C’est en petit comité mais avec beaucoup d’émotion que le rav Druckman, qui dirige le Beth ‘Habad de St-Maur, a mené cette semaine sous la ‘houpa un couple pour le moins atypique : Sam Kalozansky, âgé de 90 ans, et Liliane Reznick, 75 ans, tous deux rescapés de la Shoah ! Une belle leçon d’espoir en ces temps troublés…
L’histoire commence il y a quelques années au Beth ‘Habad de St-Maur, alors que le rav Druckman fait la connaissance de deux charmantes personnes âgées qui commencent à fréquenter sa communauté. « Le ’hatan était totalement déconnecté de ses racines juives, nous raconte le rav Druckman.
Il a vécu la Shoah dans sa jeunesse et a connu l’enfer des camps de concentration, desquels il parvint à s’échapper pour regagner la France. Hélas, il épousa une non-juive, avec laquelle il n’eut toutefois pas d’enfants. La kala quant à elle devint orpheline très jeune et grandit dans un orphelinat. Elle aussi épousa un non-juif, mais tout comme son ‘hatan, elle n’eut pas d’enfants. »
Deux juifs forts éloignés de leur judaïsme et que rien ne semble pouvoir rapprocher, somme toute… Mais c’est sans compter sur la bonté et la générosité sans borne du couple Druckman ! « Notre mission ici est d’identifier ces Juifs perdus et de les ramener au bercail. Lorsque nous avons fait il y a quelques années la connaissance de ce couple, ils ne se connaissaient pas et étaient tous deux très éloignés de la Torah. Cela fait déjà un bon moment qu’ils fréquentent notre communauté, participent aux chabbatot, aux cours, etc. Il y a un mois, on s’est aperçu que M. Kalozansky n’avait pas eu l’occasion de faire sa bar-mitsva ! Nous la lui avons donc organisée, avec montée à la Torah, pose des tefilin etc. C’était vraiment un moment fort, son visage rayonnait de bonheur. »
Mais comment se sont-ils rencontrés ?, ne pouvons-nous pas nous empêcher de demander… « Ils ont fait connaissance ici, au Beth ‘Habad, répond le rav Druckman. Il y a quelques mois, je me suis lancé : je leur ai expliqué l’importance du mariage selon la Torah et leur ai proposé de franchir le pas. Ils ont accepté avec joie, et dimanche dernier, nous les avons mené à la ‘houpa… Ils étaient fous de joie ! Une grande sim’ha régnait dans la communauté. Des gens de tous bords sont venus les réjouir et ont même décidé de se renforcer dans leur pratique de la Torah à la suite de cet évènement singulier et tellement émouvant. »
Une belle leçon de vie et d’espoir… Mazal Tov aux (jeunes) mariés !