Lorsque j’ai commencé à faire Téchouva, un Rav m’a demandé de lire des Téhilim (Psaumes de David) durant 40 jours. Je me suis donc dit que c’était une bonne occasion d’essayer de ne porter que des tenues Tsnou'ot. Cette notion de limite dans le temps me permettait de ne pas avoir peur de démarrer. Et grâce à D.ieu, j’ai commencé en affrontant un jour à la fois sans penser au lendemain ni à la masse de changements que je devais opérer. Après ces 40 jours il m’était inconcevable de retourner à mes tenues d’antan. Pourquoi ne pas profiter de la fête de Pessa'h pour prendre de nouvelles résolutions et faire un pas de plus dans la Tsni'out ?
S’offrir une jolie tenue pour le Séder certes, mais le Kitsour Choul'han 'Aroukh (14:1) nous enseigne que même durant 'Hol Hamo'ed (jours ouvrables durant Pessa'h) nous devons être vêtues plus élégamment qu’en semaine. Une bonne excuse pour faire une journée « shopping » !
Chacune en fonction de son niveau saura quoi faire pour avancer. Certaines renonceront aux pantalons, d’autres mettront un tee-shirt sous un haut col en V ou manches courtes, les femmes mariées pourront porter de jolis foulards, ou celles qui se sentent prêtes pourront tenter de mettre des collants.
Chaque tenue en son temps
« Le pontife revêtira son habit de lin, il couvrira sa chair du caleçon de lin ; il retirera de sur l’autel la cendre de l’holocauste consumé par le feu, et la déposera à côté de l’autel. Il ôtera ses habits et en revêtira d’autres, pour transporter les cendres hors du camp en un lieu pur. »
Pourquoi le Cohen devait-il changer de vêtements lorsqu’il allait porter les cendres hors du camp ?
La Rabbanite Jungreis (dans son livre "Invitons la Torah à notre table") nous révèle que notre tenue doit être adaptée en fonction du moment. En effet, nous ne porterons pas les mêmes vêtements en faisant le ménage qu’en nous rendant à un mariage.
Mais aussi en priant, que nous soyons à la synagogue ou seules chez nous, nous ferons un petit effort afin d’être dignement habillées (jupes et hauts aux bonnes longueurs et tête couverte pour les femmes mariées) car comme nous le disent nos Sages, « sache devant qui tu te tiens » (Brakhot 28B).
Prendre le temps de bien faire
Mais alors pourquoi ne pas avoir donné à quelqu’un d’autre la tâche de retirer les cendres hors du camp ? N’est-ce pas un manque de respect pour les Cohanim ? Cela leur aurait aussi évité d’avoir à se changer constamment !
La Torah nous parle les amies ! Tout d’abord parce que chaque Mitsva est sacrée. N’en négligeons pas une parce qu’elle semble moins importante. Parfois avec la Tsni'out du langage, on peut se dire : « qu’est-ce que cela peut faire si je parle très fort, personne ne fera attention ! » Ou bien dans l’habillement : « qu’importe si ma jupe n’est pas toujours en-dessous du genou, cela n’est qu’un petit détail ». C’est faux ! La Tsni'out nous oblige à avoir une conscience permanente, peu importe les situations car chaque détail compte.
Et même si ça nous semble astreignant, essayons de comprendre que c’est justement cela qui va nous faire mériter ce statut de filles de Roi. On en ressortira encore enrichies et grandies. C’est toute la beauté de toute notre Torah.
De plus, les actions qui peuvent nous sembler dégradantes comme le ménage de Pessa'h ou transporter des cendres pour les Cohanim ont une valeur inestimable ! Alors les amies, pas besoin de se négliger si on reste à la maison ! On peut adopter un look plus « cool » tout en restant jolies. D’ailleurs nos Sages insistent à ce que les épouses aient toujours l’air charmantes, propres et agréables aux yeux de leurs maris (Rav Falk, Oz Vé Hadar Lévoucha).
Hachem nous fait donc une entière confiance pour trouver la tenue Tsnoua adéquate en fonction du moment, de l’endroit, de l’occasion et de la tâche à accomplir. Un beau programme ! À nous de jouer !
Pessa'h Cachère Vésaméa'h !