Au cœur de la ville sainte, sur les collines paisibles et ensoleillées de Bayit Végan, prospère une communauté aux accents délicieusement français orchestrée avec brio par le Dr Jean ‘Haïm. Un lieu à la fois dynamique, ambitieux et plein de vie que nous vous proposons de découvrir !
Alors que je parle avec le Dr ‘Haïm au téléphone, je me demande comment je vais bien réussir à compiler la multitude d’activités et d’œuvres en faveur de sa communauté sur seulement deux doubles-pages de Torah-Box Magazine. "Non, on ne peut pas ajouter une demi-page", m’entends-je répondre à la rédaction. Bon. J’espère juste qu’en plus d’être Rav, dentiste, éducateur, coach, chef de communauté, chercheur en psychologie et éthique à l’université de Bar-Ilan et aussi père de famille, il ne fait rien d’autre, Dr ‘Haïm.
"Je vous en prie, inutile de vous étendre sur mes activités, ce qui compte, ce sont les jeunes de la communauté", m’annonce-t-il en guise d’introduction. Ouf, je suis rassurée ! Enfin, pas si sûr…
J’ai entendu qu’Horizon Torah fêtait ses 8 ans. Mazal Tov !
Merci. Oui, effectivement. Il y a 8 ans, j’ai fait le constat navrant du repli presque systématique des gens au sein de leur propre tendance. Pour moi qui suis animé à la fois d’idéalisme (qualité que j’ai puisé dans la ‘Hassidout) et d’une réflexion profonde (démarche acquise lors des années où j’ai étudié au Kollel du ‘Hazon Ich à Bné-Brak), il s’agissait d’une dynamique inquiétante, à freiner absolument. C’est ainsi que j’ai décidé de créer une communauté jeune, fédératrice, qui vit les valeurs de la Torah et où chacun ferait profiter l’autre de ses richesses. Horizon Torah était né.
Pourquoi avoir choisi ce lieu en particulier ? Bayit Végan n’est pourtant pas un quartier qui manque de communautés…
C’est vrai, mais en fait, notre public provient aussi bien de Bayit Végan que des quartiers alentours tels que Ramat Charet et Guivat Mordekhaï. Il y avait besoin d’un lieu chaleureux pour accueillir tous ces jeunes intégrés à la société israélienne, qui travaillent, servent à l’armée, ces universitaires du Makhon Lev ou d’ailleurs, qui souhaitaient intégrer une communauté à la fois orthodoxe, ouverte et chaleureuse.
On sent que les jeunes tiennent une place privilégiée dans votre communauté, est-ce exact ?
Tout à fait. Ils constituent 80% de notre public. En tant que Rav et coach, j’accompagne principalement les jeunes dans l’édification de leur vie. Un peu à l’image d’un parent ou d’un guide, je les aide à trouver leur vocation à travers la Torah et à acquérir l’ambition de se réaliser pleinement. Je crois en l’esprit d’initiative, optimiste et motivé de la jeunesse et c’est ce potentiel que j’essaye d’épanouir.
Concrètement, à quoi ressemble une journée à Horizon Torah ?
Tout d’abord notre synagogue est un lieu où il fait bon vivre. L’office de Cha’harit y débute généralement à 7h00. De suite après, le Beth Midrach ouvre ses portes pour toute la journée. Les étudiants s’y succèdent, chacun étudie en fonction de ses possibilités et de son emploi du temps. On y étudie le Daf Hayomi, des ‘Havroutot se forment, etc. Mais c’est à partir de 19h00 que notre communauté prend vie au plein sens du terme. Après que les gens qui travaillent ou qui étudient sont rentrés chez eux, ils affluent ensuite au Beth Midrach pour s’abreuver aux sources vives de la Torah. Selon l’emploi du temps, des cours dispensés par différents intervenants ont lieu, sinon l’étude en groupes se tient sous la houlette de l’un des Rabbanim de notre synagogue. Comme je l’ai dit, j’aime produire des vocations : c’est pourquoi nous donnons l’opportunité à chacun de prendre la parole pour faire des exposés de Torah (des ‘Habourot, dans le langage yéchivatique), ce qui constitue pour nous une source de grande fierté !
Le Chabbath, notre espace revêt la parure majestueuse de ce jour saint et reprend son visage traditionnel. Après la Kabbalat Chabbath et l’office de Arvit, différents orateurs prennent la parole sur des sujets variés. Puis le Chabbath midi, après l’office, se tient un Kiddouch convivial autour du cours de Halakha du Rav Michaël Cohen-Scali, que tout le monde apprécie et qui est en quelque sorte notre "rabbin de Chabbath"…
C’est bien pour les hommes, tout cela.
Oui, mais les femmes aussi tiennent une place importante au sein de notre plateforme. Elles assistent aux cours mixtes qui sont donnés notamment le vendredi soir et des cours leur sont consacrés également en semaine. Nous espérons ouvrir bientôt à leur intention un cours hebdomadaire sur une base régulière. Elles prennent également part de manière active au sein de toutes nos activités communautaires. C’est d’ailleurs l’occasion de les en remercier, elles ainsi que toute l’équipe et en particulier mon plus proche collaborateur Réouven Benamara, qui font vivre notre Beth Midrach et sans lesquels rien de tout cela n’aurait été possible.
Puisque nous parlons des femmes, j’aurais aimé ajouter un point : en tant que dentiste, je suis souvent amené à discuter avec les mamans qui amènent leurs enfants se faire soigner et j’ai constaté que nombre d’entre elles se plaignaient du fait que leurs enfants et jeunes ados n’avaient pas la motivation nécessaire pour se lever et aller à la Téfila. C’est triste à dire, mais un office long, suivi d’un exposé parfois compliqué, peut sembler rébarbatif aux yeux de ces jeunes. C’est pourquoi j’ai lancé il y a 3 ans l’idée d’un "Minyan de jeunes", qui commence à 10h00, dure une heure top chrono et qui est suivi par un petit déjeuner sympathique, mais pas trop long.
Tout ce qu’il fallait pour leur plaire, en clair…
Exactement. Et la formule fonctionne ! Mon objectif est que l’exercice de la Téfila devienne pour eux un vrai moment de bonheur et de joie, dans la simplicité et la convivialité.
J’ai cru comprendre que vous étiez aussi éducateur…
Aussi, oui. Mon action consiste à aider les jeunes à trouver leur voie à travers la Torah. Depuis plusieurs années, j’accompagne ainsi les enfants qui se cherchent ainsi que leurs parents, qui ont besoin qu’on leur redonne confiance en leurs valeurs éducatives. Je crois au potentiel enfoui en chacun et je pense qu’en chaque jeune motivé, se cache un leader pour la génération de demain.
La jeunesse d’aujourd’hui est-elle encore attirée par ces hautes aspirations ?
Excellente question.
Merci !
Je vous répondrais par une parabole : de la même manière que des parents croient en les capacités de leurs enfants et désirent ardemment les voir réussir, ainsi je crois en la capacité des jeunes à assurer la transmission de nos valeurs pour les générations futures. Chacun peut prendre part à cette noble entreprise ! D’ailleurs, pour la petite anecdote, l’un de nos fidèles est un honorable rabbin de Miami à la retraite, âgé de 101 ans ! Il ne rate aucun de nos Chabbatoth et constitue un modèle vivant de ce que la Torah peut apporter à l’homme…
Un dernier mot pour nos lecteurs ?
Oui, vous êtes conviés à nous rendre visite, le temps d’une soirée, d’un Chabbath ou même davantage à Horizon Torah, au 43 rue David Mérets à Bayit Végan.