se libérer du joug de sa condition de créature, de se rebeller contre le Roi du monde, le Créateur.

Démarches purement individuelles, locales, non coordonnées, mais qui obéissaient au seul but de repousser le fait même du Divin.

Cette frénésie de débauche a conduit l'humanité à sa perte, au déluge.

Trêve momentanée

La Tour de Babel a pris le relais, plus structurée, davantage initiée, mais animée des mêmes thèses.

Nimrod et l'humanité voulait à nouveau se soustraire au joug Divin, mais moyennant un projet concerté, pas tant en guerroyant contre leur Créateur, comme peuvent le décrire certaines interprétations simplistes, mais davantage en s'unissant, en faisant corps contre le Maître du monde.

La génération du déluge était, elle, par trop individualiste, éclatée, divisée, même si leur révolte était fondée, pour pouvoir aboutir à leurs fins.

En fédérant l'ensemble de l'humanité, en mobilisant tous les esprits autour d'un projet commun, Nimrod et son peuple accédaient à une dimension reconnue, voire divine, de taille à rivaliser, telle la Créature contre son Créateur.

Noa'h a pourtant traversé ces deux époques, sans férir, sans se détourner un instant de sa foi.


Lui, ses enfants ainsi que leurs femmes respectives

À construire pendant 120 ans un bateau en pleine terre − projet insensé −, à suivre des lois, des préceptes, une morale que lui seul appliquait, et surtout à gérer et mener sa famille au milieu d'un monde en décadence, opposé au Divin.

Un pari réussi, pour une raison essentielle : Noa'h est resté fidèle à la Loi, à Son Créateur, et n'a jamais cherché à comprendre ou juger les desseins du Maître du monde.

Bien que son environnement fût décadent, bien que les choses perdirent tout leur sens, que de valeurs il n'y eût plus, Noah s'est contenté de construire une Téva, une Arche, quitte à devenir marginal, pour préserver les siens autour d'un message unique.


Un message bien actuel aujourd'hui

À l'intention de tous ceux qui se noient, de foyers qui disparaissent sous les flots de la débauche, et surtout auprès de nos jeunes emportés dans le tourbillon social, et qui sombrent dans cette dépravation médiatique mondiale, il est plus que temps de construire sa propre Téva, et de l'emplir de nos valeurs de Torah et de Mitsvot.

Comme nous l'ont d'ailleurs enjoint Nos Sages, il y a 2000 ans, pour la fin des Temps.

Notre génération ne propose plus d'alternative.