La Grande Motte : ce n’est plus un incident à ajouter dans la liste déjà longue des agressions et insultes, c’est un véritable attentat, qui aurait pu se terminer en tragédie. Pour rappel, le matin du 24 août, un homme a tenté d'incendier la synagogue juste avant l'office du Chabbath : deux véhicules ont été incendiés devant la synagogue et une explosion provoquée par une bouteille de gaz a ensuite eu lieu. Mais la Providence divine veillait, de façon si visible et si étonnante ! En ces temps où tellement de dangers rôdent autour de nous, ne soyons pas avares dans l’expression de notre reconnaissance et de nos louanges pour le drame qui nous a été épargné. Mais l’événement résonne aussi à nos oreilles comme le son d’un Chofar d’alerte.
Car en cette période de vacances où, pour beaucoup de familles juives, il fait si bon d’être sur les plages de France, sur ses belles montagnes ou dans ses vertes campagnes, me revient à l’esprit l’enseignement de nos Sages : « Le Saint béni soit-Il a établi trois séparations ou distinctions, dans son monde : entre la lumière et l’obscurité, entre le Chabbath et les six jours de semaine, entre Israël et les peuples du monde. Un gardien veille sur chacune de ces séparations. Pour ce qui est d’Israël, ce sont les peuples eux-mêmes qui veillent à cette séparation. »
Or un détail des révélations de l’enquête m’a interpelé, et ce détail peut faire sens : l’auteur de l’attentat est d’origine algérienne. C’est-à-dire qu’il vient de ce pays où, là comme ailleurs, bien des Juifs ont pu, le temps de quelques générations, verser dans l’illusion : la France libératrice et émancipatrice, en supprimant ghettos et mellahs, avait aboli toute séparation. Il aura suffi de ce misérable Algérien pour que la Providence divine, en nous manifestant sa compassion et sa protection, nous invite aussi à la réflexion : la séparation du peuple d’Israël du milieu des peuples opère une distinction. Or distinguer, en Français, signifie certes séparer mais aussi percevoir, comprendre. Et même mettre à l’honneur. Soyons-en dignes !