Rachel : « Allô ? Oh Salut Mag. Comment tu vas ? »
Magalie : « Justement, ça ne va pas très fort. Tu aurais deux minutes ? »
Rachel : « Bien sûr ! Laisse-moi m’isoler au calme… Voilà, je suis à toi. Je t’écoute. »
Magalie : « Je me sens tellement mal. Si tu savais. Je viens de tomber sur un mail que ma collègue a adressé à mon patron pendant mon absence. Je n’arrive pas à croire les mots que j’ai lus. Elle se plaignait de mon manque de professionnalisme. Pourquoi je devais m’absenter toute une semaine pour le mariage de ma fille ? Je ne m’étais aucunement préoccupée de l’avancée de mes dossiers pendant cette période. Elle avait du gérer mes clients en plus des siens. Elle en a aussi profité pour attirer son attention sur des erreurs qui s’étaient faufilées dans mes rapports. Moi qui ai toujours cru qu’on formait une équipe. Je me sens trahie, bafouée. Je n’aurais jamais fait ça… »
Rachel : « Ma pauvre chérie. Ça a du être tellement dur pour toi d’être traitée de la sorte. Comment je peux t’aider ? »
Magalie : « Tu es adorable. Tu m’as déjà tellement aidé. Tu n’as pas idée. Je me sens soulagée de l’avoir partagé avec quelqu’un. Je savais que je trouverai une oreille attentive et une épaule compatissante en t’appelant. Je te remercie infiniment d’être une amie si aimante et toujours disponible. »
Nous n’avons pas idée à quel point tendre l’oreille, sans même dire un mot, sans donner son avis, ou sans trouver de solution, est salutaire.
Nous sommes dans une ère où tout le monde court après le temps. Nous voulons tout faire vite et bien. Nous cherchons des méthodes pour gagner du temps. Nous ne prenons plus le temps de nous arrêter pour admirer, pour s’émerveiller, pour écouter.
Nous pouvons passer à côté d’une joie immense ou d’un désespoir profond de l’un de nos proches, car le monde qui nous entoure, nous sollicite en permanence et nous empêche de croiser un regard qui appelle au secours, ou d’entendre un rire qui ne demande qu’à être partagé.
Le Chabbath est un véritable cadeau du ciel, une obligation d’appuyer sur la touche « pause » de nos vies, de se déconnecter avec le monde pour se reconnecter avec sa famille et ses amis. Nous éteignons nos appareils de communication, et mettons en marche nos oreilles et nos yeux pour laisser place à un échange sincère, vrai et concret avec nos proches.
Il existe peu de « Rachel » sur terre, qui manient l’art de savoir écouter. Aussi, pour réussir à se faire entendre, je porte à votre attention quelques suggestions.
- Comme le dit le Roi Salomon dans Ecclésiastes 9 :17, « les paroles des Sages sont entendues lorsqu’elles sont prononcées doucement ». Effectivement, une conversation qui démarre sur un ton calme aura plus de chances de durer dans le temps qu’une conversation tendue ou agitée. Ne criez pas pour faire entendre votre désarroi, dites-le.
- Ne jugez pas votre interlocuteur. Acceptez le fait que certaines personnes ne savent pas écouter, au même titre que d’autres personnes ne savent pas conduire ou cuisiner. Ne pensez pas : « je l’ennuie, mon problème lui est égal ».
- Sachez choisir un bon timing où votre interlocuteur est lui-même détendu et apte à vous écouter. S’il est occupé ou stressé, dites-lui simplement « je vois que tu n’es pas disponible, fais-moi signe lorsque tu le seras, j’aimerais te parler de quelque chose qui me tient à cœur ».
- Enfin, la dernière suggestion, et probablement la plus importante, rappelez-vous que le meilleur des interlocuteurs, disponible de jour comme de nuit, est Hakadoch Baroukh Hou. Qui peut nous comprendre et nous apaiser, mieux que notre propre Père ?
Sur ce, je vous souhaite de toujours savoir être à une bonne écoute, et également, avec ces conseils, de savoir vous faire entendre !