Pas toujours facile de concilier attachement rigoureux à la Tradition et impératifs de sécurité au plus haut niveau de l’état !
C’est pourtant le défi qu’a relevé le premier ministre Binyamin Netanyahou, ce Lundi 30 avril, au cours de la Lévaya (enterrement) de son père, le professeur Bentsion Netanyahou, décédé à l’âge de 102 ans.
La cérémonie s’est déroulée de façon tout à fait traditionnelle, organisée par la Hévra Kadicha (service funéraire) de Jerusalem, en présence des membres du gouvernement et des Grands Rabbins. Le chef de l’état et ses frères ont récité le Kaddich (louange traditionelle des affligés en l’honneur du Juge suprême), comme le veut l’usage, immédiatement après la mise en terre.
La Mitsva fondamentale qui incombe ensuite aux endeuillés est de procéder à la Kri’a qui consiste à déchirer son vêtement au niveau du cœur. C’est un acte qui aide à faire son deuil et en quelque sorte à « extérioriser » la douleur.
Seulement, il faut savoir que le Minahg (coutume) est que les hommes de la Hévra Kadicha fassent une petite entaille dans la chemise de l’affligé en lui laissant compléter la déchirure sur une longueur d’un Téfa’h (env. 8 cm).
Bien évidement, le chef d’état d’un pays où la sécurité est une question brûlante au quotidien ne sort pas, même pour enterrer son père, sans une équipe de gardes du corps qui ne laissent approcher personne…
Aussi, quand le responsable de la Hévra Kadicha a voulu s’approcher de lui avec un cutter, il a dû faire face, un temps, à l’opposition des hommes du Chabak (sécurité intérieure), qui ont jugé cette approche non-conforme aux impératifs de sécurité.
M. Netanyahou, quant à lui, ne voulant pas déroger à la Loi juive, il s’en est suivi une discussion qui a fini par aboutir à une solution : c’est Ido Netanyahou, le frère du premier ministre qui a été désigné pour faire l’entaille.
Ce récit nous permet d’apprécier ce qu’on appelle parfois l’opiniâtreté juive légendaire, qui, lorsqu’elle est dirigée dans le bon sens, est garante du maintien de notre identité.