Changer de lunettes pour accepter l’autre, c’est se libérer de la relation de dépendance qui fait de chacun le centre du monde. Pour une entente basée sur la confiance et la compréhension, la solution est au bout de notre… vision.
Rivka aime sortir. Elle rêve d’un dîner au restaurant avec son mari. Elle lui a demandé, elle l'a supplié, elle a pleuré, elle a même essayé d’abandonner l’idée sans succès… elle veut sa soirée avec lui.
Moché n’aime pas sortir. Après une journée de travail, il n’a qu’un seul désir : retrouver sa femme dans une maison accueillante et chaleureuse. Il a essayé de le lui expliquer, elle n’a pas compris.
Alors ils sont sortis au restaurant, mais cela s’est mal terminé. Ou la qualité du repas n’était pas ce qu’elle attendait… ou il est resté silencieux… trop fatigué…
Pour Moché comme pour Rivka, la solution serait que l'autre change. Leur bonheur ne se réalisera uniquement que lorsque chacun ira dans le sens de l'autre.
Hélas, c'est quasiment impossible. Enfin oui, ils peuvent changer, mais uniquement s'ils le désirent.
Le scénario est épuisant pour les deux.
Ils dépensent beaucoup d'énergie en vain. La justification de leurs intentions réciproques ne sert absolument à rien. Leurs attentes ne sont pas entendues.
Beaucoup d'entre nous s'identifieront dans ce désaccord entre Moché et Rivka. Plusieurs solutions se présentent à nous. Nous allons nous attarder sur l’une d’entre elles.
J'ai raison, l'autre à tort
Lorsque nous ne sommes pas d’accord avec l’autre, nous réagissons. C'est comme un levier automatique qui se déclenche au fond de nous : prouver à son conjoint qu’il a tort et que nous avons raison (pour cela, nous utiliserons des raisons objectives).
Le point de vue de chacun est totalement aberrant aux yeux de l’autre. Notre avis est évidemment le bon. Nous exigeons qu’il l’adopte et pour cela, nous rentrons en guerre, prêts à payer un prix très onéreux (éloignement, disputes, tensions…)
Et cela fait des années que l’on se bat, que l’on cherche à lui faire changer d’avis.
Combien d'énergie dépensée pour rien ?
Nous dépensons énormément d'énergie pour un résultat contraire à ce que l’on attend :
1. Nous souffrons tous les deux.
2. Le conjoint renforce sa position (c'est dans le naturel de tout être humain de s'opposer à celui qui veut imposer son désir).
Est-ce pour cela que nous nous sommes mariés ?
Lunettes roses ou lunettes jaunes ?
Et si nous changions de regard, de point de vue ? Comment ?
En nous mettant à la place de l'autre de façon honnête, nous verrons les choses différemment, nous verrons ce que l'autre voit.
C’est comme si l'on changeait de lunettes. Je vois à travers des verres de couleur jaune, il voit à travers des verres de couleur rose. Et nous les échangeons. Tout d'un coup, je vois rose et il voit jaune. La vision de chacun change.
Rivka réalise combien Moché a besoin de tranquillité quand il revient du travail. Moché comprend le désir de Rivka de sortir.
L’expérience est fascinante. Tout d’un coup, nous comprenons l’autre et ses raisons deviendront à nos yeux complètement justifiées.
La question se pose : faut-il que les deux protagonistes fassent ce changement pour sortir d'une dynamique éprouvante ?
La réponse est : non ! Il suffit qu'un seul membre du couple change pour que l'autre se tourne vers son conjoint. Comme le visage se reflète dans l'eau, le cœur d'un homme se reflète dans le cœur de l'autre.
(כפנים על מים, כך לב אדם על אדם – מישלי)
Lorsque l'on se sent accepté, on est prêt à tout donner.
Concrètement
Comprendre :
- Chaque personne a un regard subjectif (ainsi nous avons été créés).
- Aller contre l’autre le renforce dans sa position.
Agir :
- Ne pas réagir sur le vif (une réaction peut en alimenter une autre en retour).
- Mettre les lunettes de l'autre pour expérimenter véritablement sa situation.
Cette communication se joue au-delà des mots.
Qui ne voudrait pas donner à quelqu’un qui lui fait une grande place dans sa vie ?
L’autre vous sentira à ses côtés. C’est le miracle d’une bonne dynamique de couple.
Moché et Rivka ont baissé les armes. Chacun a regardé par le prisme de l'autre. Le besoin de sortir le soir et la fatigue ont perdu leur raison d'être. Il a suffi qu'un seul membre du couple change son point de vue pour que les tensions s’évanouissent et laissent la place à un véritable désir mutuel de donner à l'autre.
Sortons de la guerre en changeant d’optique.
Initions un chemin vers l’autre afin de trouver le bien-être commun.
Bonne réussite à toutes !
Esther Amsellem - Conseillère et formatrice - Education-Couple-Personnel - Ateliers et entretiens (zoom et présentiel) - +972542928849 (WhatsApp) / [email protected]