Des parents avaient prévu pour leur fils en situation de handicap mental sa place à leur côté dans un cimetière du Massachusetts aux Etats-Unis, cinquante ans avant son décès. Cet acte a permis son enterrement en bonne et due forme selon la loi juive, avec la récitation du Kaddich à son nom.
Un amour éternel. Cette surprenante histoire a connu son épilogue touchant il y a quelques jours dans une petite ville du Massachusetts. Une maison de retraite a appelé un rabbin pour l’informer du décès d’un résident, un homme de 96 ans en situation de handicap mental important, qui n’a ni famille ni amis pour s’occuper de son enterrement.
Le rabbin est immédiatement entré en action, apportant au défunt, avec l’aide de la ‘Hévra Kadicha, une toilette mortuaire appropriée précédant la mise en bière. Après avoir interrogé la maison de retraite, le rabbin n’a appris que le prénom anglais de l’homme et son lieu supposé d’enterrement, sans aucune certitude. Le Rav n’a aucun moyen de connaître son nom hébreu pour réciter les prières et ‘Hespédim, les oraisons funèbres, Léilouy Nichmato, pour l’élévation de son âme. Cela ne l’a nullement interrompu dans sa sainte mission d’accompagner le défunt jusqu’à sa dernière demeure.
En arrivant avec le défunt au cimetière en compagnie d’un Minyan, alors que le Rav s’apprête à le placer dans un carré destiné aux personnes sans famille n’ayant pas laissé de directives particulières, son regard est attiré par une pierre tombale divisée en trois sections : une réservée à une femme décédée en 1973, l’autre à un homme décédé en 1989 et la troisième pour, comme il y est inscrit “notre fils bien-aimé, Kalman, né en 1925”.
Le Rav est subjugué par trois éléments : le “fils bien-aimé” ne repose pas encore dans ce cimetière, le prénom hébraïque inscrit et la date de naissance correspondent parfaitement à celle de l’homme. Ces trois signes, auxquels s’ajoute la recommandation de la maison de retraite sur le lieu de sépulture, ont éclairé le Rav sur l’énigme de cet homme et de cette pierre tombale : les parents ont acheté pour lui il y a 50 ans une place à leur côté, sachant que sans leur proactivité et leur anticipation, leur fils encourait le risque de ne jamais reposer dans un carré juif.
Tout le Minyan, ému par l’incroyable prévenance des parents envers leur enfant, a récité le Kaddich et lu le “Kel Malé Ra’hamim”, une prière faisant partie du rite funéraire juif, en utilisant le nom complet du défunt… et ce, grâce à un geste d’amour de ses parents il y a un demi-siècle.