Chalom. Ce mois, nous indiquent les ouvrages saints, est celui de la Méguila d'Esther. Les Richonim nous apprennent qu'un homme qui part en voyage pourra lire la Méguila dès Roch 'Hodèch Adar. Le mois d'Adar est le symbole de tout le peuple d'Israël, de la réussite du peuple juif ; la Guémara indique à un homme qui est en procès avec un non-Juif, de fixer le jugement au mois d'Adar. La Guémara ne mentionne pas le mois de Sivan, le mois du don de la Torah, ni celui de Tichri, où tout le monde se conduit de manière exemplaire, de manière générale. Mais c'est le mois d'Adar qui est mentionné, pourquoi ? Car tout le monde éprouve un sentiment de joie, et la joie est l'arme la plus puissante aux mains du peuple juif.
J'aimerais vous faire partager une histoire qui advint à l'époque du Ba'al Chem Tov. Un jour, le Ba'al Chem Tov s'installa pour son repas du Chabbath, et en plein repas, il sourit, puis un autre plat arriva, et il sourit à nouveau, il éprouvait une très grande joie. Ses élèves, par respect, ne voulurent pas l'interroger, ils attendirent jusqu'à la fin du repas ; ils avaient remarqué qu'il était particulièrement joyeux, mais attendirent l'issue du Chabbath pour l'interroger. À Motsaé Chabbath, l'un des élèves l'aborda : « Kavod Harav, tout comme le roi Chlomo s'était interrogé : « Et à la joie (j'ai dit) : "À quoi sers-tu?" » Si nous pouvons en tirer une leçon pour notre service divin, faites-en nous part, mais si ce sont des choses cachées, dans ce cas, non. Il leur répondit : « Un certain relieur de livres, Chabtaï, habite ici, à Mézibouz. Allez le chercher et je vais vous raconter pourquoi j'étais de bonne humeur. » Ils partirent le chercher et notre homme arriva : c'était un Juif très simple, qui vivait de la reliure de livres. Il disposait du matériel pour relier les livres. Ils l'interrogèrent : « Que s'est-il passé de spécial, ce Chabbath ? » « Ah, c'est gênant…», répondit-il. Mais il finit par accepter de faire son récit. Les jours précédents, une neige abondante s'était abattue sur cette région d'Ukraine, qui dura plusieurs jours, et de ce fait, personne n'était venu faire appel à ses services de reliure, et il n'avait pas d'argent pour faire ses achats en l'honneur du Chabbath. Toute la semaine, ils vivaient à l'étroit, mais ils dépensaient la majorité de leur argent pour le Chabbath. Il était très tourmenté. Son épouse lui demanda comment il allait et s'il y avait de l'argent pour faire des achats pour Chabbath. Il lui répondit, très abattu : « Nous n'avons rien. Que puis-je faire ? Je vais aller à la synagogue et réciter tout le Livre des Téhilim, je vais prier et Hachem nous enverra peut-être une délivrance. » À la fin de la journée, après la prière, il rentra chez lui. Il se dit : il n'y aura pas de bougies et peut-être un peu de nourriture qui reste, un peu de farine. Puis par la fenêtre de chez lui, il aperçoit de très grandes bougies, toute la maison sent bon, des plats qui dégagent une odeur particulièrement bonne. Est-ce un mirage, se dit-il ? Il entre chez lui et voit que c'est bien réel. Il demande à sa femme : « Que s'est-il passé ? » Son épouse lui répondit : « J'ai vu que cette situation était très pesante pour toi, j'ai cherché ici un vêtement en or que j'avais reçu en héritage. Je l'ai vendu, et avec l'argent obtenu, j'ai acheté tout le nécessaire en l'honneur du Chabbath. » Rav Chabtaï s'émut beaucoup de deux choses : premièrement, d'avoir mérité une femme sensée, qui désire tout faire pour son mari, qui est prête à tout pour sa vie spirituelle ; c'était la première raison de son émotion ; deuxièmement, grâce à Dieu, ils avaient des repas de Chabbath ! Tout ému, toutes les quelques minutes, il dit à son épouse : « Levons-nous et commençons à danser ! » Au moins vingt fois pendant le repas, il se leva et commença à danser avec elle autour de la table avec une très vive émotion.
Le Ba'al Chem Tov intervint alors : « J'aimerais te dire quelque chose. Au même moment, ce n'est pas seulement toi et ton épouse qui avez dansé, mais toute la cohorte céleste a dansé et s'est réjouie. C'est pourquoi j'ai souri, souri à chaque fois que tu te levais, avec tant de naïveté et de joie, cela a fait une si grande impression dans le Ciel, que je me suis aussi joint aux anges et j'étais aussi joyeux.
Tels furent les propos adressés par le Ba'al Chem Tov à l'homme. Il lui demanda ensuite : « Comme toi et ton épouse avez réussi à réjouir les anges, quelle Brakha désires-tu? »
Il répondit : « Je n'ai aucun enfant, je n'ai rien ! »
Le Ba'al Chem Tov lui répondit : « Je te promets que tu auras un fils. »
Il devint en effet le père du Maguid de Koznitz, qui porta le nom « Israël » tout comme le Ba'al Chem Tov. C'était un géant parmi les géants, au point que Rabbi 'Haïm de Volozyne écrit que lorsqu'il le rencontra, il réalisa qu'il connaissait bien 800 livres de la Kabbale, et qu'il était l'auteur d'un ouvrage sur le traité Kétoubot, entre autres.
Mes amis, la joie d'un Juif simple ce mois-ci, pendant toute l'année, mais surtout pendant ce mois d'Adar, déchire les cieux. Il ne faut pas être Rav ou Rabbanite : un Juif simple, relieur de livres, peut réjouir la cohorte céleste, s'il canalise sa joie correctement. Commençons à l'imiter – n'attendons pas de n'avoir rien pour Chabbath, et lorsque nous obtenons quelque chose, nous commençons à devenir joyeux et à danser. Lançons-nous chaque Chabbath, avec les membres de la famille, créons cette ambiance de joie et d'éveil spirituel, et ainsi, cette joie se répercutera également dans le Ciel, et nous serons témoins de toutes les délivrances. Merci beaucoup.
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