Une place à Jérusalem a été nommée “Place Sugihara”, du nom du consul du Japon en Lituanie qui avait sauvé des milliers de juifs de Lituanie de l’extermination nazie pendant la Seconde Guerre mondiale, dont les étudiants et les Rabbanim de la Yéchiva de Mir.
Le maire de Jérusalem, Moché Lion, a inauguré la place Sugihara à Ir Ganim, quartier du sud-ouest de la capitale israélienne. Cette place porte le nom de Chiune Sugihara, consul du japonais à Kovno, actuelle Kaunas, en Lituanie, lors de la Seconde Guerre mondiale.
Quand on connaît l’alliance des forces de l’Axe signée en 1940 entre le Japon, l’Allemagne nazie et l’Italie fasciste, on pourrait s’étonner d’une telle décision. Sauf que le diplomate japonais a été élevé au rang de Juste parmi les nations, en raison du sauvetage de milliers de juifs lituaniens qu’il organisa contre sa hiérarchie.
Le diplomate écrivait des visas pendant presque 20 heures par jour pour sauver le plus grand nombre de juifs possibles. Muté en Prussie orientale, il continua à en écrire dans le train vers sa nouvelle mission et à les jeter sur le quai de la gare de Kovno. On estime que cet acte d’un courage et d’une humanité qui forcent le respect a sauvé environ 10000 juifs lituaniens des camps de la mort. Parmi eux, les Rabbanim et 300 Avrekhim de la Yéchiva de Mir, qui s’établirent alors à Shanghaï, administrée par le Japon pendant la guerre sino-japonaise.
Son fils Nobuki, âgé de 72 ans, s’est rendu en Israël pour prendre part à l’événement. S’adressant à la foule, il a déclaré que son père n’aurait jamais imaginé qu’autant de bénéficiaires des visas qu’il a délivrés survivraient, estimant qu’il y a aujourd’hui des centaines de milliers de descendants de ces bénéficiaires.
Pourquoi son père a-t-il osé défier les nazis et le pouvoir japonais, en délivrant autant de visas aux juifs, que les nazis considéraient comme une “race à exterminer” ? Nobuki a indiqué que son père avait tout simplement pitié d’eux : “Ils n’ont nulle part où aller, ils n’ont plus de maison”, s’émouvait le consul.
Pour le maire de Jérusalem, il s’agit de “la cérémonie la plus émouvante à laquelle j’ai jamais participé. Cela nous montre à quel point on ne peut jamais connaître les résultats de nos actes à l’avenir.”