Un enfant a besoin de l’amour et du soutien de ses parents, outre les punitions et les coups.
"Notre génération d’aujourd’hui ne ressemble pas à la génération d’avant". Vous avez certainement tous entendu cette phrase un jour ou l’autre concernant l’éducation, la culture ou encore les dépenses. Mais en quoi est-elle différente ?
Pourquoi les enfants en veulent toujours plus et ne sont jamais contents de ce qu’ils ont ? En revanche, les parents travaillent sans cesse pour être en adéquation avec un train de vie effréné, mais cela aussi n’est pas suffisant !
Le monde occidental a subi des modifications ces trente dernières années. Il est devenu plus rapide, plus avancé, plus complet. Le phénomène du téléphone portable, ces 15 dernières années, a été particulièrement explosif de façon à ce que "le téléphone d’aujourd’hui est l’ancien de demain". Avec le développement des ordinateurs, d’internet, ou des réseaux sociaux, l’avancée technologique est remarquable dans tous les domaines, que cela soit médical, alimentaire, ou financier.
Le monde est en perpétuel mouvement.
Le monde ne se repose pas un instant.
Le monde c’est moi et toi.
Et afin de posséder toute cette avancée technologique, nous avons besoin de beaucoup d’argent, et nous devons travailler encore plus afin d’obtenir des primes dans notre travail car nous aimons tous profiter de la vie. Mais qui paient le prix de tout ça ?
NOS ENFANTS !!!
Ils sont déjà intégrés dans cette course depuis leur tendre enfance : papa et maman au travail, la nourrice s’occupe d’eux depuis la naissance, le repas est prêt en quelques secondes avec la micro-onde, le vélo est tout neuf, et quand ils sont un peu plus grands la clef de la maison est chez la voisine…
Lorsque la maman revient fatiguée du travail, elle essaie de mettre un peu d’ordre dans la maison, car en fin de compte même la maison doit être arrangée car le désordre provoque des crises de colère qui se déversent généralement sur les enfants qui sont une proie facile.
Et les conversations entre les parents et les enfants se résument souvent par des phrases du genre :
"Papa, j’ai besoin d’argent."
Ou "Maman, mon pantalon s’est déchiré" etc.
Du côté des parents, c’est plutôt du genre : "Arranges ta chambre" ou "Vas dormir".
Le lendemain matin. Avec la pression qui règne dans toutes les maisons, les enfants se rendent à l’école, et avec difficulté entretiennent une conversation avec leurs parents qui sont eux aussi pressés par leurs affaires. Et c’est ainsi chaque jour.
Et l’enfant dans tout ça ?
L’enfant a besoin du soutien et de l’amour de son père et de sa mère.
J’ai lu une histoire un jour, sur un enfant gâté qui recevait tout ce qu’il désirait : à 3 ans, ses parents lui ont acheté un velo tout neuf, et un peu plus tard un tracteur électrique, et évidemment il était le premier de sa classe à recevoir un tel jouet. Il voulait, il recevait !
Les parents étaient des gens très occupés dans le monde des affaires et devaient parfois se rendre à l’étranger pendant un séjour prolongé, et ont laissé "carte blanche" dans le restaurant en face de la maison pour leur fils et ses copains, sur le compte des parents…
Un jour, il s’adressa à ses parents : "J’avais tout, mais je n’avais rien, j’avais ni père ni mère !!"
Les parents sont ce qu’il y a de plus précieux pour un enfant, et même une glace ou un jouet ne suffiront jamais à les contenter. L’enfant nous réclamera toujours plus afin de combler le manque, mais malheureusement sans succès, car le manque affectif entraine un comportement incompréhensible, de l’insolence et dans certains cas de la délinquance.
Si nous décidons d’être des parents responsables pour nos enfants, de leur donner de l’amour, de l’attention, du soutien psychologique, l’enfant ressentira un soutien réel et nous aimera. Il aura un cadre bien défini dans chacune de ses actions et son âme sera satisfaite et n’aura pas besoin de plaisirs ponctuels, et au contraire chaque cadeau des parents aura une valeur réelle provenant du cœur et non pour le faire taire !
Il est vrai que les enfants aiment les bonbons, mais avec mesure et justesse, comme nous, parents, désirons toujours plus, que ce soit pour la maison ou pour autre chose. Sans cela, il n’y aurait pas d’avancée, mais cela doit se faire avec mesure et justesse.
Cependant, de nos jours, les difficultés financières se multipliant, la malédiction de "à la sueur de ton front, tu mangeras du pain" nous a tous touché, mais il est important de se rappeler que "Celui qui a créé ce jour, a aussi créé la subsistance avec". Le Rav Ben Tsion Abba-Chaoul a écrit dans son livre ‘Hokhma Oumoussar (page 233) une parabole sur l’effort à fournir pour la subsistance : cela ressemble à un voyage en train, et celui qui a acheté un billet s’installe dans un wagon et ne pense pas un instant que le billet lui permet de voyager, mais la locomotive située a l’avant permet, elle, de voyager. Même s’il n’a jamais vu de sa vie la locomotive avant, elle est le moyen de voyager et le billet lui permet de voyager afin de rentrer dans le train et pas plus.
L’effort ne permet pas d’accéder à la subsistance, mais nous permet simplement d’accéder à la possibilité d’avoir une subsistance, et Celui qui attribue la subsistance, c’est Hachem, et personne d’autre. Comme la locomotive avant qui tracte tout le train sans que personne ne la voie.
Faire un effort, certes, mais le minimum et avec mesure, sans dépasser nos capacités pour faire des heures supplémentaires. Qui a décidé que l’on devait éponger nos dettes dans un temps raccourci et ainsi être sous pression, mais peut-être étaler un peu plus dans la durée nos obligations pour consacrer plus de temps pour la famille et les enfants plutôt que de rester tard au travail.
C’est le point essentiel de la vie, nous n’avons pas fondé une famille pour "gagner de l’argent", car il est possible de gagner de l’argent sans avoir le poids d’une famille… Nous avons fondé une famille pour éduquer des enfants en bonne santé physique et mentale, dans le chemin de la Torah, et avoir d’eux une satisfaction de leur réussite dans la vie juive.
La subsistance ? Bien sûr que c’est nécessaire pour vivre ! Mais connaitre les limites, ne pas en faire un but dans la vie, et abandonner l’essentiel. L’essentiel est de se soucier d’être avec ses enfants, de les soutenir, de parler et de jouer avec eux, de ressentir leurs émotions, de tisser des liens solides et leur exprimer notre amour et notre fierté.
Et c’est le plus important… Une prière au Créateur du monde, qu’il nous guide dans le droit chemin avec une bonne santé et une bonne subsistance. Amen.