Chère amie,
Nous sommes nombreuses à connaître l’une des situations suivantes, où les nerfs sont piqués à vif (de part et d’autre d’ailleurs…) :
- une maman à son fils : « Mais range-moi vite ce fouillis, tu es vraiment désordonné ! »
- un mari à sa femme : « Où sont mes salades préférées ce Chabbath ? Mais que fais-tu toute la semaine pour ne pas avoir eu le temps de me les préparer? (…) »
- une amie à une autre : « Franchement, ton Chiddoukh (rencontre en vue d'un mariage) me paraît complètement inadapté pour toi. Tu sais ce que j’ai entendu raconter à son sujet ? (…) »
- un patron à son employé : « Écoutez, je ne pourrais plus transiger désormais sur vos retards et vos flâneries sur internet en plein travail. Je vous mets un premier avertissement. »
Ah, si l’on savait…
L’autre est ton miroir
En effet, nombre de nos maîtres nous l’enseignent. Le Ba'al Chem Tov notamment, définit l’autre comme le moyen le plus pertinent de nous voir nous-mêmes, de nous refléter ce à quoi nous aurions pensé être complètement étrangers.
La raison en est simple : nous avons trop d’amour-propre pour avouer nos faiblesses, nos traits de caractère à améliorer. Ainsi, faibles de ce manque de remise en question, le Créateur place en permanence face à nous des personnes capables d’incarner ces points faibles, en sachant que cela va nous irriter. Donc nous faire réfléchir. Et pour les meilleures d’entre nous, les faire évoluer !
C’est la besogne quotidienne qui prend la plupart de Son temps à Hachem : créer des couples. Par couples, entendez partenariats potentiels pour grandir. Cela peut être un réel couple aussi bien qu’une mère et sa fille, deux amies, deux collègues, voisines, etc.
Ainsi, c’est précisément ce qui nous agresse chez l’autre, qui nous révèle en réalité nos faiblesses. Sinon, nous nous en porterions très bien.
Vu sous cet angle, il va de soi que la maman qui reprend son fils sur l’ordre a elle-même un souci avec cela. Que le mari qui agresse sa femme sur son emploi du temps a nécessairement des reproches à se faire lui-même sur sa propre productivité. Que l’amie qui prétend conseiller sur un Chiddoukh, a dû le subir aussi sans avoir eu le courage de s’en protéger, ou souffre de sa propre situation de célibat. Que le patron se reproche lui-même précisément ses propres retards et flâneries cybernétiques.
Donc maintenant, nous savons, n’est-ce pas ;-)
Une vie plus sereine
La majorité des habitants de notre planète réagira mal face à une agression (non volontaire) de l’autre-miroir. Veux-tu un très bon remède à ce fléau ?
Forte de cette conscience que l’autre n’est placé devant nous que pour nous inviter – et pas obliger – à monter une marche supplémentaire sur l’échelle de notre ascension personnelle, nous pourrions nous préparer à réagir différemment à ces « agressions » ; en allant à l’opposé de notre sentiment de gêne, en apprenant à bénir mentalement notre agresseur.
Par exemple, si vous étiez l’employée qui se faisait remonter les bretelles, utiliser son temps de paroles agressives pour bénir ton patron et ne souhaiter que son bien, le juger du bon côté.
En quoi est-ce une méthode efficace pour nous sentir mieux ?
- en jugeant favorablement l’autre, nous apprenons par la même à nous donner à nous aussi des circonstances atténuantes en cas de chute. C’est le meilleur moyen de s’en relever et de continuer à avancer.
- nos prières pour cette personne ayant été faites dans un moment de difficulté, il est certain qu’elles seront plus efficaces, et que cette personne changera réellement. C’est la méthode douce pour faire évoluer autrui.
De surcroît, nos Sages nous enseignent que lorsque nous parvenons à nous maîtriser dans une situation de tension, de nerfs, ou de vexation, c’est le moment où les Portes du Ciel s’ouvrent pour nous ; c’est le moment de prier fort pour une demande qui vous est chère.
À titre personnel, j’ai vu cette combine fonctionner à merveille : ne pas se fâcher dans un moment où on le devrait, nous offre l’immense chance d’entrer dans un moment de Ratson, moment où les Téfilot sont beaucoup plus productives.
Alors, s’il vous plaît mesdames, énervez-moi car j’ai beaucoup de Téfilot (prières) en attente !!
À très bientôt !