Je viens de raccrocher le téléphone avec mon amie Sarah et jamais je n’aurais pu imaginer une histoire aussi exceptionnelle ! Si je n’avais pas été témoin, j’aurais cru à une légende qu’on aime raconter aux célibataires… sauf qu’ici la réalité a dépassé la fiction !
Je vais vous avouer en toute franchise : je n’avais pas revu mon amie Sarah depuis près de 3 mois. Depuis cette dernière fois où nous sommes allées ensemble prier au Mur des Lamentations à Jérusalem. Ce fameux soir, Sarah était dans un état de grande tristesse, et pour cause ! Après 3 mois de Chiddoukh (rencontre en vue d'un mariage) sérieux, Ya'acov venait de mettre fin plutôt brutalement à leur relation. Motif : il n’était pas sûr qu’elle soit la femme de sa vie !
Ok ça arrive malheureusement, mais ça n’empêche que la douleur est profonde ! Surtout que depuis le temps que je la connais, ma Sarah, je sais que c’était bien la première fois qu’un garçon qu’on lui présentait lui plaisait autant. Mieux, il avait d’après ce qu’elle m’avait décrit, tous “les traits de caractère qu’elle recherchait chez son futur époux”. Et voilà que tout s’arrêtait et qu’elle assistait impuissante à la fin d’une relation qu’elle espérait éternelle.
Pour toutes celles qui ont longtemps attendu leur futur mari et celles qui l’attendent encore, vous savez combien c’est dur de rencontrer une bonne personne qui nous corresponde et qui pourrait avancer sur le chemin de la vie à nos côtés !
Sarah avait patienté de nombreuses années avant de rencontrer Ya'acov ! Arrivée en Israël à l’âge de 17 ans, elle avait étudié dans un séminaire religieux de Jérusalem. Une à une, toutes ses copines d’école s’étaient mariées puis étaient devenues mamans… et à l’âge de 34 ans, Sarah restait la seule célibataire de son entourage.
Quand d’autres aspirent à voyager partout dans le monde ou à mener une grande carrière, Sarah, elle, ne rêvait que de créer une famille Cachère dans le respect des traditions et des lois juives. Mais à croire que D.ieu avait d’autres projets ! Pour une fois qu’elle pensait avoir rencontré sa moitié d’âme, voilà qu’elle était quittée avant la fin de l’été.
Le pire, c’est qu’on était en plein Covid et en Israël, le pays était confiné à l’approche des fêtes, donc Sarah n’avait même pas pu voir une dernière fois Ya'acov et la rupture s’était faite par téléphone.
Elle était inconsolable depuis ce moment et il n’y avait pas grand-chose qu’on pouvait faire pour changer ça. Je lui racontai que moi aussi, on m’avait présenté une fois un garçon super avec qui j’étais en phase et sans aucune raison il n’avait pas continué “parce qu’il sentait que ce n’était pas ça”. Je voulais lui montrer que dans ces moments-là, il faut tourner la page et passer à autre chose.
Et je n’étais pas la seule à lui dire. Toutes ses proches essayaient de la raisonner, de façon douce ou réaliste : “un garçon qui ne sait pas déceler toutes tes qualités n’est pas pour toi !” Mais Sarah n’écoutait pas ! Elle alla prier sur la tombe de Ra'hel Iménou, notre matriarche, versant des seaux de larmes et implorant pour le retour de son bien-aimé. Elle partit aussi sur la tombe de l’Admour de Zvil, un lieu que les célibataires de Jérusalem connaissent bien. Il y a une Ségoula qui dit que celle qui s’y rend 3 fois de suite les lundi, jeudi et lundi et qui prie sur la tombe, célébrera son mariage dans l’année. Elle a prié, prié, lu des Téhilim, elle a supplié Hachem de toutes ses forces.
Mes amies et moi étions inquiètes. Il était clair que ce Ya'acov n’était pas l’homme de sa vie, sinon pourquoi l’aurait-il quittée ? J’ai bien essayé de lui parler pour qu’elle fasse le deuil de cette histoire, mais c'était peine perdue.
Je me suis sentie si impuissante face à sa détresse que, malgré moi, je me suis un peu éloignée. Jusqu’à cet incroyable coup de téléphone pour m’annoncer qu'elle était fiancée ! Avec… Ya'acov ! J’ai failli en tomber de ma chaise ! Qu’est-ce qui s’était passé ? Comment une situation aussi improbable avait-elle pu changer radicalement ?
Sarah me raconta alors que, dès la fin du confinement, environ un mois après la rupture, elle avait contacté Ya'acov pour le rencontrer une dernière fois. Elle voulait surmonter la souffrance et l’incompréhension en discutant face-à-face avec lui, pour conclure ce Chiddoukh de la meilleure façon. Il accepta et à la fin du rendez-vous, ils se souhaitèrent beaucoup de chance pour la suite. Mais, au moment de se quitter, Ya'acov s’entendit demander “veux-tu qu’on se revoie ?”.
Même lui ne savait pas pourquoi il avait posé cette question, mais comme elle acceptait, ils se revirent le lendemain. Et cette fois-ci, tout était différent ! Ya'acov voyait de façon claire et nette que Sarah était la femme de sa vie et après quelques semaines, il lui fit sa demande.
Depuis son appel, je ne peux m’empêcher de penser à ce passage magnifique du Pérek Chira : “mettez toujours votre confiance en D.ieu, car Hachem est un rocher immuable” (Esaïe 26;4). Quelle belle leçon Divine ! On a beau avoir un avis sur tout et croire que certaines situations sont impossibles, Hachem nous montre que LUI seul peut tout, si peu qu’on fasse appel à Lui !
Bravo à Sarah qui s’en est remise au Maître du monde, plutôt qu’aux avis erronés de ses amies (dont moi !) et vivement la ‘Houppa qu’on puisse célébrer notre erreur dans la joie !