L’adolescence est une période qui se prépare dès l’enfance, si nous souhaitons la traverser sereinement.
Il faut bien comprendre que l’adolescence n’est pas vouée à être une période de conflits et d’explosions au sein de la famille.
Certes, l’enfant traverse une période quelque peu difficile pour lui, au cours de laquelle il doit quitter l’enfance pour pénétrer dans le monde des adultes. Pourtant, la manière dont ses parents l’auront aimé et compris tout au long de son enfance sera déterminante quant à la façon dont il réagira à ces transformations. De ce fait, soit les parents pourront retirer pleine satisfaction de leur adolescent, en lequel ils verront une concrétisation des valeurs qui leur sont chères, soit au contraire ils se heurteront à de grandes difficultés et à une révolte de la part de leur enfant.
Lorsque le système dans lequel l'adolescent évolue est trop rigide, lorsqu'il se sent enfermé dans le cadre familial, ou au contraire, si les limites ne sont pas clairement définies, ou pire encore, inexistantes, alors l'adolescent ne peut pas être lui-même. Cela signifie qu'il devra réagir à l'une de ces deux attitudes parentales, autoritarisme ou permissivité, par divers moyens d'opposition : échec scolaire, attitude renfermée, manque d'intérêt pour le monde qui l'entoure, hostilité à l'égard des parents ; toutes ces attitudes sont autant de moyens qu’emploie le jeune afin d'exprimer son malaise à ses parents.
L'enfant qu'on a trop enfermé se sent étouffé une fois arrivé à l'âge de l'adolescence. Cette pression constante sur lui n'est plus supportable lorsqu'arrive le temps d'acquérir de l'autonomie. Il est vrai que pour les parents, exercer leur autorité à outrance n'est pas bien difficile. Ils disposent de plusieurs moyens à leur disposition pour mater toute rébellion. Le problème c'est que ces parents oublient que leurs enfants ne resteront pas indéfiniment sous leur pouvoir et qu'il viendra un temps où ils auront acquis suffisamment d'assurance pour s’opposer à eux.
Il existe également des situations inverses. Certains parents décident, pour leur propre confort, de laisser les enfants agir à leur guise sans leur imposer de limites. Ils parleront de « faire confiance à l'enfant », de le laisser « décider par lui-même ce qui est bon pour lui » etc. Voilà un moyen habile de leur part de se dérober à leurs responsabilités en tant qu'éducateurs.
Pourtant, il faut bien comprendre qu'une telle attitude de la part des parents est dévastatrice. L'enfant qui se retrouve face à un tel désintérêt se sent totalement démuni face à la vie. Il n'est pas protégé et le vit comme un véritable abandon de la part de ses parents. Évidemment tant qu’il est enfant, l'attitude des parents lui est plutôt profitable : il peut jouer, avoir les amis qu'il souhaite, on le laisse faire etc. Mais c'est à l'adolescence que les choses vont se corser. Car un enfant a besoin de se voir imposer des limites fermes, pas seulement pour la tranquillité d'esprit des parents, mais aussi et surtout pour son propre bien-être. Ces limites qui le dépassent quelque peu lui insufflent un sentiment de protection par rapport à la vie en général. Le jeune sent que son père et sa mère le protègent de par les directives qu’ils lui ont imposées.
Finalement, on s'aperçoit que ce qui sera déterminant dans cette période sera le juste milieu entre autorité à outrance et permissivité excessive, qu’auront su trouver ou non les parents. Il s'agit là d'un exercice difficile, pourtant nous avons vu qu'il est d'une importance capitale pour l'avenir de nos enfants.