Yérouchalaïm,

Ça fait longtemps que j'essaie de t'écrire, j'écris puis j'efface, en essayant de trouver les mots justes, me demandant ce que l’on peut souhaiter, à la ville de l'éternité, âgée de milliers d'années, qui célèbre ses 57 printemps.

Je voudrais que tu saches, Yérouchalaïm, que malgré le temps qui passe, tu es toujours aussi belle, tu conserves toujours la même splendeur, la même sainteté de ta jeunesse.

Je t'imagine sourire timidement, me rappelant les rides du temps qui se sont formées autour de tes yeux, m'expliquant en t'excusant, ces larmes qui ont fissuré tes pierres.

Remplie de fierté, tu me parles de tes enfants, tes constructeurs, qui viennent te rendre visite ; tu m'expliques, le visage rempli de joie, qu'il n’y a que toi qui sois capable de réunir autant de personnes tellement différentes autour du même coin de ciel.

Te connaissant, je les imagine, toutes ces personnes différentes d'aspect, avec des opinions divergentes, les gardiens des murailles et les gardiens de l'alliance de l'éternité. 

Puis il y a ceux qui viennent de loin, pour contempler ta splendeur, et se souvenir un petit peu de la leur.

Les yeux remplis de larmes, tu me parles de tes gardiens, les gardiens de tes murailles, qui jurent devant tes pierres de te protéger et "de ne jamais oublier leur droite."

Je veux te dire Yérouchalaïm, que je ne suis pas venue les mains vides, mais ce ne sont pas les cadeaux auxquels tu es habituée, les cadeaux des Cohanim, que je t’apporte aujourd’hui, car je sais Yérouchalaïm que pour toi, ce qui compte, c'est l’intention qui nous anime.

Je suis venue te parler de tes amours, de tes enfants.

Je me souviens que tu disais, que ce qui te construit, c'est notre unité.

Je voulais t'annoncer, que ces derniers temps, plusieurs étages se sont ajoutés à ton édifice.

Cela fait quelques mois que nos cœurs battent au même rythme, qu’ils se contractent de douleur et se remplissent de joie, à l'unisson.

Je me souviens de l'histoire que tu aimais tant raconter, sur l'endroit où réside ta maison, l'histoire de ces deux frères prêts à céder leur part l'un pour l'autre et tu nous expliquais alors que c'est à cet endroit précis que D.ieu décida de construire Sa demeure.

Je voulais que tu saches, Yérouchalaïm, qu'aujourd'hui il serait difficile de choisir un endroit, tant sont nombreux les frères prêts à tout sacrifier l'un pour l'autre. 

Il semble qu'entre deux cœurs, c’est le tien qui bat, Yérouchalaïm.

Il y a tellement de gens qui t'aiment, qui supplient pour ton salut. Tes enfants décorent tes rues de drapeaux blanc et bleu, "ce bleu qui rappelle le Ciel, ce bleu qui rappelle le trône céleste".

Je voudrais te souhaiter tellement de choses Yérouchalaïm, mais je n’aurais pas la place de tout dire, alors si tu me le permets, je terminerais ma lettre par une prière :

Que soit la volonté de Celui qui réside dans ta demeure, que ta jeunesse se renouvelle, comme celle de l'aigle qui déploie ses ailes.

Qu'il n'y ait plus de larmes, de douleur dans tes frontières, que la paix règne dans tes murs, la sécurité dans tes palais. Que tu puisses entendre sur tes montagnes la voix des messagers de Tsion qui annoncent ta délivrance et ta paix, qui t'annoncent que tu peux resplendir à nouveau, car la lumière d’Hachem rayonne sur toi.

Que ceux qui sommeillent en toi se réveillent, et reviennent à la vie, et que tes enfants qui t'aiment chantent enfin le chant de ta délivrance.

Alors nous viendrons tous, tu nous prendras dans tes bras, nous caresserons tes pierres remplies de larmes de joie, 

Un peu comme nous le faisions, il n’y a pas si longtemps, un peu comme il y a 57 ans.

Mazal Tov ville éternelle 

Mazal Tov Yérouchalaïm.