Un jour, un fidèle de la synagogue ‘hassidique de Nadvorna contacta le Gabaï (administrateur) pour s'assurer qu’il pourrait obtenir la montée au Maftir, lire la Haftara et officier pour la prière de Moussaf, le Chabbath, un mois plus tard, jour de la Azkara (anniversaire du décès) de sa mère.
L'administrateur de la synagogue après avoir consulté son agenda, confirma au fidèle, que sa demande était acceptée favorablement.
Ce Chabbath-là, l'homme arriva tôt à la synagogue, attendant impatiemment la montée du "Maftir" pour procurer un sentiment de plaisir à sa mère décédée.
Cependant, quelques minutes après être arrivé a la synagogue, il remarqua la présence d’un étranger qui ne comptait pas parmi les fidèles réguliers de la synagogue, en pleine discussion avec l’administrateur de la synagogue. Intrigué, notre homme se rapprocha pour entendre de plus près la nature du débat, et à sa grande surprise, il réalisa que l'invité demandait, ni plus ni moins, d’être appelé pour la montée du Maftir et d’officier pour Moussaf.
Immédiatement, un conflit intérieur éclata chez ce fidèle : "Maître du monde, y a-t’il une justice dans ce bas-monde ? Je prie ici de manière assidue, et j’ai réservé cette montée depuis un mois, et cet homme voudrait "voler" ma montée tant convoitée ?!"
De l’autre côté, une voix calme chuchota en lui pour lui suggérer de lâcher prise. "Après tout, nous ne comprenons même vraiment de quelle manière une montée à la Torah ou un office permettent l'ascension des âmes dans le monde supérieur. A savoir si le renoncement n'est pas plus bénéfique encore pour l'élévation de l'âme..."
Notre fidèle s’approcha encore de l’administrateur et l’informa qu’il était disposé à céder sa place à l'invité. L’administrateur, ne l’entendant pas de cette oreille s’exclama : "Pas question ! Il y a un règlement intérieur dans cette synagogue, et les membres de notre communauté ont des droits ici !"
Le fidèle, de son côté persista : "Non, M. l’administrateur, je renonce à ma demande initiale, et je me contenterai d’une autre montée à la Torah. Laissez l’invité monter au Maftir et officier pour Moussaf. Je veux à tout prix éviter une querelle."
Face à l’attitude déterminée du fidèle, l’administrateur céda et c'est donc l’invité qui monta au Maftir et officia pour la prière de Moussaf.
Le lendemain, le fidèle arriva à la synagogue, ému et agité, et relata à l’administrateur ce qui lui était arrivé durant la nuit : "Dans mon rêve, ma défunte mère m’est apparue toute rayonnante et me dit : 'Mon très cher fils, j'ai reçu une autorisation spéciale du Tribunal Céleste, pour descendre dans ce monde, afin de te remercier. Sache que je n’ai jamais éprouvé un sentiment d’élévation aussi grand que celui ressenti aujourd’hui, au moment où tu as cédé la montée à la Torah. (Rav Acher Kobelsky)
"... et que nul ne soit comme Kora’h et son assemblée, ainsi qu’Hachem l’a annoncé à Moché." (Bamidbar 17, 5) - Hachem nous enjoint de ne pas ressembler à Kora’h et à ses acolytes, ne pas s’immiscer dans des conflits et de les fuir autant que possible.
Nous vivons parfois des moments de douleur ou de peur. Cela n’est pas toujours dû à des facteurs intérieurs, mais parfois à cause d’éléments extérieurs qui nous affectent intérieurement.
Les problèmes, les catastrophes et les maladies peuvent également affecter ceux qui ne les recherchent pas.
Qu’est-ce qu’un homme peut faire pour influencer la collectivité ? Pour leur ouvrir les portes de la guérison, réussite, bénédiction, soulagement, bonheur et miséricorde ?
La réponse nous est fournie par le Rambam (Maïmonide) dans la missive adressée à son fils : "Ne salissez pas votre âme avec les controverses, qui consument votre corps, votre âme et votre richesse."
Si nous voulons sauver le monde, notre environnement, et nous-mêmes, nous devons à tout prix éviter les disputes, lâcher prise, céder et obtenir ainsi une meilleure qualité de vie, dans un environnement aimant, et avec l’aide du tout puissant.
Un homme qui échappe à la controverse accomplit le commandement divin : "... et que nul ne soit comme Kora’h et son assemblée..." (Ronen Cartha)