Le rôle de la femme en tant que maîtresse de sa maison s’exprime par un don illimité. Elle donne sans compter à son mari, à ses enfants, de jour comme de nuit à tous les niveaux : la nourriture, les habits, l’organisation de la maison, l’attention, l’amour et la sollicitude découlent de la force d’être mère.
Afin de réussir cela, la femme doit posséder une force de renoncement, d’abstraction qui lui permette de renoncer quelque peu à sa propre vie pour procurer aux autres le meilleur.
Durant la période de la grossesse, se crée à l’intérieur de la femme une préparation au don qui l’accompagnera durant sa vie de mère. Pendant la grossesse ainsi que l’accouchement, elle se donne entièrement à son enfant. En effet, il se nourrit du fer, des protéines et des vitamines qu’elle fabrique et en cela, elle lui donne sa vitalité. De plus, sa vie entière tourne autour du bébé qu’elle porte en elle et elle renonce à de nombreuses choses afin de lui procurer tout le bien possible.
Toute la famille voyagea dans le Nord pour le Chabbath ‘Hatan. Guila, la grande sœur du marié, désirait vraiment se joindre à la fête familiale et à l’excitation générale, cependant, elle redoutait que le voyage ne soit mauvais pour son bébé. Elle renonça donc à y aller…
Ahouva s’est vue proposer un poste avantageux dans une entreprise fabriquant des médicaments. Ce travail s’avérait être véritablement bénéfique et salutaire. Néanmoins, Ahouva craignait que les produits chimiques qu’elle devrait sûrement manipuler ne soient dangereux pour son bébé et elle renonça à ce poste…
Brakhi aimait manger à tout bout de champ. Mais lorsqu’elle apprit qu’elle attendait un bébé, elle commença à s’alimenter de manière plus saine. Bien évidemment, ce changement ne fut facile, mais elle savait que c’était pour son bien, et surtout pour le bien de son bébé.
Renoncer, c’est ce qui accompagne la femme dans toutes les étapes de la vie :
L’accouchement : la femme est prête à subir de terribles douleurs et en cela renoncer à son propre confort, afin de faire attention à son bébé et ne pas lui causer de dommages.
L’allaitement : chaque jour et chaque nuit, malgré les heures de sommeil comptées sur les doigts d’une main, la mère se lève et allaite son bébé sans penser une seule seconde à un biberon de lait maternisé… Plus d’une fois, elle renonce à se rendre à un mariage, car elle sait que ce sont les heures où son bébé aura besoin d’elle.
En même temps qu’elle élève ses enfants et qu’elle s’occupe de la maison, elle se prend quelquefois à rêver d’une maison propre et rangée comme elle aime tant… Elle se sent désemparée devant son incapacité à recevoir son mari en étant belle et bien arrangée, à lui servir un bon repas chaud sur une belle table bien dressée. Elle se suffit d’un sourire agréable au lieu d’exprimer la fatigue et la déception qu’elle ressent intérieurement.
À d’autres moments, la femme ressent un besoin de se plonger dans un peu de spiritualité en se rendant à la synagogue pour Roch Hachana ou pour Yom Kippour… Quelquefois, elle désire simplement écouter un cours de Torah intéressant, cependant, cela n’est pas possible, car il faut s’occuper des enfants !
Cependant, cette sensation d’étouffement et de déception ne doit pas l’envahir. La femme doit se renforcer et savoir que son rôle pour le moment est d’élever ses enfants comme il se doit. C’est là sa AvodatHachem, son service divin, et c’est cela qui lui est demandé à présent. Hakadoch Baroukh Hou retire de la satisfaction du fait qu’elle élève une génération d’enfants justes et droits ayant appris d’elle la patience, la maîtrise de soi ainsi que le renoncement.
Le RavPinkous décrit dans l'un de ses discours une femme assise chez elle le jour de Yom Kippour. Autour d’elle, ses enfants se chamaillent les uns les autres, et tous pleurent. La maison est désordonnée et du lait s’est renversé sur le sol…
Depuis la synagogue lui parviennent les sons des prières solennelles des hommes… Elle désire tellement se trouver là-bas afin de prier avec ferveur… Au moment où ces mêmes pensées se bousculent dans sa tête, une larme s’échappe de ses yeux, une larme de tristesse…
Entre temps, les prières et les supplications des hommes s’élèvent toujours plus haut vers les Cieux. Mais les portes du Ciel sont fermées, et leurs prières ne sont pas entendues.
Qu’en sera-t-il ? Tout le monde doute…
Et voilà que soudain, la petite larme de cette maman arrive et ouvre les portes et grâce à elle, toutes les prières de la synagogue d’à côté peuvent entrer…
La mère de la royauté
Les noms des grands Sages des générations passées sont imprimés dans la mémoire collective. En effet, tout le monde peut citer le nom du ‘Hafets ‘Haïm, du Ben Ich ‘Haï, du RavMeïr Chapira de Loublin et bien d’autres encore. En revanche, qui est capable de citer le nom des grandes femmes des générations précédentes ? Presque personne…
Pour quelle raison ?
La femme est le fondement, la base sur laquelle tout s’appuie. Elle est la fondation qui se trouve sous la construction, cachée aux yeux de tous. Ce principe est la pierre angulaire qui permet de maintenir tout édifice. Il suffit que la base se déplace ne serait-ce que d’un demi-millimètre pour que tout s’écroule, tel un jeu de cartes. Plus le bâtiment est élevé, plus les fondations doivent être profondes. De même, derrière un grand homme se cache une grande et puissante base représentée par sa mère.
Personne n’aperçoit ses actions, personne ne sait combien elle a donné, combien elle s’est sacrifiée et combien elle s’est investie, mais l’édifice imposant qu’elle a construit et qui grandira au fil du temps dévoilera sur qui il tient…
Lorsque Boaz épousa Ruth, le peuple le bénit ainsi : « Que l’Éternel rende l’épouse qui va entrer dans ta maison semblable à Ra'hel et Léa, qui ont édifié à elles deux la maison d’Israël ! »
Cette bénédiction s’applique à toute mère juive lorsqu’elle fonde son foyer et qu’elle apporte des héritiers au royaume d’Israël. Elle possède en elle la force de construire sa maison dans la sainteté et la pureté tout comme Ra'hel et Léa qui se sanctifièrent par leurs actes et leurs prières et qui devinrent ainsi les mères du peuple d’Israël.