La société actuelle, ne mettant en valeur que le côté esthétique de la femme, incite cette dernière à se concentrer sur son aspect extérieur plutôt que sur son intériorité. A l’ère du 21ème siècle, le message est clair : si vous voulez vous accomplir et vous épanouir en tant que femme, soyez libérée au niveau vestimentaire, c’est-à-dire découvrez-vous le plus possible.
La Torah, quant à elle, met l’accent sur l’intériorité de la femme et l’enjoint ainsi, par pudeur, à dissimuler certaines parties de son corps, afin de pouvoir se concentrer sur l’être et non sur le paraître.
En vérité, il ne s’agit pas de cacher son corps, mais plutôt de l’envelopper comme on envelopperait un objet précieux.
En effet, la notion de « cacher » est péjorative, tandis que celle d’envelopper, est valorisante. En effet, il n’est pas de pierre précieuse qui n’ait pas son écrin. La perle elle-même vient dans sa coquille, un nourrisson se développe dans sa poche. Les choses les plus précieuses sont enveloppées, sont protégées, de façon à ce qu’elles ne soient pas à la vue de personnes banales qui ne les estimeraient pas à leur juste valeur.
La plus belle comparaison que nous puissions offrir à toutes ces princesses d’Israël est qu’elles sont à l’image du Séfer Torah.
Les rouleaux de Torah sont non seulement enveloppés d’un tissu onéreux orné de décorations précieuses, mais également entreposés dans l’Arche, un endroit fermé qui conserve la sainteté de ces parchemins.
Nous sortons le Séfer Torah à des moments précis, lorsqu’il y a suffisamment d’hommes (un Minyan doit être rassemblé) pour lui faire honneur. Nous chantons et prions lorsque nous le découvrons. Cette « mise à nu » se fait dans la Kédoucha (sainteté) et la spiritualité.
La Torah est l’objet qui caractérise notre peuple depuis des millénaires. Elle est l’objet qui nous unit et nous renforce. Peu importe son degré d’implication dans la religion, un juif s’émeut à la vue des rouleaux de Torah déroulés. Il prie, il pleure, car il se sent alors en connexion avec tous les autres juifs de la planète, à travers les siècles et les continents. La Torah est donc NOTRE objet. Pourquoi donc l’enfermer ? La cacher ? Pourquoi ne pas la laisser à la vue de tous, au milieu de la synagogue, que chaque personne qui rentre à n’importe quelle heure de la journée puisse la voir ?
Parce qu’elle est précieuse, et qu’en la laissant visible ainsi constamment, elle serait banalisée, et perdrait de sa valeur. On discuterait de tout et de rien devant le rouleau ouvert, elle deviendrait un objet de décoration, envers lequel on finirait par montrer de l’indifférence.
Alors qu’en la gardant invisible et enveloppée, et en la sortant uniquement aux moments appropriés, sa valeur reste intacte. Les personnes attendent son apparition, ils la cherchent du regard dès que les portes de l’Arche s’ouvrent et se comportent avec respect et joie lorsqu’ils la voient enfin.
De la même façon, Hachem donne une place d’honneur à la femme, et il n’est pas question de la banaliser ou de la dévaloriser. Le corps est l’enveloppe de l’âme, il garde quelque chose de saint et spirituel, le souffle Divin. Ainsi, il ne serait pas convenable de couvrir à moitié, d’un tissu déchiré ou de mauvaise qualité, ce qui nous est le plus cher, ce qui donne toute sa dimension à l’homme.
Lorsque nous comprenons que ce qui est précieux, nous voulons le cacher, le garder pour nous, nous n’hésiterons pas à rajouter quelques centimètres à notre jupe. Chaque morceau de tissu supplémentaire nous fait gravir un échelon de Kédoucha et nous apparente à ce magnifique rouleau de Torah si précieux et si unique.